Pour l’exercice budgétaire couvrant la période 2012-2013, le gouvernement du Québec prévoit porter sa dette à 191 717 000 000$. Les frais d’intérêt qui devront être acquittés sur cette dette sont de 8 237 000 000$, ce qui représente la rondelette somme de 2 104$/travailleurs.
Mais le Québec est relativement chanceux, à cause de la crise économique les gouvernements ont décidé de dangereusement assouplir leur politique monétaire ce qui a eu pour résultat d’abaisser considérablement les taux d’intérêt, par conséquent le service de la dette a lui aussi été considérablement abaissé…
Voici, depuis l’exercice budgétaire 1998-1999, les taux d’intérêt moyens que le gouvernement québécois doit payer sur sa dette:
Méthode de calculs: Pierre Fortin, Garder le cap : le défi de l’équilibre budgétaire du Québec, mars 2011.
Comme on peut le voir, les taux d’intérêt sont dans un creux historique. Or, comme chacun le sait, quand il est question de taux d’intérêt tout ce qui descend finit invariablement par remonter !
Si l’on tient pour acquis que la dette du Québec sera gelée dans les années à venir (une supposition très optimiste, voire irréaliste), voici ce qu’il adviendrait du service de la dette advenant une hausse des taux d’intérêt.
Actuellement, le service de la dette est de 8 237 000 000$, l’équivalent de la construction de 21 Colisées par année. Si les taux d’intérêt augmentent à 5,0%, cette somme passe à 9 387 425 000 $, l’équivalent de la construction de 23 Colisées par année. À 5,6% cette somme passe à 10 513 916 000$, l’équivalent de la construction de 26 Colisées par année. À 6,0% cette somme passe à 11 264 910 000$, l’équivalent de la construction de 28 Colisées par année.
Mais contrairement à la construction d’un Colisée, chaque dollar dépensé au service de la dette est définitivement perdu parce que cette somme ne produit aucune « plus-value » pour l’économie du Québec.
Chaque fois que les taux d’intérêt sur la dette augmentent de 0,21 point de %, le service de la dette augmente de plus de 400 000 000$. Autrement dit, chacune de ces augmentations représente la construction d’un nouveau Colisée tous les ans !
Une autre manière de voir les choses. Sachant qu’une hausse de 1 point de % de la TVQ augmente les revenus du gouvernement de 1 600 000 000$, chaque augmentation de 0,1 point de % du taux d’intérêt sur la dette doit être compensée par une hausse de la TVQ de 0,11 point de % pour combler la différence…
Et tout ceci, SI la dette n’augmente pas…
Source:
Données historiques
<blockquote>Une autre manière de voir les choses. Sachant qu’une hausse de 1 point de % de la TVQ augmente les revenus du gouvernement de 1 600 000 000$, chaque augmentation de 0,1 point de %du taux d’intérêt sur la dette doit être compensée par une hausse de la TVQ de 0,11 point de % pour combler la différence… </blockquote>
Bah et encore, c’est en faisant preuve d’optimisme en supposant qu’il n’y a aucun contre-coups.
La dette québécoise est de $249 milliards, et non de $192 milliards.
http://www.iedm.org/fr/57-compteur-de-la-dette-quebecoise
Merci, merci pour les chiffres. Voilà quelques semaines que la question m’inquiète. La discussion entre la dette brute et la dette nette est un non sens. Il y a juste une question à se poser : pouvons-nous payer les intérêts? Ce que je vois, c’est que dans quelques années, le déficit sera causé par la hausse des frais d’intérêt et là on va emprunter pour payer nos intérêts. C’est très inquiétant.
Bon, je mets les lunettes de Jean-François Lisée et je vois l’avenir en rose.
J’aurais dû préciser…
En effet la dette publique est de 248G$. Mais le budget du gouvernement donne uniquement le service de la dette pour sa dette brute. Mais parions que les taux doivent se ressembler.
Le compteur de l’IEDM inclut également les municipalités et les sociétés d’État. Donc, 192 G$, ça doit être la dette du gouvernement du Québec à lui seul ; est-ce exact ?
Ciboire de kalisse!
Maxim: oui.
Attention, 8 237 000 000$ ce n’est pas les intérêts à payer. Le service de la dette inclut plein d’autres choses: consulte le poster du Journal de Montréal sur les dépenses du gouvernement.
Les intérêts à payer, c’est sur la dette nette seulement (130 milliards environ, et on a payé 5 milliards d’intérêts l’année dernière).
La dette brute inclut l’argent que le Québec doit mettre de côté pour payer nos pensions de vieillesse: autrement dit, ça inclut l’argent que l’on se doit à soi-même!!
Donc faites attention quand vous reportez ça sur un montant par travailleur. C’est pas vrai que chaque travailleur doit tout ça; si c’était vrai, on ne pourrait pas juste déménager de l’autre bord de la frontière pour s’en sauver! C’est la dette du gouvernement, pas notre dette personnelle.
Non, va lire les documents budgétaires, et les intérêts sur le fond de pensions sont inclus dans le service de la dette (le calcul se fait sur la dette brute, pas la dette directe).
Et c’est qui le gouvernement ?