"Une question s'impose: d'où vient l'argent dépensé par l'État? Est-ce le Père Noël qui lui en fait cadeau? Est-ce un don céleste?"
Le budget du déshonneur
Par Nathalie Elgrably-Lévy
Le budget déposé mardi par Ottawa a été concocté, nous dit-on, de manière à relancer l'économie. La vérité, c'est qu'il a été conçu dans l'espoir de sauver le gouvernement conservateur des griffes de ceux qui réclament depuis des mois un plan de relance d'envergure. Stephen Harper a renié ses croyances pour satisfaire sa soif du pouvoir. Il a agi par opportunisme plutôt que par conviction, mais le tour de charme a échoué. Il a perdu des partisans, mais compte toujours autant de détracteurs qui, comme on pouvait s'y attendre, lui reprochent maintenant de ne pas en faire suffisamment!
On entend partout que l'État doit injecter des sommes massives pour encourager la production et relancer la consommation. Un économiste de la Banque TD a même déclaré qu'il faudrait dépenser 85 milliards pour éliminer tout fléchissement de l'économie. Mais avant d'adhérer aveuglément à cette théorie, une question s'impose: d'où vient l'argent dépensé par l'État? Est-ce le Père Noël qui lui en fait cadeau? Est-ce un don céleste?
Si ce n'est pas le cas, cela signifie que pour «injecter» un dollar, Ottawa doit taxer les contribuables, ou emprunter. Comme il nous a gentiment accordé des réductions d'impôts, il est contraint d'emprunter pour financer ses déficits. Par conséquent, les dépenses publiques ne font que remplacer celles des individus. On substitue les dépenses de la main droite à celles de la main gauche. Il y a redistribution, mais aucune création de richesses. Prétendre le contraire, c'est vendre un rêve!
Toutefois, l'économie, c'est comme un jeu de dominos. On en fait tomber un, et on déclenche une réaction en chaîne. Les dépenses publiques exercent donc un impact bien réel sur l'économie, mais pas nécessairement celui qu'on imagine. De nombreuses études, dont celles de R. Barro de l'université Harvard, ont d'ailleurs démontré que, loin de relancer l'économie, la hausse des dépenses gouvernementales compromet la croissance économique future!
Pourquoi? Simplement parce que l'augmentation de notre niveau de vie est tributaire des améliorations de la productivité. Aucun économiste digne de ce nom ne peut prétendre le contraire. Quant à la productivité, elle est fonction de nos investissements en capital physique productif, c'est-à-dire en machinerie, en équipement, etc. Or, pour investir, il faut emprunter. Comme les fonds disponibles ne sont pas infinis, chaque dollar qu'Ottawa emprunte pour payer l'«épicerie», c'est un dollar qui n'est plus disponible pour financer des investissements productifs. Notre productivité augmente lentement, et notre niveau de vie dans le futur est compromis. C'est dommage, mais c'est la réalité! Quant aux dépenses en infrastructures, elles ne débuteront pas avant plusieurs mois. D'ici là, nous seront probablement déjà sorti de la récession!
Le plus ironique, c'est que le budget est non seulement lamentable du point de vue économique, mais également suicidaire du point de vue politique. Peut-être permettra-t-il à Stephen Harper de rester au pouvoir une année de plus. Mais celui-ci sera cloué au pilori dès que la preuve sera faite que ses initiatives budgétaires nous ont considérablement endettés sans générer la croissance escomptée. On lui reprochera alors tous les troubles économiques, et l'opposition le diabolisera sans scrupules en oubliant que c'est pour la contenter qu'il avait ainsi retourné sa veste.
Stephen Harper réalisera alors que ce sont précisément ses efforts pour rester premier ministre qui permettront aux Libéraux de gagner le pouvoir et d'y rester longtemps. Peut-être comprendra-t-il, certes trop tard, que vendre son âme au diable est un échange duquel on sort toujours perdant!
Pour ma part, je partage l’opinion de plusieurs le blogue : compte tenu du contexte, Stephen Harper a agi de façon responsable.
