Dans son dernier livre, Jean-François Lisée s’est donné la difficile tâche de mettre la droite K.-O. en 15 arguments. Pour vérifier si tel est le cas, voici une série de billets qui reprend chacun des arguments avancés par Lisée pour en vérifier la validité. Attention, car la gauche est sur le point d’encaisser une droite !
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Affirmation #15 de Jean-François Lisée: la droite ment quand elle affirme que le taux de natalité des Québécois est un signe de déclin.
Selon Lisée, la droite est extrêmement préoccupée par le taux de natalité au Québec… Je l’ignorais… Mon blogue est en ligne depuis 5 ans et je n’ai jamais vraiment traité de cette question.
M’enfin, puisque c’est le sujet, disons simplement que Lisée fait fausse route dans son livre. En effet, il présente des chiffres relatifs au taux de natalité pour conclure que tout va bien au Québec. Disons simplement que pour les démographes sérieux, le taux de fécondité représente une mesure bien plus sérieuse.
Voici l’indice de fécondité au Québec depuis 1951, je vous signale que selon les démographes, il faut un taux minimum de 2,1 pour assurer le renouvellement de la population:
Le Québec est sous le seuil de renouvellement depuis le début des années 70. On peut aussi voir que le supposé baby-boom, tant discuté dans les médias depuis quelques années, n’est qu’une vue de l’esprit.
Voici comment se compare le Québec à l’internationale:
Le Québec n’est ni bon, ni mauvais, très moyen… Ce qui constitue, j’imagine, une victoire pour une province qui est habituée à traîner dans le bas des classements.
Toujours sur le thème de la démographie, voici qu’elle est le solde migratoire interprovincial pour le Québec:
Il est négatif depuis que Statistique Canada recueille des données…
Le taux de fécondité ne permet pas de renouveler la population, le solde migratoire interprovincial est négatif, ce qui oblige donc le Québec à avoir recours à l’immigration internationale. Et même là, les résultats sont décevants:
À partir de 2012, scénario de projection M4 de Statistique Canada
Selon les résultats du dernier recensement, pour la toute première fois de l’histoire du Canada, plus de gens vivent dans l’Ouest du pays que dans les provinces de l’Atlantique et du Québec réunies…
Si, contrairement à ce que dit Lisée, la démographie n’a jamais été un enjeu central pour la droite, n’en reste pas moins que la situation est pour le moins préoccupante. Il sera impossible pour le Québec de pouvoir maintenir ses programmes sociaux avec une croissance démographique aussi anémique.
Il s’agissant du 15e billet consacré au livre de Jean-François Lisée « Comment mettre la droite K.-O. en 15 arguments ». Vous l’aurez donc deviné, il s’agissait donc du dernier billet de cette série qui a débuté le 1er février !
À lire aussi:
- Lisée, prise 1: la croissance économique québécoise
- Lisée, prise 2: le niveau de vie des québécois
- Lisée, prise 3: le travail des Québécois
- Lisée, prise 4: la productivité des Québécois
- Lisée, prise 5: la pauvreté des Québécois
- Lisée, prise 6: la fiscalité des Québécois
- Lisée, prise 7: les syndicats québécois
- Lisée, prise 8: la fiscalité des entreprises québécoises
- Lisée, prise 9: l’efficacité du gouvernement québécois
- Lisée, prise 10: les fonctionnaires québécois
- Lisée, prise 11: les payeurs d’impôts québécois
- Lisée, prise 12: la dette du Québec
- Lisée, prise 13: la province de quêteux
- Lisée, prise 14: la tribu québécoise
Sources:
Indice synthétique de fécondité
Tableau 051-0018
Tableau 102-4505
Tableau 051-0005
Tableau 052-0005
Ce qui aurait été intéressant est de savoir le taux d’immigrant restant au Québec (bon, c’est indirectement dans le solde migratoire je sais). Il faudrait que j’arrive à retrouver l’étude que j’ai lu il y a des années, c’est pas terrible la non plus.
Ce sont les gauchistes et les étatistes qui sont préoccupés par le taux de natalité. Tout le système de l’État-Providence est basé sur le système pyramidal à la Bernie Madoff ou Vincent Lacroix: les derniers entrés dans le système paient pour ceux qui sont là depuis longtemps. Si le taux de fécondité ne permet plus le renouvellement de la population, les membres des nouvelles générations ne seront pas assez nombreux pour financer les plus vieux.
