Cet été j’ai fait quelques billets expliquant comment les agriculteurs affamaient les pauvres en défendant le stupide et ignoble système de gestion de l’offre (ici, ici & ici).
L’aspect financier ayant été couvert, il reste tout de même quelques affirmations des agriculteurs qu’il faut démolir. En voici quelques-unes…
Avec le libre-échange, on va boire du lait bourré d’hormone
Contrairement aux États-Unis, au Canada il est interdit d’utiliser des hormones pour stimuler la production laitière des vaches. Mais cela ne représente pas un problème puisqu’aux États-Unis, il existe déjà beaucoup de producteurs qui n’utilisent pas d’hormone. De plus, le libre-échange ne va pas empêcher les agriculteurs d’ici de vendre leur lait. Bref, les consommateurs vont avoir le choix de consommer du lait canadien ou américain avec ou sans hormone.
Il faut sauver les fermes familiales
Vous connaissez des fabricants familiaux de téléphones intelligents ? Ou des usines familiales de voitures ? Et pourquoi pas des fabricants familiaux de télévision ? Bien sûr que non… Les fermes familiales sont des reliques paysannes. Quand on veut produire efficacement au plus bas coup possible, on ne veut pas avoir un petit machin familial, mais une grosse entreprise ! Bigger is better, de voir disparaître les petites fermes familiales au profit de grandes entreprises serait une bonne chose. Mais que voulez-vous, au Québec on aime ça les petites affaires… Au lieu de vouloir jouer dans la cour des grands, on préfère avoir de petites fermes, qui produisent du petit lait, pour un petit peuple.
Il faut occuper le territoire
Je n’ai jamais compris cet argument. Il est si ridicule que je ne peux concevoir que des gens puissent l’évoquer… Mais pourquoi faudrait-il occuper le territoire ? Il va arriver quoi si le territoire n’est pas occupé ? Des gens de la Niquabie vont aller coloniser nos territoires en douce pour nous envahir?
Les autres ont des subventions et ce n’est pas juste
On dénonce beaucoup les subventions agricoles aux États-Unis et en Europe. Pourtant, si je m’oppose systématiquement aux subventions québécoises à l’agriculture, j’approuve sans réserve les subventions européennes et américaines. Même que si elles étaient augmentées, ce serait une bonne chose. Pourquoi ? Les États-Unis et l’Europe, en subventionnant leurs produits agricoles, font en sorte que ces derniers sont moins chers. Résultat: j’économise lorsque je fais mon épicerie. Si les Américains et les Européens sont assez bêtes pour payer des taxes dans le but de me faire épargner, c’est leur problème, ce n’est pas moi qui vais leur dire d’arrêter ! Par contre, pas question qu’on utilise mes taxes pour subventionner les producteurs de porcs afin que les Américains payent leur bacon moins cher…
Mémo pour les péquistes…
Pour les péquistes qui condamnent l’accord Transpacifique… Le Québec produit 40% du lait au Canada, mais notre poids démographique n’est que de 23%. Autrement dit, dans un Québec indépendant sans accord de libre-échange pour exporter le lait dans le reste du Canada, de nombreuses fermes québécoises seraient contraintes de fermer leurs portes faute de débouchés…
VIVE LA NIQUABIE LIBRE!!!
Tout les systèmes Démocratiques ont une base de clientélisme. Dans les pays latins, c’est encore plus fort (et plus destructeur). Et le plus drôle, c’est que les adeptes de ce système croient que leur connaissances en économie sont supérieures au monde anglo-saxon.
Ah que c’est plaisant de te lire mon cher! En fait, puisque tu es expert dans les aspects chimiques et biologiques des choses, tu devrais monter un billet sur la qualité du lait aux USA et ici. Genre, une étude peer-review qui compare les différences de qualité 😛
J’avais déjà lu une meta-analyse il y a très longtemps sur la présence d’antibios et d’hormones dans la viande, on n’avait trouvé aucun effet sur la santé publique. Faudrait que je déterre ça.
Le corollaire bizarroïde de la gestion de l’offre à l’amont de la chaîne de production du lait est le “prix minimum fixé par la loi” à l’aval chez l’épicier :
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/M_35_1/M35_1R206.HTM
En soviétisant la production du lait, le gouvernement québécois s’assure que le consommateur ne mette pas de pression sur le prix de cette denrée alimentaire et que l’épicier se taise en conservant sa marge de profit.
Pendant que les producteurs laitiers détruisent leurs surplus (gestion de l’offre oblige..), la gauche blâme la société de laisser des enfants aller à l’école affamés.
Je crois qu’il y avait déjà des distributions de lait gratuit dans les écoles et que cette pratique continue en Europe.
Le débilitant Modèle Québécois a une aversion maladive pour la concurrence.
Nous subissons le “prix minimum fixé par la loi” pour la bière :
http://www4.gouv.qc.ca/FR/Portail/Citoyens/programme-service/Pages/Info.aspx?sqctype=sujet&sqcid=1120
Pour notre bien, on fixe aussi le prix minimum de l’essence et on exerce la gestion de l’offre sur le sirop d’érable.
Pourquoi le socialisme québécois, perpétuant des mécanismes économiques semblables à ceux de l’URSS, connaîtrai-t-il un sort différent ?
Idem. Quand on pense que le nom du ministère est « Affaires municipales et occupation du territoire », ça me renverse. On a même des lois sur le sujet…
Ce n’est qu’une autre façon de promouvoir artificiellement les régions en nous donnant l’illusion qu’en « occupant le territoire », on leur donne une certaine vitalité économique genre Hydro-Québec qui gaspille notre argent en achetant de l’électricité éolienne dont on n’a pas besoin mais qui favorise les emplois postiches en région.
On occupe une partie de « notre territoire » mais qu’arrive-t-il du territoire que l’on occupe pas par exemple 2 ou 3 kilomètres plus loin que celui que l’on « occupe »???
N’importe quoi…
Smoke and mirrors…
Selon Brian Lilley (The Rebel Media), il y avait près de 120,000 fermes laitières avant l’instauration du système de la gestion de l’offre.
Alors vérification faite : selon le Centre canadien d’information laitière (CCIL) il en avait plus de 174,000 en 1967 :
http://aimis-simia-cdic-ccil.agr.gc.ca/rp/index-fra.cfm?report_format_type_code=21&action=gR&signature=3D7CDE096168465C01BD754EB65EC760&pdctc=&r=720&pTpl=1&btnDownload=Voir
il n’y en avait moins de 12,000 en 2015 : http://aimis-simia-cdic-ccil.agr.gc.ca/rp/index-fra.cfm?report_format_type_code=21&action=gR&signature=AEEAD4DF94B4FAE34CA6C95990B38A2E&pdctc=&r=720&pTpl=1&btnDownload=Voir
Comme quoi la gestion de l’offre est la garantie totale de la sauvegarde de nos fermes laitières n’a pas fait ses preuves au Canada.