Un point commun chez tous les partis politiques au Québec ? Leur populisme et leur démagogie crasses quand vient le temps de parler de l’exploitation des ressources naturelles. Si certains sont moins pires que d’autres, tous préfèrent aborder cet enjeu sur le terrain des émotions plutôt que de la rationalité. J’ai donc décidé de contribuer à l’aspect rationnel du débat avec cette série de billets.
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Hors de l’État, point de salut… C’est la devise de beaucoup de politiciens marxistes au Québec quand il est question de l’exploitation des ressources naturelles, que l’on pense à Québec Solidaire ou Option Nationale. Pour ces gens, tout devrait être nationalisé…
Le Canada s’est déjà aventuré sur le chemin de la nationalisation du pétrole avec la création de Pétro-Canada au début des années 70. En 1973, un projet de loi permettant la nationalisation a été introduit aux Communes et en 1975 Pétro-Canada fut fondé. En 1990, le processus de re-privatisation de Pétro-Canada a été mis en branle.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avant la nationalisation l’industrie pétrolière était en pleine expansion. Pendant la période de nationalisation, la production a diminué sous les niveaux de 1973 et finalement, lorsque l’industrie a été re-privatisée, la production a connu une longue phase d’expansion.
Et pour ceux qui pensent que cette expansion est imputable à l’exploitation de sable bitumineux, sachez que leur extraction à grande échelle n’a débuté qu’en 2003. D’ailleurs, si l’industrie pétrolière était restée sous le contrôle de l’État, on peut présumer que les capitaux nécessaires au développement des sables bitumineux n’auraient jamais été disponibles. C’est le cas du Venezuela qui possède des réserves de sables bitumineux comparables au Canada, mais qui est incapable de les exploiter faute de moyens techniques et financiers.
Les effets néfastes de la nationalisation ne sont pas uniquement observables au Canada, c’est le cas aussi dans les républiques de bananes sud-américaines.
Nationalisation = État = Incompétence
Avis à ceux qui meurent d’envie de me répondre que Petrobras, Statoil et Électricité de France sont des exemples de succès étatique, je vous rappelle que toutes ces sociétés sont inscrites en bourse. Au Québec, quand Mario Dumont a proposé de privatiser 10% des actions d’Hydro-Québec, on a parlé de trahison.
En bref, au lieu de copier le modèle gagnant de l’Alberta, qui a tout confié au privé, les gauchistes désirent plutôt copier les républiques de banane d’Amérique Latine qui se sont toutes cassées la gueule en voulant nationaliser la production de leur énergie fossile.
Et qu’en est-il de la Norvège ?
En gros, en Norvège le secteur énergétique (pétrole, gaz & hydro-électricité) a été nationalisé à hauteur de 51%. Le reste, 49%, a été laissé au secteur privé. Statoil, la compagnie norvégienne qui est chargée de l’exploitation des ressources énergétiques, est d’ailleurs inscrite à la bourse de New York.
Donc si nos nationalo-socialistes veulent absolument copier le modèle norvégien, je n’ai aucun problème avec ça, du moment qu’on copie intégralement le modèle norvégien et pas seulement les éléments qui plaisent aux nationalo-socialistes. Concrètement, ça signifie une privatisation de 49% des actifs d’Hydro-Québec ! De plus, comme en Norvège, on va vendre le pétrole, le gaz et surtout l’électricité au prix du marché: fini le bloc patrimonial. À titre indicatif, le tarif résidentiel au Québec est de 6,88¢/kWh contre 8,17¢/kWh en Norvège.
Somme toute, nationaliser 51% des gaz de shale pour pouvoir privatiser 49% du Léviathan qu’est devenu Hydro-Québec ferait du Québec une province un peu plus libertarienne.
N’en reste pas moins que le modèle albertain, entièrement privatisé, reste de loin supérieur au modèle norvégien:
Et ceux qui songent à me répondre que la dette de la Norvège est moins élevée que celle de l’Alberta à cause de leur fond souverain, je tiens à vous rappeler qu’on ne peut pas faire cette soustraction, car l’argent du fond souverain est déjà dépensé, ces sommes sont réservés pour payer les retraites.
