Au Québec, on s’indigne, à juste titre du taux effarant de décrochage dans les écoles secondaires. À titre indicatif, il est de 17,4%. Par contre, on parle bien peu du décrochage universitaire i.e. les gens qui n’obtiennent pas un baccalauréat après s’être inscrits à l’université…
Voici donc quel est ce taux de décrochage en fonction des programmes et des institutions scolaires:
Je vous rappelle que l’on considère comme une catastrophe le taux de décrochage de 17,4% dans les écoles secondaires.
Selon les calculs de Pierre Fortin, le taux de décrochage dans les universités québécoises seraient de 32,7% comparativement à 14,8% dans le reste du Canada.
On peut parler de catastrophe… L’argent investi dans un étudiant qui décroche, sans être complètement perdu, n’est pas investi de manière optimale…
Une chose est certaine, personne ne peut dire que les frais de scolarité élevés poussent les universitaires à décrocher…
Source:
Ensemble de données universitaires communes – Québec
Ceux en sciences pures et en génie qui décrochent vont en sciences sociales. Ceux en sciences sociales qui décrochent vont sur le BS.
HA! Les sciences humaines, sociales et les beaux arts, bref tous ceux qui sont en boycotte sont des décrocheurs à hauteur de 30%. Décidément ce blogue ne fait que confirmer ce que toute personne rationnelle se doutait déjà. Quelle Farce. D’où l’importance d’augmenter les frais de scolarité pour les conscientiser. Tout ce qui est gratuit est surconsommé violé et bafoué chez certaines cultures seulement car McGill fait bonne figure malgré ses bas frais.Vive McGill nous gonfle d’orgueuil et le reste nous couvre de honte sauf HEC. Les UduQ donne leur diplôme tout le monde le sait pour toucher le bonus à la performance. What performance?
http://www.montrealgazette.com/news/Henry+Aubin+startling+rate+failure/6729620/story.html
Pas pire que M. Fortin arrive à un taux de décrochage global supérieur aux taux de décrochages par université de la CRÉPUQ.
Quand même surprenant de voir le taux impressionnant de décrochage en Ingénierie.
J’ose penser que l’explication n’est pas la même qu’en sciences sociales et beaux-arts…
La période couverte n’est pas la même. Pour la CREPUQ, on donne un délais de 5 ans pour l’obtention du diplôme, j’ignore le délais utilisé par Pierre Fortin.
@Éric
J’ai entendu dire qu’à Polythechnique ils sont peu sélectifs sur les étudiants admis, mais la première session est difficile. Si tu aime ça et que tu est bon et/ou que tu te force le cul, tu vas rester, mais sinon au moins t’aura eu ta chance. De ce que j’ai entendu les classes se vident de moitié après les 1er examens (autrement dit c’est aux examens qu’ils font l’écrémage).
Étant dans une fac de génie, je peux répondre à Éric que le décrochage est souvent car on admet tout le monde (on leur donne leur chance même si leur dossier, leur cote, n’est pas reluisant) et on laisse la difficulté du programme faire le ménage. Souvent c’est dans la première année que ça décroche, mais souvent ce n’est que pour changer pour un programme universitaire plus facile. Les universités qui ont un taux plus élevé ont souvent juste placé la barre plus basse et les exigences plus hautes en rapport au niveau minimum d’admission.
C’est la première fois en 12 ans que je croise un autre Chiroky sur le net… eh ben, on est deux maintenant!
Humm, donc on doit relativiser dans le temps… est-ce qu’un bacc obtenu en 4 ans veut plus qu’un obtenu en 5 ans!? Quelle est la moyenne d’années consacrées à l’obtention d’un bacc dans le ROC!?
On appel ça de l’enculage de mouche!
ETS et Concordia, assez inquiétant!
Je confirme que les IP sont différents.
Selon moi 3 raison pour le décrochage.
1-Les cours s’une incroyablement exigeant.
2-L’université coûte trop cher et les gens abandonnent.
3-Les gens arrivent à l’université incroyablement mal préparé.
La réponse #3 me semble la meilleure.
Peut-être que cela est du aussi au fait que les domaines des sciences sociales et humaines demandent au minimum une maitrise pour avoir des débouchés intéressants. Il est possible que les gens, réalisant qu’ils devront étudier beaucoup plus longtemps pour avoir des débouchés intéressants, abandonnent en réalisant réellement ce dans quoi ils se sont embarqués.
Je crois que nous serions donc dans l’erreur d’en tirer une conclusion sur le caractère des individus choisisant ces programmes plutôt que d’attribuer une telle situation au système lui-même. Non pas que j’ai particulièrement de sympathie pour les lologues…
Pour ma part, étant de la cuvé HEC 2009, je fais parti du taux de décrochage car j’ai débuté mes études en 2003, mais j’ai du quitter, faute de fonds, pour mieux revenir en 2005.