En faite l’argument de Lisée veut prouver à la droite que le schéma de Ponzi qu’est le Québec va pouvoir perdurer encore longtemps.
bonjour a tous, quel est la différence entre taux de natalité et fécondité? merci!
Salut David,
Je profite de ce dernier billet pour te poser une question concernant le modèle québécois, à laquelle je n’ai jamais su répondre.
Voici un extrait de cet article du blogue de Lisée :
Si le modèle québécois n’est pas viable, comme la droite l’affirme, comment Lisée peut-il en venir à cette affirmation ? Il existe sûrement une explication, mais à date, rien ne me vient à l’esprit.
Pourrais-tu m’éclairer à ce sujet ? Merci.
Le taux de natalité est le rapport entre le nombre annuel de naissances et la population totale exprimée en pour mille.
Le taux de fécondité, ou indice de fécondité, est un indice statistique permettant de mesurer la tendance d’une population à augmenter ou à diminuer naturellement (donc l’accroissement naturel, c’est-à-dire sans tenir compte des flux migratoires). Il s’agit d’une mesure transversale.
La moitié des effets spéciaux, cool je veux bien le croire, j’aimerais juste un peu plus de précisions qu’une simple affirmation.
La Mondo S.p.A. est une entreprise industrielle italienne, fondée en 1948 et spécialisée dans la production de gommes et de matériaux plastiques pour des surfaces notamment sportives (gymnases, pistes d’athlétisme). du monde d’athlétisme pour les revêtements synthétiques. Son siège se trouve à Gallo d’Alba en province de Coni. En 2011, elle sponsorise le prix de l’athlète européen de l’année en athlétisme.
Depuis les Jeux de Montréal en 1976, cette entreprise est devenue le principal fournisseur des différents comités d’organisation olympiques ou des championnats,
Une entreprise de Laval Mondo quel blague !
@maxim bernard
ce que tu nous dit, c’est que des québécois ont su réaliser de nombreux exploits,pas que le modèle québécois est bon. tu peux être intelligent même si tu nais dans un pays qui a un mauvais système économique. le modèle québécois, c’est l’étatisation sauvage, tandis que ce que tu nomme est fait soit par des individus, soit par des entreprises qui n’ont rien à voir avec l’état, voilà pourquoi les québécois réussissent dans de nombreux domaines.
…et toujours aucune réaction de Lisée?
Pour ceux que ca interresse, Mark Steyn parle quasi-exclusivement des taux de natalité dans son livre ‘America Alone’, publié en 2008. En fait, le monde occidental ignore la natalité a son péril; c’est sur ca que tout repose: les programmes sociaux, la dette, la culture et j’en passe. Vraiment fascinant et déprimant a l’extreme, a moins qu’on se reveille.
«Ce sont les gauchistes et les étatistes qui sont préoccupés par le taux de natalité. Tout le système de l’État-Providence est basé sur le système pyramidal à la Bernie Madoff ou »
Non, beaucoup de gens s’y intéressent : des conservateurs (nationalistes), des gens qui s’intéressent à la croissance interne économique de la société (une population qui s’effondre, c’est une demande moindre, des prix mobiliers qui s’effondrent, voir l’Allemagne).
«Le taux de fécondité, ou indice de fécondité, est un indice statistique permettant de mesurer la tendance d’une population à augmenter ou à diminuer naturellement (donc l’accroissement naturel, c’est-à-dire sans tenir compte des flux migratoires). Il s’agit d’une mesure transversale.»
Oui, mais bien comprendre que c’est une tendance. On peut avoir un ISF (indice synthétique de fécondité) très haut et une population qui baisse (il suffit d’une très forte mortalité).
Pour être précis, l’indice synthétique de fécondité calcule le nombre moyen d’enfants par femme féconde (de mémoire 15-45 ans).
J’ai écrit « des prix mobiliers qui s’effondrent, voir l’Allemagne).»
il fallait écrire :
«des prix immobiliers qui s’effondrent, voir l’Allemagne).»