Sur le même sujet, je vous invite aussi à lire l’excellent billet de derteilzeitberliner: Pétrole norvégien: Derrière les lunettes roses
Quand les nationalistes disent « Maître chez nous », moi j’entends « Bête chez nous »…
Prochain billet: faire moins avec plus…
À lire aussi: Les Vénézuéliens du nord (Partie I)
Sources:
International Energy Statistics
Comparaisons internationales / Comparaisons interprovinciales
Petit détail… « The fund was called the Petroleum Fund until 2006 when it was renamed the Government Pension Fund Global. The change highlighted the fund’s role in saving government revenue to finance an expected increase in future public pension costs. Despite its name, the fund has no formal pension liabilities. No political decision has been made as to when the fund may be used to cover future pension costs. »
http://www.nbim.no/en/About-us/Government-Pension-Fund-Global/
Ma question vous paraiteras un peu niaiseuse, mais si une entreprise devient à 49% publique, à quel point cela change quelque chose ? A quel point les actionnaires peuvent t-ils venir influencer l’entreprise, ne pouvant pas voter et influencer tellement la direction, c’est plutôt une participation assez passive non ?
On peut menacer de tous vendre pour faire baisser la valeure boursière de l’entreprise j’imagine ? Et empêcher ainsi l’état de se refinancer avec une dilution pendant un temps ?
Il pourrais être intéressant de montrer le prix du barils en dollars contant pour bien voir que la stagnation des années 80 de pétro-canada n’est pas juste du à un marcher plus rude:
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/87/Oil_Prices_1861_2007.svg
Un peu de détails sur la politique contresversé de la gestion fédéral de l’énergie canadien du début des années 80:
http://en.wikipedia.org/wiki/National_Energy_Program
Y’a eu une terrible récession avec la crise pétrolière de 1976 mais la Norvège s’en était bien mieux tiré que nous coté revenu pétrolié.
Sans leur fond souverains, ils n’ont pas l’argent pour payer les pensions.
The chief custodian of the Norwegian Sovereign Wealth Fund, Dag Dyrdal:
TICKY FULLERTON: Well your sovereign fund is the envy of countries like Australia. Is the fund actually large enough to cover all your potential pension liabilities?
DAG DYRDAL: Well, formally speaking, it’s not really a pension fund, it’s more a reserve fund, but I do think still the pension liabilities in Norway are somewhat bigger than the current size of $500 billion, which the fund has now reached.
http://www.abc.net.au/lateline/business/items/201011/s3064213.htm
Ça et l’obligation de faire du disclosure.
Non, la production dans les autres pays a augment. durant cette période, voir le graphique avec la Bolivie et le Venezuela.
C’est bien ce que j’ai dis, voyez les graphiques sur le prix que j’ai mis, le marché était avantageux.
Les prix du brut ont explosé entre 1971 et 1980 avec la crise du pétrole.
Donc c’était quoi ton point ?
Que la diminution de la production de pétro-canada sous le contrôle du gouvernement fédéral canadien ne pourra pas être expliqué par une diminution du cours mondiale du brute.
Ce qui aurait pu être une piste d’explication à valider.
La crise mondiale et une diminution de la consommation (un graphique de la consommation mondiale) serait une autre piste intéressante.
Bizarre, Wikipedia (http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_Venezuelan_oil_industry) parle d’un déclin de 1977 à 1998 de l’industrie du pétrole pour le Vénézuela.
Je me demande bien pourquoi il faudrait tant privatiser Hydro-Québec qui est une des vaches à lait du gouvernement québécois? H-Q fait l’envie de bien des fonds privés qui recherchent de rares occasions de placements à la fois sûrs et lucratifs… Je me demande bien quels avatanges, en tant que contribuables québécois, on aurait à vendre H-Q en tout ou en partie?
Si tu savais que ce n’étais pas le cas, pourquoi tu as évoqué cette possibilité ?
Si wikipedia le dit c’est sûrement vrai. Wikipedia c’est bien mieux que l’Agence américaine de l’énergie…
Payer la dette !!! Sans compter que le privé va faire une meilleure job.
Wikipedia mettent aussi leurs sources dans leurs articles.
Toutefois le plus intéressant de l’article est le rôle de Chavez qui a fait un meilleur travail que le privé dans la mise en marché du pétrole. Il a travaillé fort pour le réenforcement de l’OPEP pour réduire l’offre de pétrole sur le marché ce qui lui a permis d’obtenir plus d’argent pour le pétrole vendu. C’est en parti à cause de lui qu’on paie plus cher le pétrole aujourd’hui.