De ce que je lis des commentaires, je crois que le HEC emploi une méthode inversée. À savoir que la première année est plutôt facile (à l’exception de quelques cours de mathématiques quantitatives, qui suffissent généralement à repousser les gens qui ne sont vraiment pas à leur place) mais ayant gradué en comptabilité, le vrai défi vient à la troisième année, où l’on se dit dans un québécois très correct que : « J’ai trop mis de temps dans c’t’affaire là pour toute cri*** ça là! »
Je te dirais que c’est de plus en plus le cas pour tout ce qui est « science » à l’université.
@Frankyb
Moi aussi je suis aller à HEC et la 2ème année scolaire du BAA il y a 2 fois moins de personnes. Plusieurs se rendent compte qu’ils ne sont pas fait pour ce type de travail ou haïssent les maths ou sont surpris par la charge de travail.
Vers la 2e ou 3e année, les gens changent plutôt de spécialisation. Au lieu de se tapper tous les cours de comptabilité en 4 ans, on va en finance qui est de 3 ans et ceux qui ne sont pas assez bons en maths vont en marketing, management ou RH au lieu d’abandonner complètement le BAA. Moi, je trouve ça tout à fait correct, car les gens s’adaptent selon leurs capacités et leurs goûts de carrière. C’est pas tout le monde qui est geek en ingénierie financière et à l’opposé, les mathématiciens ne sont pas toujours des personnes très sociables. Sans oublier qu’il y a des entrepreneurs qui lâchent l’école par ce qu’ils ont l’impression d’y perdre leur temps. J’ai connu quelqu’un qui étudiait à HEC en attendant d’être accepté dans un autre programme contingenté de l’UdeM pour finalement se rendre compte qu’il aimait mieux HEC et revenir un an plus tard. Bref, tout de sorte de monde et tout autant de différentes raisons pour décrocher.
En tout cas, moi j’ai fait Génie Physique, et on était 150 la première année et sur le montage photo de finissants on était 20… mais il faut dire que la plupart ont simplement changé de programme pour aller dans un programme de Génie moins exigeant…
Pour ce qui est de comparer avec les sciences de l’administration, je peux vous dire que pour avoir fait le MBA, je peux vous dire que mes efforts au travail ont diminué de 50% et que mes notes ont augmenté de 300%….
Bref, je me demande aussi si ces données reflètent le changement de programme ou les délais plus longs que certains prennent pour terminer… pas toujours par féneantise, mais des fois pcq il ont un job ou des contraintes familiales…
Aussi je me permettrais d’ajouter sur le commentaire de David exprimant le fait que les gens sont très mal préparés aux études universitaires, c’est vrai, mais je crois aussi que la société valorise tellement l’université qu’on oublie que la société a aussi besoin de techniciens et de professionnels (DEP)… ces derniers sont souvent dévalorisés et on accepte plus difficilement que nos enfants n’aillent pas à la sacro-sainte université…
Cette observation transparaît aussi dans le débat actuel sur l’accessibilité aux études (frais de scolarité). Les radicaux rouges veulent que tout le monde aille à l’université alors que ce n’est pas nécessairement souhaitable et les données que David nous montre démontrent qu’effectivement ce n’est pas tout le monde qui est fait pour étudier à l’université……
@Jimmy et Matlin:
Vous avez tout à fait raison et vos propos sont justes.
J’ai gradué de l’ETS en 2007…
Une variable explicative pour McGill et HEC est peut-être la forte quantité d’étudiants étranger que la notoriété des 2 institutions permet d’attirer. Quand l’on paye un gros tariff pour ses études, on y pense deux fois avant de s’inscrire.
Ce qui serait particulièrement intéressant de trouver, ce serait les taux d’échec (nb de cours coulés par tête de pipe) selon chaque programme.
@ Jimmy
Tout à fait d’accord : j’ai gouté à 2-3 cours de maths dans des départements de génie, j’ai fortement l’impression que la mentalité par rapport aux notes s’apparente plus à « passe ou crève » qu’à « nous mesurons précisément vos connaissance ».
