Dans le cadre des discussions sur le projet visant à réformer les régimes de retraite des employés municipaux, on dit qu’il est important pour le gouvernement de respecter les ententes qui ont été signées dans le passé. En ce qui me concerne, ces ententes ne valent rien, car elles n’ont pas été signées de bonne foi et même si ces ententes étaient de bonne foi, les gouvernements, comme les entreprises privées, devraient avoir le droit de renier leurs signatures quand ils n’ont plus les moyens de payer. De plus, le projet de loi 3 est une occasion unique de faire reculer le pouvoir syndical au Québec; si les syndicats gagnent cette bataille, ils auront le momentum pour stopper toutes les réformes mises de l’avant par le PLQ au cours de leur prochain mandat.
M’enfin, partons du principe que contrairement aux syndicats, nous sommes des gens honorables qui sont déterminés à respecter leur parole. Premièrement, il faut reconnaître qu’on ne pourra pas taxer davantage les contribuables pour payer des retraites dorées aux employés municipaux, l’économie québécoise ne survivrait pas à une nouvelle hausse d’impôts et de taxes. Impossible aussi d’aller chercher cet argent en coupant des services à la population, si on doit fermer des hôpitaux pour renflouer les fonds de pension, c’est encore les contribuables qui seront pénalisés.
Que faire pour respecter nos obligations ? Je propose le compromis suivant…
Je propose que l’on privatise la SAQ et qu’on libéralise la vente d’alcool au Québec. À eux seuls, la vente des actifs de la SAQ devrait permettre d’aller chercher quelques milliards pour renflouer les caisses de retraite des employés municipaux. De plus, cette privatisation/libéralisation sera bénéfique pour les contribuables puisqu’elle provoquera une baisse du prix des vins et spiritueux. Notez que cette privatisation/libéralisation ne devrait pas affecter les revenus de l’État puisqu’on pourra taxer la vente d’alcool. Somme toute, je ne propose rien de révolutionnaire, mais simplement d’imiter l’Alberta.
Avec ce compromis, tout le monde est gagnant: les retraités ont leurs pensions, les contribuables vont payer leur alcool moins cher et le gouvernement ne diminuera pas ses revenus ! Un compromis où on peut avoir le beurre et l’argent du beurre, qu’est-ce qu’on attend pour signer !
Pour renflouer les fonds de pensions des retraités, on pourrait aussi solliciter les centrales syndicales. Après tout, elles ont une certaine part de responsabilité puisque c’est elles qui ont négocié les ententes. Puisque les syndicats sont pour la solidarité et la justice sociales, on pourrait leur demander d’utiliser une partie de leurs cotisations pour renflouer les caisses de retraite de leurs membres. Après tout, les syndicats payent déjà pour des fonds de grève, pourquoi ne pas ajouter les fonds de pensions ? Utiliser les cotisations des membres pour renflouer les fonds de retraite des conventions collectives signées par les syndicats serait bien plus productif que d’utiliser cet argent pour faire de la propagande politique.