Je ne crois pas que Stephen Harper s’est arrangé pour garder le pouvoir pour la forme. Je crois qu’il a voulu conserver le pouvoir afin de nous éviter une crise politique.
En tant qu’individus, en tant que pays, nous avons déjà suffisamment de stress à gérer compte tenu de la crise économique actuelle : je suis d’avis qu’il aurait été irresponsable d’en rajouter une couche en générant une crise politique. Pour cela, je dis merci à Stephen Harper.
Pour ce qui est du côté « socialiste » de la chose eh bien, Rome ne s’est pas faite en un jour.
Les vertus d’un agenda économique libertarien ou conservateur sauront bien graduellement s’imposer à l’esprit des contribuables, si cela a à se faire. Seulement, cela pourra peut-être prendre des décennies voire des siècles. Après tout, notre pays est si jeune, et si politiquement divisé : il faut lui laisser du temps pour se bâtir une identité, cela incluant un mode de fonctionnement économique propre et adapté à sa réalité unique.
Une crise politique suivi d’une possible élection dans 1-2 ans (300 M$) est encore préférable à un déficit de … 34 G$(?) !
Comment croire ensuite le politicien Harper quand il renie ses engagements dès la première épreuve?
C’est simplement un menteur de plus.
Écoutez donc ce conseil que le père de Margaret Thatcher lui avait donné plus jeune. (4:06)
(À voir aussi)
Je me demande ce que Milton Friedman dirait de tout cela s’il serait toujours parmi nous…
Le premier engagement que devait respecter Harper était celui pourquoi les canadiens l’ont élus: gouverner.
Il était de son devoir en tant que Premier Ministre (et non chef de parti) de prendre toutes les mesures nécessaires pour en arriver à un arrangement avec le PLC et éviter ainsi un nouveau retour aux urnes après moins de 2 mois d’une élection générale.
Sans parler de la possibilité d’une coalition qui aurait permis à un parti qui a pour objectif la destruction du Canada de tenir tout le pays en otage.
Crtiquer Harper est injuste. Il doit vivre avec une décision des électeurs qui lui ont lié les mains en ne l’élisant pas majoritaire.
Si Harper doit vivre avec cela, les électeurs aussi et particulièrement les québécois qui sont en grande partie responsables de cette situation. Et tant que le Bloc sera dans le décor rien ne va changer.
Le problème, c’est pas le PC, le PLC ou même le NPD.
Le problème c’est le Bloc!
Et si vous cherchez unn responsable, regardez plutôt du côté de Duceppe!
Une partie du fond de ma pensée : cela fait mon affaire que la coalition n’ait pas pris le pouvoir. En vérité, de voir Gilles Duceppe aux côtés de Stéphane Dion et ensuite de Michael Ignatieff me rendait plutôt mal à l’aise.
S’il avait en plus fallu que la coalition renverse les Conservateurs pour ensuite appliquer son agenda « socialiste », je crois que ce serait ultimement le Québec qui aurait eu à essuyer la colère des Conservateurs.
Imaginez : une alliance Bloc-Libéral qui me fait vaguement honte doublée des Conservateurs et possiblement de l’ensemble du ROC de droite qui se déchaînent contre la coalition et, ultimement le Québec et ses « séparatistes-socialistes ». Un possible Québec bashing que j’aurais eu beaucoup de difficultés à supporter.
Au fond, ça m’arrange bien que la colère de la droite soit dirigée vers les Conservateurs plutôt que la coalition.
J’avais « debarque » du processus democratique en 1988 car je ne faisais pas confiance aux politiciens. J’avais decide de redonner une chance aux conservateurs tant federaux que provinciaux (je vis en Alberta) en 2008. On ne m’y reprendera plus. Comme certains propos sur le blogue de l’ami Jean Luc Proulx le disent: le choix est « socialistes, socialistes et solcialistes ». La prochaine fois, soit que j’annule mon vote ou vote Rinoceros (si il y aura un candidat pour le SO de l’Alberta).
