Hier, une grosse étude sur les écarts de richesse a été publiée par l’OCDE. Il va de soi que la gauche a utilisé ce prétexte pour, encore une fois, raconter n’importe quoi.
Par exemple, du côté de Radio-Canada, on a pu entendre que si les écarts de richesses augmentaient, cela signifiait nécessairement que les pauvres s’appauvrissaient puisqu’ils ne bénéficient pas de la croissance économique. On a pu entendre ce discours du côté de Gérald Fillion et d’Anne-Marie Dussault.
Or, c’est tout à fait faux, ce n’est pas parce que les écarts de richesse augmentent que les pauvres sont plus pauvres. Selon cette étude, si les écarts de richesse ont augmenté de manière significative dans les pays de l’OCDE entre 1985 et 2008, les plus pauvres ont tout de même vu leur revenu réel croître annuellement de 1,3% contre 1,9% pour les plus riches. Donc, bien que les écarts se sont accrus, les plus pauvres se sont quand même enrichis, et ce, presque dans la même proportion que les plus riches. En bref, tout le monde s’est enrichi, les plus pauvres comme les plus riches !
Voici quelques chiffres, couvrant la période 1985-2008, tirés de cette étude et qui remettent les pendules à l’heure:
Encore une fois, on peut voir que peu importe dans quelle mesure les écarts de richesse augmentent, le revenu réel des plus pauvres augmente lui aussi. La question à se poser est la suivante: qu’elle est l’époque la plus avantageuse pour les pauvres ? Les années 80 avec des sociétés plus égalitaires ou les années 2000 avec des sociétés plus inégalitaires, mais avec des pauvres plus riches ?
Poser la question c’est y répondre. Mais parions que les journaleux vont préférer les années 80. Voyez-vous, l’idéologie des socialistes c’est l’idéologie de la jalousie. Par conséquent, la gauche se fiche pas mal du sort des pauvres, ce qui compte c’est de punir les riches.
Quelques autres observations intéressantes sur ces statistiques… C’est dans les pays scandinaves (Suède, Finlande, Norvège) et non pas aux États-Unis, que les écarts de richesse ont le plus augmentés. Pourtant, ces pays sont souvent cités en exemple par la gauche québécoise. Pour ce qui est des pays qui ont le plus réduit leurs écarts de richesse (Portugal, Grèce, Espagne), gare à ceux qui voudraient émuler leur modèle économique, car ces pays sont actuellement au bord de la faillite !
Appeler à commenter cette étude durant le Téléjournal, Gérald Fillion a affirmé que l’accroissement des écarts de richesse était imputable au phénomène de mondialisation. Pourtant l’étude de l’OCDE a conclu exactement le contraire i.e. que la mondialisation n’a pas eu d’impact sur la situation (page 104 & 125) ! Gérald Fillion s’est donc pointé sur les ondes de la télé nationale pour commenter une étude qu’il n’avait pas lue ! Peut-on imaginer un plus grand manque de rigueur ?
L’augmentation des écarts de richesse est imputable aux progrès technologiques et au fait que plus de gens travaillent, notamment les travailleurs autonomes (page 157 & 181). Au nom de l’égalité va-t-on interdire les avancées technologiques et interdire aux travailleurs autonomes de se lancer en affaire ?
Pour terminer, Gérald Fillion parle de l’importance de redistribuer la richesse tout en dénonçant les délocalisations d’emplois vers les pays en voie de développement. Pourtant, les délocalisations participent au phénomène de redistribution de la richesse en permettant aux plus pauvres d’avoir accès à un emploi bien rémunéré au lieu d’uniquement avoir recours à l’agriculture de subsistance pour subvenir à leurs besoins. Pour Gérald Fillion, la redistribution de la richesse serait désirable uniquement quand celle-ci ne déborde pas de nos frontières ? Est-ce ça la définition de la solidarité selon la gauche ?
» C’est dans les pays scandinaves (Suède, Finlande, Norvège) et non pas aux États-Unis, que les écarts de richesse ont le plus augmentés. Pourtant, ces pays sont souvent cités en exemple par la gauche québécoise. Pour ce qui est des pays qui ont le plus réduit leurs écarts de richesse (Portugal, Grèce, Espagne), gare à ceux qui voudraient émuler leur modèle économique, car ces pays sont actuellement au bord de la faillite ! »
Sauf qu’on voit aussi une plus forte croissance des revenus des plus pauvres dans le deuxiéme groupe que dans le premier.
Que dit le billet à ce sujet… Laisses moi y réfléchir…
Ha oui, ça me revient: Pour ce qui est des pays qui ont le plus réduit leurs écarts de richesse (Portugal, Grèce, Espagne), gare à ceux qui voudraient émuler leur modèle économique, car ces pays sont actuellement au bord de la faillite !
