Dans la supposée plateforme électorale de Pierre Karl Péladeau, on parle de développer la « souveraineté économique du Québec », un concept fumeux qui signifie réellement que le Québec devrait mettre en place des mesures protectionnistes, question de s’isoler un peu plus du reste du monde. Au Québec, les nationaleux préfèrent les petits poissons dans les petits lacs plutôt que les gros poissons pouvant nager dans l’océan.
Pour bien comprendre à quel point l’avenir se trouve dans les politiques néolibérales plutôt que dans les politiques protectionnistes, il faut voir comment a évolué le prix des vêtements au Canada depuis plus de vingt ans. Au Canada, jusqu’en 1995, nous avions un système équivalent à la gestion de l’offre dans le marché des vêtements i.e. le gouvernement rendait quasiment impossible l’importation de vêtements produits à l’étranger, nous devions donc acheter en grande partie des vêtements canadiens. Entre 1995 et 2004, en vertu des accords de libre-échange, le Canada a graduellement aboli les quotas qui sont finalement complètement disparus en 2005.
L’indice des prix à la consommation a constamment augmenté depuis le début des années 90, une augmentation considérable de 50%. Par contre, le prix des vêtements n’a pas subi la même tendance. La diminution graduelle des quotas et leur abandon complet à partir de l’année 2005 ont permis non seulement de contrer l’augmentation du prix des vêtements, mais d’en diminuer le coût réel. Aujourd’hui, les vêtements sont 0,9% moins chers qu’au début des années 90.
En bref, si les pressions inflationnistes ont fait augmenter le prix de presque tous les biens de consommation, depuis 1995, des pressions déflationnistes ont fait diminuer le prix nos vêtements ! On peut bien sûr déplorer les nombreuses mises à pied dans l’industrie du textile au Canada, mais on devrait surtout se réjouir des économies substantielles réalisées depuis l’abandon des mesures protectionnistes. L’argent épargné par les millions de Canadiens achetant des vêtements compense amplement pour les quelques milliers d’emplois perdus. Imaginez si le prix de nos vêtements avait suivi la même tendance que l’inflation, aujourd’hui une paire de jeans à 100$ serait vendue 150$.
Voilà pourquoi on doit combattre toutes les politiques protectionnistes; celles-ci finissent toujours par appauvrir la population même si au départ leurs intentions sont louables.
Source:
Tableau 326-0022
WOW encore dans le journal de PKP…
<<Vingt ans de budgets de gauche
Guillaume Hébert
Jeudi, 19 mars 2015 13:09 MISE à JOUR Jeudi, 19 mars 2015 13:27
Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) publie cette année son vingtième budget «alternatif ». Il s’agit d’une alternative progressiste à ceux qu’adoptent année après année les gouvernements conservateurs et libéraux qui se succèdent à Ottawa. À quand l’adoption d’un premier budget de gauche dans la Confédération canadienne ? Un budget qui ne répondrait pas d’abord aux intérêts d’une élite d’affaires ?
La bataille de l’austérité prend chaque jour plus d’ampleur au Québec. Il ne faut pas perdre de vue néanmoins que l’austérité est également à l’affiche depuis plusieurs années au Canada. Comme à Québec, le gouvernement fédéral a choisi de précipiter un retour à l’équilibre budgétaire même si ce choix politique ne justifiait les compressions et les coupures sans précédent dans les services à la population.
En somme, comme à Québec, l’austérité a (1) fait inutilement mal à la population, elle a (2) retardé la relance économique et elle a (3) permis l’accélération de la transformation néolibérale de l’État canadien.
Est-ce que ça pourrait être différent ? Nos collègues du CCPA disent « oui ».
Au moment de choisir ce qu’il faudra faire des excédents budgétaires qui suivront le retour au déficit zéro, l’alternative budgétaire proposée permettrait de tirer de la pauvreté près d’un million de personnes, s’attaquerait de front à la question des inégalités, et mettrait l’État à contribution pour stimuler intelligemment l’économie et ainsi créer ou préserver 300 000 emplois.
Ça vaut la peine d’y jeter un œil : 195 pages de bonnes idées.
Malheureusement, le budget qui sera déposé d’ici quelques semaines servira d’autres intérêts. Tout semble même indiquer que le gouvernement conservateur, intrépide, va revenir à la charge avec sa proposition de fragmentation du revenu. Rappelons-le, cette mesure qui permet, au sein d’une famille, de transférer jusqu’à 50 000$ de revenus au conjoint avec le revenu le plus bas, et ainsi payer jusqu’à 2000$ d’impôt de moins en échappant aux paliers d’imposition supérieurs, bénéficiera essentiellement des familles à revenu élevé et réduira de deux milliards la colonne des revenus du gouvernement.
Le chapitre sur la fiscalité du budget du CCPA fait d’une part une liste de mesures aberrantes et d’autre part une liste de propositions visant à mettre en place une fiscalité « juste et progressiste ». Parmi celles-ci, l’abolition ou la limitation d’une série de mesure dont le fractionnement du revenu, les CELI, les déductions pour options d’achats d’actions, les déductions pour gains en capital, les déductions pour dépenses de repas, les subventions au combustible fossile et à l’exploitation minière, les cotisations aux REER, etc. Fait intéressant, le CCPA propose aussi de rétablir les impôts sur la succession (de plus de cinq millions de dollars) et la fortune comme c’est le cas aux États-Unis et un peu partout en Europe.
Avec tous ces revenus, il serait possible de stopper le démantèlement des services publics, les élargir là où les besoins sont les plus criants (logements abordables, infrastructures efficaces, élimination de la pauvreté en priorité chez les enfants, eau potable dans certaines communautés défavorisées, etc). Il est aussi intéressant de noter que pendant que le gouvernement libéral au Québec s’obstine à défaire le système de garderies si populaire, le CCPA s’en inspire pour en proposer un dans le reste du Canada.
Le budget alternatif du CCPA fait donc plus que de répondre à une liste de besoins socio-économiques de plus en plus urgents, il renoue avec l’idée qu’il est collectivement possible de faire des choses pour répondre à l’intérêt collectif, à commencer par des politiques publiques dignes de ce nom.
Encore d'uatres qui vivent sur une autre planète…..
Tu pourrais faire le même graphique avec les emplois perdus.
Stats can est là, fait le graphique toi-même.
Moi, je m’en fiche royalement des emplois perdu,. c’Est ce que le billet explique. Tu sais lire ?
Malheureusement, tu n’expliques pas pourquoi la précarisation des travailleurs est une bonne chose.
je cite le billet:
En bref, si les pressions inflationnistes ont fait augmenter le prix de presque tous les biens de consommation, depuis 1995, des pressions déflationnistes ont fait diminuer le prix nos vêtements ! On peut bien sûr déplorer les nombreuses mises à pied dans l’industrie du textile au Canada, mais on devrait surtout se réjouir des économies substantielles réalisées depuis l’abandon des mesures protectionnistes. L’argent épargné par les millions de Canadiens achetant des vêtements compense amplement pour les quelques milliers d’emplois perdus. Imaginez si le prix de nos vêtements avait suivi la même tendance que l’inflation, aujourd’hui une paire de jeans à 100$ serait vendue 150$.
Voilà pourquoi on doit combattre toutes les politiques protectionnistes; celles-ci finissent toujours par appauvrir la population même si au départ leurs intentions sont louables.
Tu sais lire ou t’es juste trop paresseux ?