Les véritables libéraux de valeur ont été trahis. Les Conservateurs vont devoir vivre sans leur vote à la prochaine élection, tout comme l’ADQ à la dernière élection provinciale où les réformateurs libéraux ont claqué la porte à un parti devenu interventionniste, comme les deux autres « vieux partis ».
Une crise politique aurait été préférable à la crise économique que va causer le budget de Harper.
Moi aussi ce « revirement » de Harper me choque profondément. Et le chantage c’est surtout dû à deux vieux syndicaleux démagogues et à une « éconouille » histrionique (Dion).
Est-ce que ce fut une mauvaise stratégie de la part de Harper? Je ne sais pas. Y a-t-il un autre calcul politique que je n’ai pas saisi? Je ne sais pas.
Le danger pour le moment c’est que le PLC revienne au pouvoir et qu’il redevienne ce qu’on appelle le « Natural Governing Party » au Canada. D’où la reprise des sempiternels scénarios de guéguerre Ottawa-Québec pour des siècles et des siècles, Amen.
Ce qui m’énerve d’Harper, c’est qu’il pratiquement levé la patte arrière gauche sur Dion au moment ou celui-ci a présenté son énoncé économique électoral, en disant que celui-ci ramènerait le pays dans le déficit avec ses mesures.
Et qu’est-ce qui se passe? Harper présente un budget avec un déficit énorme. Le tout sciemment.
Ce qui m’amène a poser le constat suivant.
= Soit Harper et sa bande sont des incompétents en économique, car ils savaient que de telles mesures ramènerait le pays dans le déficit.
= Soit Harper et sa bande sont de fieffés menteurs.
= Soit Harper et sa bande ont… comme on dit par chez moi … Le rectum mou… et présument que tous les canadiens ont une faiblesse à cette partie de leur anatomie. Parce que là, c’est quelque chose dans la nature d’un sapin que l’on se fait passer dans cette région de notre physique, car nous avons dit non au déficit (Dion).
En passant Duceppe vient d’obtenir un appui de 94,9% de ces troupes. Si ça continue il va battre Saddam Hussein!
L’avez écouté? Il atteint des sommets dans la démagogie!
Savez-vous ce qu’il propose maintenant pout régler tous nos problèmes?
Oui la bébelle dont il n’a pas parlé durant la dernière campagne électorale. La souveraineté.
Et qui est maintenant le « diable »?
Michael!
Il a agit en Premier Ministre! Pas en Chef de Parti!
Comme je l’ai dit plus haut il aurait été irresponsable d’agir autrement!
Voyons Radisson, vous savez bien que pour Duceppe et Marois, la souveraineté est la solution à tout: neige, verglas, déficit…
L’image qui dit tout…
Si c’est responsable de dilapider les fonds publics et de retourner en déficit… 34G$ vs 300M$, pour moi le choix est facile. En fait, l’éventuelle crise politique et campagne électorale nous aurait permis de gagner quelques mois de non intervention!!! 😀
Ce que je trouve inquiétant dans tout cela, c’est la polarisation des opinions en faveur d’une intervention massive de l’état dans l’économie, surtout au Québec au niveau du politique et des médias.
La plupart sont d’accords pour investir des fonds publics parce que tous les autres le fond et que ça toujours été de même qu’on a fait lors d’une crise économique… Cela va donc de soi, on ne se pose pas de question… Les détracteurs sont trop peu nombreux et ne possèdent pas suffisamment de couverture médiatique pour expliquer l’alternative. C’est d’ailleurs mon plus grand grief à l’encontre de Harper. Il n’a pas daigné d’expliquer pourquoi cela serait vain d’investir dans l’économie.
Et comme disaient certains ici dans un autre billet, les politiciens n’ont aucun intérêts à être partisan du laisser-faire, étant donné que cela diminuerait leur emprise sur les contribuables. Mais il paraîtrait que ça serait pour notre bien. Eux savent ce qui est bien pour nous. Laissons-nous guider par la Voie Suprême.