Selon ce site, les pays scandinaves sont parmi les moins endettés. Peut-être ont-ils des programmes sociaux généreux mais ils dépensent quand même selon leurs moyens.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/11/09/04016-20111109ARTFIG00613-la-carte-du-monde-des-dettes-d-etat.php
Oui je sais je suis Européen et j’ai lu le billet
il faudrait voir si l’origine de cette hausse de revenu est lié à une redistribution étatique, ou à une dynamique économique du secteur privé, et voir si cela prend ou pas en compte le niveau de l’inflation.
Notons que durant longtemps comme on peut le lire dans « Capitalisme et Liberté » de Milton Friedman, l’URSS était plus inégalitaire que les USA !
Donc il faut aussi faire attention à l’origine des inégalités et de leures évolution.
Il se peut très bien qu’on observe une réduction dans une phase de libéralisation drastique des secteurs d’acitivté entrainant l’effondrement de monopoles publiques (avec les priviléges qui y sont associés) ou privés (avec les rentes de monopole qui y sont associés), ou invercement dans une phase où par exemple un gouvernement s’amuserait à distribuer des centaines de milliard de subventions aux grandes entreprises (suivez mon regard…) tout en maintenant les taux d’intéret pour les banques au planchet…
Des histoires comme ça, est-ce que ça ne pourrait pas valoir des plaintes au conseil de presse?
Arnaldur Sölvi Kristjánsson parlait encore des inégalités en Islande cette semaine, selon lui causés par le système fiscal peu progressiste. En fouillant un peu, j’ai trouvé un papier qu’il a produit en 2010 sur les inégalités en Islande de 1992 à 2008: http://www.lisproject.org/conference/papers/olafsson-kristjansson.pdf
Le tableau à la page 10 est frappant. Pour 2007-2008, le 1% perd 51% de ses revenus alors qu’il augmente pour 90% des Islandais. Maintenant, oui, je vous l’accorde, 20% d’inflation et la dévaluation de la couronne de 50% vienne brouiller les cartes mais ça reste un beau tableau à aller parader au Square Victoria 😛
Encore une fois et comme toujours : interprétation idéologique. Vous semblez conclure de ces chiffres que si le Portugal, la Grèce et l’Espagne sont en faillitte c’est parce que les écarts de richesse ont diminués et que les revenus des plus pauvres ont augmentés. D’où vous vient cette conclusion ? Pouvez-vous prouver qu’un écart de richesse grandissant entre les riches et les pauvres est une bénédiction des dieux – qui sont nécessairement de droite, puisqu’ils possèdent eux aussi la vérité.
Moi ce qui m’ecoeure le plus dans cette histoire est le fait que JE PAIE pour Radio-Canada avec mes osties de taxes!
Le billet dit clairement que c’est en dollar RÉELS.
J’ai simplement fait une constatation mon cher. Je remarque que les rares pays qui ont diminué leur écart de richesse éprouvent tous de sévère problème budgétaire !
beau tableau, j’aime bien, mais je crois que tu est seulement tombé sur un moment opportun pour ta thèse… durant des décennies, les pays de la méditéranée ont connu une croissance économique forte -souvent dans les deux chiffres-tandis que l’europe nordique avait une croissance plus faible.
La période couverte est de 1985 à 2008… Assez long comme période.
Qui est en faillite ? Le nord ou le sud ?
De plus je n’ai vu aucune année de croissance dans les 2 chiffres pour l’Italie, l’Espagne, le Portugal ou la Grèce depuis 1980:
http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2011/02/weodata/index.aspx
Transparence et économie, voilà. Un ministre suédoise a déjà dû démissionner pour avoir fait ses emplettes personnelles avec la carte de crédit de son ministère, des maires danois ont été trainés en justice pour des factures de repas trop élevées, les médias norvégiens ont pourchassé Eva Joly qui s’était fait rembourser un taxi…
Des bureaux en IKEA, pas de limousines, pas de gardes du corps… Les pays scandinaves se tiennent généralement loin du gras.
Mercredi matin, le tabloid DV a repassé les dépenses du ministre de l’intérieur Ögmundur Jónasson en matière de voyage à l’étranger. En un an, il a quitté l’Islande pour des raisons professionnelles 9 fois – des remboursements totalisant environ 1 million de couronnes. C’est à peine 10000$, probablement moins qu’un seul déplacement d’un de nos ministres mais les médias passent cela au peigne fin pour éviter que les contribuables se fassent avoir.
Ce jeudi, les députés norvégiens vont commencer à débattre sur l’abolition de leur régime de pension « en or ». Le projet prévoit que les politiciens ne bénéficient plus de conditions plus avantageuses que le reste de la population lors de leur retraite.
Et la retraite dans les pays nordiques, bien c’est aux antipodes de ce qu’on entend dans le sud de l’Europe. Elle est déjà à 67 ans et on discuter de hausser à 70, voire plus.
Ça fait 15-20 ans que les Scandinaves ont vu le mur approcher et ils ont tout fait pour l’éviter. La cigale et la fourmi, il n’y a pas de meilleure analogie pour décrire l’Europe présentement.
