Au Québec, nous sommes parmi les plus taxés en Amérique, mais on essaye de se consoler tant bien que mal en se disant qu’au moins nous avons un gros panier de service et que grâce à ce panier de service, nous pouvons, mieux que n’importe quelle province, lutter contre la pauvreté.
Vraiment ?
Cet été, Statistique Canada a publié des chiffres très intéressants sur la persistance et la résistance au faible revenu dans les provinces canadiennes. La persistance du faible revenu se définit comme 6 années consécutives passées sous le seuil de la pauvreté. Inversement, la résistance au faible se définit comme 6 années consécutives passées au-dessus le seuil de la pauvreté.
Voici donc la proportion des personnes qui ont vécu 6 années consécutives sous le seuil de faible revenu, signe de l’absence de mobilité sociale:
Malgré notre sociale-démocratie mur-à-mur, c’est au Québec que la pauvreté est la plus persistante ! Une dernière position confortable qui se trouve à des miles de l’Alberta. Pourtant, le Québec est l’une des provinces avec les plus petits écarts de richesse au Canada… Comme quoi la seule égalité générée par le modèle québécois est une égalité dans la misère. Mais il y a pire, dans la période précédente couverte par cette étude (2002-2007), le Québec faisait mieux que le Manitoba, le Nouveau-Brunswick et la Colombie-Britannique. En bref, le Québec régresse !
Maintenant, voici la proportion des personnes qui ont vécu 6 années consécutives au-dessus du seuil de faible revenu:
Le Québec n’est pas dernier, mais… avant-dernier. Seule la Colombie-Britannique fait pire. Mais notons que la pauvreté est beaucoup moins persistance dans cette province.
La gauche aime dire que le modèle québécois a été construit pour sortir les gens de la pauvreté en redistribuant la richesse; on serait donc en droit de s’attendre que le Québec brille parmi les meilleurs. Or, on constate plutôt que le modèle québécois est à bout de souffle. Malgré les impôts, les taxes et les tarifs démesurés, il est incapable de fournir un filet de sécurité sociale… Il est plus que temps de se débarrasser de ce modèle qui est devenu un boulet pour s’inspirer des provinces qui connaissent du succès.
Source:
Tableau 202-0807
Je vais me faire l’avocat du diable pour vérifier la totale validité de vos chiffres qui sont très intéressants. Est-ce que nous sommes capables de dissocier de façon plus précise le niveau de vie de ces gens sous le seuil de faible revenu?
C’est-à-dire, est-ce qu’au Québec, une personne personne avec par exemple 12 000$ de salaire annuelle vivrait mieux qu’une personne du Manitoba gagnant le même salaire, car nos programmes seraient plus généreux envers les plus démunis? Ou tout ça n’a aucun rapport?
Bonne idée de mesurer la persistance, un mythe répandu stipule que la pauvreté est statique.
On ne parlera pas de la non pertinence de mesurer de manière relative.
La définition:
Les seuils de faible revenu après impôt (base de 1992) ont été établis par suite d’une analyse des données de l’Enquête sur les dépenses des familles de 1992. Les familles dont le revenu était inférieur à ces seuils dépensaient habituellement 63,6 % ou plus de leur revenu pour l’alimentation, le logement et l’habillement. Les seuils de faible revenu se différencient par la taille de la région de résidence et la taille de la famille.
Donc ce n’est pas un facteur. Ce le serait si on utilisait le MFR. Les mesures de faible revenu (MFR) sont une mesure relative du faible revenu correspondant à 50 % de la médiane du revenu ajusté du ménage. Ces mesures sont différenciées selon le nombre de personnes présentes dans le ménage afin de refléter les économies d’échelle attribuables à la taille du ménage.
Très bien, merci de cette précision!