En d’autres mots, ça reviens à comparer deux compagnies dont la première vends 20 paires de souliers par jour à 10$ de profit chaque et une autre qui en vend seulement 10 paires à 20$ de profits chaques. Selon ta logique et ta compréhension de tes graphiques, la compagnie qui vends 20 paires fait mieux que l’autre compagnie alors que dans les faits, les 2 compagnies font le même profit et sont égales. Sauf içi, on est dans un contexte où la quantité de pétrole à vendre est limité, donc à long terme, la compagnie qui vend le moins à plus de profit va faire mieux à long terme.
La nationalisation est donc un gros plus pour le Vénézuela puisque le pays obtient plus d’argent pour chaque baril de pétrole qu’avec le privé.
Ha oui, et c’est quoi leur source ?
Cet argument est incroyablement ridicule. Ridicule parce que la production dans tous les pays de l’OPEP a augmentée et que la production a aussi augmenté dans les pays non membre de l’OPEP, comme le Canada.
Si moins produire enrichissait plus, tout le monde aurait moins produit.
Sans compter que ton explication est aussi incohérente avec les chiffres sur la Bolivie.
En bref, tu est dans le champs sur toute la ligne.
Pour l’OPEC, la production de 1999 à 2011 a augmenté en moyenne par pays de 30 000 barils par jour à 32 000 barils. C’est pas une très grosse augementation: http://www.aina.org/news/20110429124455.htm. De plus, on voit la production baisser de 1999 à 2002 moment où il a réenforcé les quotas pour avoir un meilleur prix. À voir les prix monter, on voit qu’il fait un bon move monaitaire à ne pas surproduire et liquider les réserves de son pays rapidement.
C’est du cas par cas, la plupart des actionnaires des compagnies veulent le plus gros profit possible maintenant, pas dans 5 ans.
J’ai pas encore pris le temps d’analyser la Bolvie, ça s’en vient. Toi non plus, tu ne l’es pas avec ta comparaison de l’Alberta à la Norvege.
L’Alberta fait partie du Canada qui a une dette (% du PIB) d’environ 84%. Tout ça grâce au gouvernement conservateur irreponsable qu’on a qui avait un taux plus respectable de 66% au moment de prendre le pouvoir. Taux que les Libéraux responsable de gauche ont travaillé fort pour ramener vers le bas.
C’est une AUGMENTATION alors que le Venezuela a eu une DIMINUTION de 30%.
L’OPEP aussi.
Je trouve toujours ça drôle de voir des gauchiste blâmer les conservateur pour la dette alors qu’ils disent toujours que les conservateurs n’ont pas assez dépensé.
Où ai-je dit cela?
C’est plutôt des mesures comme l’abaissement de la TPS, la création des CELI qui privent du gouverment de revenus important. De plus, il y a des dépenses inutiles très couteuse comme l’achat d’avion de guerre.
C’est ce que je dis. Les gauchistes blâment els conservateurs pour les déficits mais ils trouvent qu’ils ne dépensent pas assez (donc qu’ils devraient taxer plus).
En passant, le PLC est retourné à l’équilibre budgétaire en coupant dans les dépenses, pas en taxant plus.
Pourtant le gros des dépenses est dû aux pressions de l’opposition, même avec ces dépenses pharaoniques les conservateurs étaient accusés de ne pas assez dépenser.
C’était un mauvais calcul, en cédant devant les gauchistes les conservateurs se sont mis à dos les gens responsables sans faire plaisir à la gauche et en plus les gauchistes l’accuse pour la dette alors que ce sont eux qui se plaignaient de l’insuffisance de dépense.
Il y a aussi une limite à taxer, j’étais sur le même point de vue que les libéraux, Le plus gros problème est plus tu as une grosse dette, plus tu dois limité les programmes sociaux puisque les intérêts de la dette occupe une plus grande place dans ton budget.
On a vu la réaction de la gauche fasse à la pseudo-austérité de Harper.
En parlant du vénézuela et la gestion d’état d’une pétrolière:
http://www.breakingviews.com/chavezs-cash-pump-pdvsa-runs-on-empty/21039482.article
PDVSA is a lesson in oil wealth mismanagement. Last year the company posted $125 billion in sales. More than 40 percent of that fed Chavez’s spending machine. Roughly $24 billion fattened state coffers in the form of royalties, taxes and dividends. And $30 billion lined Chavez’s discretionary spending funds. After covering production and financing costs, PDVSA had to borrow $9.5 billion and tap its $6 billion cash holdings to help fund investments. Despite generally rising crude prices, PDVSA has seen negative free cash flow for the last five years.