Suite à la dernière élection, plusieurs observateurs politiques sont tombés d'accord pour dire que Jean Charest devrait faire montre d'un plus grand nationalisme s'il voulait reconquérir le coeur des Québécois. Plus facile à dire qu'à faire, spontanément on voit mal comment un parti résolument fédéraliste pourrait aussi afficher un visage nationaliste…
Hé bien, il semble que le PLQ ait trouvé un moyen: faire campagne contre la monarchie britannique !
L'abolition de la monarchie est l'un des rares thèmes sur lequel fédéralistes et nationalistes pourraient s'entendre. Jean Charest pourra se poser en défenseur du Québec en s'attaquant ce reliquat de l'histoire symbolisant notre passé de colonisé et pour ceux qui se fichent de notre statu de colonie britannique, Charest pourra toujours les rallier en parlant des fonds publics dilapidés pour entretenir le lieutenant-gouverneur.
Le PLQ a-t-il une chance d'abolir la monarchie au Canada ? Non.
Tout comme Dumont n'a aucune chance de faire des gains avec sa stratégie autonomiste.
Ici tout ce qui compte c'est le "slogan" et faire campagne contre la monarchie pourrait être un "slogan" capable de rallier des gens ayant délaissé le PLQ.
Très bonne tactique du PLQ effectivement!
Le problème du PLQ, comme tu l’as dit, c’est qu’il n’est que timidement nationaliste. On est loin de Claude Ryan, ou Robert Bourassa qui étaient des champions du nationalisme québécois fédéraliste. C’est des gens de cette trempe que ça prendrait au PLQ, et a ma connaissance, y’en a qu’un, c’est Pierre Paradis(C’est bien pierre son nom? j’ai un doute). Sinon, tout leur électorat fédéraliste s’en va à l’ADQ.
Sinon, pour l’autonomie, l’ADQ pourrait étudier comment les écossais s’y sont pris pour l’obtenir.
L’autonomie de l’Écosse est moindre que celle de n’importe quelle province canadienne, actuellement! Ils l’ont obtenue après une intense période de lobbying politique (d’ailleurs, le célèbre Sean Connery était l’un de leurs porte-paroles). Westminster leur a octroyé le strict minimum, croyant peut-être clouer le bec aux indépendantistes.
Résultat imprévu: les indépendantistes du SNP sont en hausse constante de popularité. S’ils ne gagnent pas l’élection du 3 mai (aujourd’hui même!), ils vont sérieusement chauffer les fesses du Labour Party écossais.
Mais il reste que l’Écosse a encore beaucoup de chemin à faire, et que leur autonomie leur confère une marge de manoeuvre politique plus limitée que la nôtre. Mais quand on y pense… peut-être que leur inconfort politique serait un bon moteur pour le sentiment indépendantiste!
H. Dufort
http://conditions-gagnantes.blogspot.com/
Au sujet de l’Écosse, un journaliste a demandé à un écossait pourquoi le taux de participation était si bas (moins de 40%).
Sa réponse: le gouvernement écossait c’est un symbole sans pouvoir.
Rappelons que l’Écosse fonctionne dans un système unitaire britannique et qu’elle ne dispose d’une assemblée législative que depuis 1998.
Cette assemblée à des pouvoirs limités principalement aux systèmes de santé et d’éducation écossais et aux questions concernant les politiques régionales et municipales. Bref l’Écosse est loin d’être autonome.
Si seulement il y avait un Mario Dumont écossais!
Il n’est « pas impossible » d’avoir à « reconsidérer »… En effet, avec un tel discours le PLQ n’a aucune chance d’accomplir quoi que ce soit. Par contre, je ne crois pas que ce soit impossible d’abolir la monarchie. Il y a beaucoup de républicains dans les provinces anglophones et, lors des prochaines négociations constitutionnelles (peut-être éloignées dans le temps), il est tout-à-fait possible que le Canada cesse d’être un dominion pour devenir une république. Il suffit de poser l’enjeu.
Suffit d’une seule province pour faire capoter un amendement constitutionnel…
D’un seul « Elijah Harper ».
Pas forcément; une seule province suffit si on ne veut pas faire de référendum. Comme pour l’accord de Charlottetown, il ne fallait pas l’unanimité des dix provinces mais plutôt les cinq majorités (Ouest, Ontario, Québec, Atlantique et Canada) pour modifier la constitution.
Crois-tu vraiment qu’un parlement provincial oserait bloquer une modification appuyée par ces cinq majorités? Je vois mal Terre-Neuve et le Manitoba refaire la même chose qu’avec Meech APRÈS un tel référendum positif…
Malheureusement oui…
C’est un droit constitutionnel. Alors, oui!