@ Matlin
Ayant fait administration à Laval, j’ai fortement l’impression que Management/RH sont en train de devenir des domaines très soft qui servent à attirer un plus grand nombre d’étudiants plutôt que de viser l’excellence. J’ai comme souvenir un commentaire particulièrement éloquent d’une prof qui m’expliquait que, pour augmenter la difficulté du cours, ils ont décidé de modifier le barème pour donner moins de A+…
« Une chose est certaine, personne ne peut dire que les frais de scolarité élevés poussent les universitaires à décrocher… »
Me semblait aussi qu’on allait éventuellement relier ça aux frais universitaires… Le problème est ailleurs. De toute façon, qui veut maintenir les étudiants universitaires en classe par la force (la peur d’avoir payé pour rien)? Mauvais raisonnement. Si les étudiants décrochent, c’est qu’ils changent d’orientation. Hausser les frais ne va faire qu’une chose: filtrer entre ceux qui sont très sûrs de leur choix et ceux qui balancent entre plusieurs options. Bref, on diminue le taux de décrochage en limitant le nombre d’entrées… Le seul effet d’une hausse de frais de scolarité est paradoxalement de faire transiter le moment du « décrochage » avant même que l’étudiant n’entre à l’université. Pas mieux, mais ça ne se reflète sur aucune statistique…
J’ai pas de problème existentiel avec le taux de décrochage actuel. Il pourrait être de 100% si ça lui chante. En génie la moitié des étudiants lèvent les feutres après les premiers examens de maths. Le filtrage se fait de toute façon, sur la base de la volonté et des capacités, plutôt que sur celle du côut. Ça augmente le nombre de tentatives, c’est donc normal qu’il y ait plus d’échecs. Et mettre en comparaison directe le décrochage universitaire et le décrochage au secondaire dénote une confusion profonde. On parle de choix de vie et d’orientation de carrière, pas de culture générale ou de formation de base. L’université est par définition un lieu d’éducation très ciblée, pas du tout l’équivalent de l’enseignement secondaire. Y a aucun « drame » impliqué ici…
Aux états unis les universités ont compris que les frais de scolarité limitaient les étudiants, et le coût effectif est dans plusieurs cas égal à zéro ou pas loin, par l’intermédiaire de bourses. Un étudiant n’est pas qu’un machin qui va faire beaucoup de fric plus tard et qu’on peut inconsidérément endetter. Va falloir abandonner la réthorique de l’utilisateur payeur, elle est de toute façon caduque. Même dans une société où l’État ne s’en mêle pas on ne fait pas payer aux étudiants le coût réel de leurs études.
Le cas de L’É.T.S. est particulièrement intéressant, sachant qu’il s’agit d’une école d’ingénierie. Si ça n’a pas changé, seuls ceux ayant fait une technique sont admissibles. Ce sont donc des étudiants supposément être dans le bon domaine… Mais voilà, quel est le véritable niveau d’excellence des techniques? Pour une grande partie, ça n’a pas l’air d’être bien bien fort.
Je crois que le décrochage à l’É.T.S. s’explique par la rigueur des cours et le rythme des sessions. Le bac se fait en 4 ans à raisons de trois sessions par années, en incluant deux stages rémunérés.
C’est pas aux contribuables de payer pour ça.
Encore un mensonge dégueulasse de la gauche:
La crise sur les droits de scolarité fait du Québec un véritable laboratoire pour Ross Finnie, un économiste ontarien qui est l’un des principaux chercheurs se penchant sur l’accès aux études universitaires du pays.
«Les études montrent que ce n’est généralement pas par manque d’argent que les gens ne vont pas à l’université, explique M. Finnie. Ce qui compte le plus, c’est l’éducation des parents. Si on veut faire des investissements pour augmenter la fréquentation de l’université, il vaut mieux convaincre les élèves du secondaire de la valeur des études universitaires, plutôt que de garder les droits de scolarité à un bas niveau.»
Une étude publiée l’an dernier par l’Institut de recherche sur l’éducation de l’Université d’Ottawa, où enseigne M. Finnie, a conclu que seulement 30% des Québécois de 22 ans fréquentent l’université, contre 42% ailleurs au pays. Depuis le début de la grève, M. Finnie a fait d’autres analyses sur la cohorte qu’il utilise et a constaté que l’écart reste sensiblement le même à 25 ans: 39% contre 51%.
http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/conflit-etudiant/201204/25/01-4518667-le-quebec-un-laboratoire-pour-un-chercheur-ontarien.php
L’université sert À former des travailleurs, ce n’est pas une place où on pratique un hobbie.
Les frais de scolarité élevés fait en sortes que seules les plus brillants, ceux qui ont l’intelligence pour aller à l’université, y vont.
Une famille avec un revenus de moins de 60 000$ signifie 0$ en droit de scolarité si leur enfant est accepté à Harvard.
J’ai un autre point à ajouter aussi.
Les meilleures universités utilisent une notation selon une distribution s’apparentant à la loi normale, de tel sorte que seulement 5% des meilleurs étudiants peuvent avoir un A+. Si on place la moyenne de la classe à B-, 50% des étudiants ont une note au dessus de B- et 50% ont une note en dessous de B-. Ceux qui ont moins que 50% de moyenne coulent le cours. Par exemple, j’ai déjà eu 70% dans un devoir, ce qui n’est pas dramatique, mais comme c’était la pire note de la classe, j’ai eu un D.
