Les médias, avec leur ton alarmiste, empirent-t-ils la situation économique ?
Avec le traitement que les médias ont fait des chiffres sur l'emploi aux États-Unis diffusés vendredi dernier, on doit répondre par l'affirmative.
En 2008, 2,6 millions d'emplois ont été perdus aux États-Unis. Les journalistes se sont empressés de dire que c'était la plus importante baisse depuis 1945, y voyant là un signe d'une dépression économique.
Au début de l'année 1945, il y avait 42 millions de travailleurs aux États-Unis et 2,8 millions d'emplois ont été perdus durant l'année.
Au début de l'année 2008, il y avait 138 millions de travailleurs aux États-Unis et 2,6 millions d'emplois ont été perdus durant l'année.
Perdre 2,8 millions d'emplois sur un total de 42 millions de travailleurs c'est très différent de perdre 2,6 millions d'emplois sur un total de 138 millions de travailleurs.
Dans l’article attaqué par le billet, on retrouve le passage suivant:
Il ne me semble pas que l’article critiqué ait cherché à cacher un fait afin de faire paraître la situation économique pire qu’elle ne l’est en réalité.
Les médias en général sont critiqués
C’est sans doute le billet qui fait le plus mal aux médias que j’ai pu lire ici. Vive nos médias impartiaux! Au fait, il y en a-t-il au Québec?
Je te donne raison en grande partie. Dans ce cas-ci, le journaliste a fait un bon travail. Mais je crois savoir que ce n’est pas le journaliste qui choisit le titre. Et lorsque je lis un journal (ou une nouvelle sur internet), personnellement, je lis d’abord le titre, puis si le sujet m’intéresse, je lis l’article.
Si je ne suis pas seul à agir ainsi, on peut croire qu’une partie non négligeable de la population aura lu « Caps year with most annual job losses in the post-World War II era » sans lire l’explication qui arrive quand même assez loin dans l’article.
L’effet dont parle David est donc réel, mais attribuable davantage au « titreur » qu’au journaliste dans ce cas-ci.
Sans doute vous est-il déjà arrivé, vous aussi, de constater qu’un titre se trouve presque démenti par l’article qu’il coiffe… Si vous insistez, je peux vous raconter ma pire histoire à ce sujet.
Curiosité oblige : J’insiste
Le titre de l’article en caractère gras:
« Caps year with most annual job losses in the post-World War II era »
L’article fait de fausses comparaisons.
Des pommes avec des oranges.
Dans les médias québécois ont a souvent répéter le « 1945 » sans faire de contexte.
À la demande générale… d’Occam, je raconte ici une histoire vraie qui dévie un peu du sujet initial. Mais si peu…
Lu dans le journal (je ne me rappelle pas précisément mot pour mot, mais je respecte excatement l’idée véhiculée):
Titre: Un homme filme sa fille de 13 ans ayant une relation sexuelle avec un chien.
Ma réaction: non mais quel déviant sexuel! Et là, je l’avais déjà jugé…
L’article: en lisant le texte, on apprend tout d’abord que ce n’est pas sa exactement fille mais plutôt la fille de sa nouvelle conjointe. Bon, petit détail qui ne le transforme pas en ange.
Ensuite, plus loin, on apprend les circonstances: il avait des problèmes avec l’adolescente qui avait des problèmes de comportement. Il a installé une caméra de surveillance dans le salon sans en informer la demoiselle. En l’absence de ses parents mais alors que la caméra était active, la fille s’installe au salon et a une activité sexuelle avec son chien.
C’est drôle comme la lecture du texte est venue démollir complètement l’image produite dans mon esprit par le simple titre…
À mon avis, c’est le titre d’article le plus trompeur que j’aie vu de ma vie.
Non il ne cherche pas à cacher les faits, il les présente simplement d’une manière qui a pour but de faire croire que la situation est aussi grave qu’en 1945 alors que dans les faits c’est totalement faux. C’est ce qu’on appelle de la désinformation par souci de faire « spectaculaire ».
Le meilleur exemple de ce genre de manipulation des chiffres est le fameux « indice de refroidissement éolien ». Normalement la météo devrait nous parler d’une « sensation de froid » sur la peau exposée au vent sans aucune protection qui équivaudrait à un degré « X » de froid sans vent. Mais au contraire on noux parle de « température avec facteur éolien » ce qui est absolument et totalement innéxact!