Ce que je vois surtout Dert c’est qu’aux prochaines élections au Québec le PQ va prendre facilement le pouvoir (principe d’alternance), la droite québécoise manquant de la maturité nécessaire (effondrement de l’ADQ par abstention de ses partisans aux élections) pour voir plus loin que le bout de son nez.
Au Fédéral nos amis ici du forum n’iront pas voter par frustration. Automatiquement ils vont laisser l’opportunité au Bloc et au PLC de balayer les Conservateurs du Québec.
On devrait donc se retrouver après la prochaine élection Fédérale ( sans doute au printemps qui vient) avec un PLC au pouvoir mais fort possiblement minoritaire.
Mais contrairement au PC minoritaire le PLC minoritaire n’aura pas à se préoccuper d’une éventuelle coalition entre le Bloc et le PC.Donc l’opposition n’aura pas beaucoup de poids.
Tout cela parce que le Bloc est un important élément de distorsion dans le fonctionnement normal du Parlement Canadien.
Tant que ce problème ne sera pas résolu plus rien ne va bouger au Canada et on va virer en rond. C’est notre « sabot de Denver » politique.
Encore un peu de temps et il finira bien pas avoir des gens pour comprendre que le Bloc est devenue une formation politique hostile et qui cherche le dysfonctionnement de notre principale institution démocratique afin de semer le chaos et l’instabilité politique.
Je considère qu’au point où nous en sommes le Bloc est presque devenu une menace à la sécurité de l’État de Droit dans lequel nous vivons.
Rappelons que Duceppe est un ancien Maoiste. Les maoistes et les communistes ont toujours considéré la démocratie comme un mal nécessaire mais non comme un idéal à protéger.
Au delà de 10 années d’activisve politique au sein de l’extrême gauche et autant au sein de la CSN, cela laisse des traces!
Question oiseuse.
Ce budget a été fait en fonction des exigences du PLC qui détenait le balance du pouvoir.
Où Harper pliait ou il sautait.
Je considère qu’une nouvelle élection en un aussi bref délai aurait été encore plus désastreuse pour le pays que ce budget.(Sans parler de la catastrophe qu’aurait représenté pour tout le Canada la coalition du PLC, NPD et du Bloc)
Encore une fois je persiste à dire que dans les circonstances Harper a agi en homme d’État responsable.
Et bien, Harper aurait dû alors sauter. S’il applique le programme du PLC, à quoi sert-il?
Qu’est-ce qu’il y aurait eu de si désastreux que de retomber en élections?
Soit dit en passant, je ne suis pas convaincu que la gouverneure générale aurait permis à la coalition de prendre le pouvoir. Dans ce cas, acculé au pied du mur, Harper aurait alors demandé d’aller en élection. Enfin… on ne le saura pas…
Et la suite des choses est assez facile à prédire. Le PLC redevient populaire au Québec, en Ontario et dans les Maritimes grâce au beau Michael (comme dirait ma grand-mère). Plusieurs électeurs de droite déçus du PCC s’abstiendront probablement de voter. Résultat: PLC sera majoritaire pour… combien de mandats? Gageons un bon paquets.
Il faut un vrai parti de droit économique avec des valeurs progressiste sur le plan individuel (libre choix, recherche, exit la religion, etc.). Avec le PCC nous sommes en présence d’un parti de droite morale, ce qui est incompatible avec la majorité des électeurs.
@ Mathieu
Ah! La Thatcher… quelle époque! Beaucoup de travail pour beaucoup de résultats.
J’ai piqué ça sur le Blogue de Hétu.
Voilà ce que voudrait la go-gauche. Ecore plus d’argent, encore plus de déficit!
Et c’est exactement ce qui se produirait si le PLC était au pouvoir.
Mais heureusement, c’est le PC.
Profitons en …
Ce point de vue est ridicule, le Canada exporte 40% de son acier.
Bloquer les importations américaines va réduire la taille de notre marché, donc on ne compensera jamais les pertes.
Source: Liberté au Canada
L’économiste Pierre Lemieux est aussi l’auteur de Confessions d’un coureur des bois hors-la-loi.