L’avantage de ce système c’est de favoriser la compétition entre les étudiants et donc quand tu as un A, c’est que tu es vraiment dans les meilleurs et pas parce que le prof a été généreux sur le pointage. Donc, souvent les profs s’en foutent que l’exam soit ultra difficile avec une moyenne de 40-50%, l’important c’est ton classement par rapport aux autres et si tu as atteint le seuil minimum pour réussir.
Malheureusement au Québec, il y a des universités qui fonctionnent encore avec la mentalité de:
« ah mais il a fait l’effort, je ne veux pas affecter sa confiance, donc je vais lui donner une chance pour qu’il réussisse sont diplôme. »
Cela donne des bulletins gonflés et des étudiants de qualité inférieures à la moyenne et donc des diplômes qui ne valent pas grand chose.
(PS: je sort des chiffres de mon chapeau…ce sont de grossières approximations chaque notation est différente en fonction des cours et programmes, mais c’est pour fin d’illustration seulement)
Quand j’ai fait mon bacc, la règle du département pour l’attribution des note c’était que pour chaque A+ on donnait une note échec a un autre élève. La distribution des note suivaient soigneusement la courbe de distribution normale.
J’ignore si ça marche encore de cette manière.
@David
Ça dépend vraiment des départements. C’est une sorte de loi normale adaptée on ne sait pas trop selon quels critères.
À HEC je pense que ça fonctionnait de la fonction suivante (c’est toujours un mystère, même pour les profs): si tu fais partit des 5% moins bons tu devrait avoir D ou E, mais si tu as atteint le seuil de réussite, disons 40% pour un examen difficile et 50% pour un exam standard, ils te donne le D. C’est un peu moins brutal, mais ça affecte fortement la moyenne générale.
À l’UQAM les élèves doivent voter pour approuver le plan de cours du prof…
Je sais, je suis maintenant rendu à l’UQÀM (car c’est le seul endroit à Montréal où se donne mon programme) et on a déjà négocier 15% de la note finale seulement pour la présence en cours!!!! Et je suis très déçu du niveau des cours en général…
Calvaire… Ces gens vont avoir tout un reality check une fois rendu sur le marché du travail.
« À l’UQAM les élèves doivent voter pour approuver le plan de cours du prof… »
Vous rigolez j’espère?
Nope. Le prof donne son plan de cours et les élève doivent l’approuver et s’ils le désirent négocier avec le prof pour changer le contenu…
Moi aussi j’ai pensé que c’était une joke quand j’ai appris ça.
Mais ça en dit long sur les étudiants en boycott. Ils ont été habitué à faire la loi.
Ne jamais oublier que la société a également besoin de livreurs de pizza…
C’est que l’UQAM appelle une »entente d’évaluation » conclue entre le prof et les étudiants sur la modalités d’évaluation. L’entente doit être signée par deux étudiants afin de valider la plan de cours.
Si la règle s’applique pour tous les cours de l’UQAM, la plupart des profs proposent leur plan sans négociation.
Par exemple, un prof va dire: »Bon, moi c’est 2 examens (mi-session/fin de session), un travail de session de 20 pages puis des fiches de lectures à tous les cours à partir du 3e cours. Vous viendrez signer l’entente à la fin du cours! »
Je suis étudiant à l’UQAM et j’ai rarement dû négocier une entente »Vers le bas »… cela se produisait surtout suite à une grève des profs comme en 2009 ou un long boycott étudiant.
Mais je me rappelle d’un exemple dans un cours d’histoire où une étudiante demandait de couper de moitié la teneur du travail de session, car elle défendait qu’il alourdissait trop sa session… Évidemment, cela n’a pas passé!
Pour ce qui est des points pour la présence, ça existe, mais c’est plutôt rare à mon expérience. J’ai connu plutôt quelques cours avec des points de participation. Dans des petits groupes-cours, notamment de fin bacc et à la maîtrise, on demande une participation accrue des étudiants. Tu dois alors discuter sur la matière du cours et être pertinent. Cela développer la parole, car ce n’est pas toujours évidemment de discuter sur sa matière, de la présenter de façon claire et précise.
WTF? Ça fonctionne comme ça depuis combien de temps à l’UQAM? Et dans n’importe quel domaine d’études?
À Laval, les barèmes sont préfaits pour chaque cours, c’est à dire avant que les étudiants aient leur notes. Le prof peut par la suite « normaliser » les résultats, ou il arrive parfois que le barème soit fixe et final pour l’ensemble des cours d’un département.
J’ai également vécu des situations où les moyennes étaient faibles (C- dans un cours de math) ou encore très fortes (A- dans un cours ou l’examen consistait en un mot croisé).
Bref, énormément d’inégalités entre les différents départements!!!
Le simple fait que cette mesure existe montre à quel point l’UQAM est médiocre.