Les rumeurs de vente de l'Alcan à l'américaine Alcoa a une fois de plus déchaînée les tenant du protectionnisme. Selon eux, vendre à des étrangers signifie la perte de sièges sociaux et des emplois qui s'y rattachent. Vraiment ?
Voici d'abord un portrait général de la situation entre 1999 et 2005:

Parmi les 164 sièges sociaux auparavant sous contrôle canadien qui sont passés sous contrôle étranger entre 1999 et 2005, seulement 21% (34) ont été fermés, ce qui a entraîné la perte de 1 709 emplois. Par contre, 38 sièges sociaux ont été ouverts suite à la prise de contrôle par des intérêts étrangers d’entreprises canadiennes, ce qui s’est traduit par la création de 2 346 emplois. Bref, la prise de contrôle par des intérêts étrangers d’entreprises canadiennes a entraîné la création de nouveaux sièges sociaux et de nouveaux emplois.
Globalement, entre 1999 et 2005, l’augmentation de l'emploi dans les sièges sociaux au Canada est associée aux sièges sociaux sous contrôle étranger.

Décidément, Fernand Raynaud avait vraiment raison quand il s'est moqué des protectionnistes en disant:
J’aime pas les étrangers, ils viennent manger le pain des Français.
Un jour, l'étranger a quitté le village avec sa femme et ses enfants.
Et depuis ce jour, on ne mange plus de pain…
Il était boulanger !
Source:
L’emploi dans les sièges sociaux au Canada, de 1999 à 2005
Pauvre Stéphane Dion qui se cherche un combat…
Investissement étranger
Dion monte aux barricades
Radio-Canada
Inquiété par les nombreux rachats d’entreprises canadiennes et les discussions entourant la vente de BCE et d’Alcan, le chef libéral Stéphane Dion a demandé lundi à Ottawa de mettre un frein aux prises de contrôle étrangères de compagnies canadiennes. Du moins jusqu’à ce qu’un comité d’experts examine la question.
M. Dion demande au premier ministre Stephen Harper de nommer un comité qui aurait à étudier, entre autres, les réglementations appliquées par les pays étrangers. Sous certains angles, dit-il, la Loi sur Investissement Canada peut être défavorable aux entreprises canadiennes et à l’intérêt national. Il rappelle que le texte de cette loi n’a pas été réexaminé depuis 20 ans.
Le comité devrait ensuite faire des recommandations sur d’éventuels changements à la loi dans les trois mois suivant le début de ses travaux.
Accompagné du porte-parole libéral en matière de finances, John McCallum, M. Dion a dit agir ainsi pour favoriser l’émergence de « champions mondiaux » et pour garantir « un traitement équitable aux entreprises canadiennes ».
Cette sortie du chef de l’opposition officielle, alors que les travaux reprennent au Parlement après une semaine de relâche, survient quelques jours après l’envoi d’une lettre par le NPD au président du comité de l’Industrie des Communes. La missive exigeait un débat d’urgence sur la situation d’Alcan, présentement dans la mire de plusieurs entreprises étrangères.
Selon Stéphane Dion, les comités parlementaires des finances et de l’industrie devraient également tenir des audiences sur la question au cours de l’été.
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Gaspiller de l’argent pour faire des études alors que Statistique Canada a déjà fait le travail…
« Dion monte aux barricades » ou « Dion grimpe dans les rideaux »?
Dion met des rideaux sur les barricades.
De toutes façon, c’est juste Stéphane Dion, il ne faut pas s’inquiéter ni s’étonner de l’illogisme des ses réactions