Pendant ce temps au Québec, Nathalie Petrowski a écrit:
Pendant tout le feuilleton judiciaire portant sur ce que la Société Radio-Canada peut garder confidentiel et ce qu’elle doit accepter de divulguer au grand jour, l’image d’un muffin n’a cessé de me hanter. Cette semaine encore, quand la Cour d’appel fédérale a tranché en faveur de la Commissaire à l’information du Canada, lui donnant le pouvoir de consulter les documents de la SRC qui en principe ne sont pas assujettis à la Loi sur l’accès à l’information, le muffin est apparu dans mon esprit comme une icône intempestive.
Notez qu’il s’agit d’un muffin ordinaire dont je ne peux même pas dire s’il est aux pommes ou aux canneberges. Tout ce que je sais dudit muffin, c’est qu’il a été acheté par Sylvain Lafrance, l’ex-vice-président à la programmation française et qu’il a coûté aux contribuables canadiens la somme de 1,65$.
Pourquoi est-ce que ce muffin me hante et qu’a-t-il à voir avec la Loi sur l’accès à l’information? Disons qu’à mes yeux, ce muffin est le symbole d’une certaine dérive de la notion du droit du public à l’information. Ou mieux encore: ce muffin est la goutte qui fait déborder le vase de l’absurdité.
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201111/26/01-4471915-le-muffin-du-vice-president.php
ok j’avais oublié cette information.
La Petrowski, c’est pas une référence disons. T’as pas plus gogauche caviar qu’elle.
Elle en est pas à sa première énormité la petite madame 😉
Une journaleuse qui est contre plus de transparence?C’est digne d’une république de bananes…
Aujourd’hui 8 décembre 2011 dans le Journal de Montréal, deux points de vue opposés sur la même étude de l’OCDE sur les écarts de richesse: celui du théologien Jean-Luc Mongrain et celui de l’économiste Nathalie Elgrably-Lévy. Discours lénifiant de Mongrain et pédagogique de Nathalie.
Disons qu’à mes yeux, ce muffin est le symbole d’une certaine dérive de la notion de compte de dépenses.
tu n’a pas compris l’essence de mon commentaire et monter sur tes grands chevaux comme d’habitude. je ne dit pas que ce n’est pas assez long, mais que présentement l’europe du sud est en récession après une longue période de prospérité.
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BilanEssai?codetheme=2&codeStat=NY.GDP.PCAP.KD&anneeStat1=1975&grandesRegions=0&codetheme2=2&codeStat2=NY.GDP.MKTP.KD.ZG&mode=carte&afficheNom=aucun&langue=fr&noStat=18
ce site remonte à 1961, et le portugal connais une croissance moyenne de 3,7% par année entre 1961 et 2009. l’espagne a 3,9 % par année en moyenne, l’italie 2,8 (pas extraordinaire, par contre), la grèce 3,7% et la turquie 4,4%. dans le nord, le danemark 2,5%, la suède 2,5%, le royaume uni 2,3%. et la faillite est un évènerment ponctuel, car maintenant, contrairement au nord socialiste (que tu défend), l’espagne a un gouvernement de droite, l’italie aussi.
Les données sur les écart de richesse sont pour 1985-2008, c’est cette période qui fait l’objet de l’étude.
Et durant cette période, aucune croissance extraordinaire dans le sud.
»Et durant cette période, aucune croissance extraordinaire dans le sud. »
je t’accorde que la croissance n’a pas été extraordinaire, mais tout de même forte. et tu me dis que l’étude est entre 85-2008, alors que je te réfère à plus long, donc une tendance à plus long terme pour les pays d’europe à tendre vers une égalité de richesse. peut etre est-ce du au type de gouvernance des pays du sud durant les années que tu me réfère, mais sous franco, l’espagne a prospéré de façon spectaculaire. je ne suis pas franquistes, loin de là, mais c’est une constatation à propos de l’espagne.
Bonjour David,
Sur cette page: http://www.oecd.org/dataoecd/40/23/49170253.pdf
on dit qu’au É-U, l’écart est passé de 10:1 en mid-1980, à 15:1 en 2008. Selon moi, l’écart aurait donc progressé de 50%.
Dans ton tableau, on indique que l’écart n’aurait progressé que de 12.1%. On ne compare sans doute pas les mêmes choses, ou pas de la même façon.
Est-ce que tu aurais les données brutes pour le É-U et la Suède qui ont servies pour produire ton tableau?
Merci.
Ça c’est le layman’s summary, moi j’ai été prendre les coefficient de GINI dans l’étude complète.
Le coefficient de GINI ne peut varier qu’entre 0 et 1. Dans ton tableau, il y a des chiffres négatifs. Quelque chose cloche.
On dit souvent que l’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres. Dans un rapport de 400 pages, il y en a pour tout le monde.
Comme je n’ai pas accès à ce rapport, il m’est impossible d’évaluer la pertinence des chiffres que tu cites. On va donc en rester là.
Soupir…
J’ai mesuré, tel qu’indiqué dans le tableau, l’ÉVOLUTION du coefficient de GINI.