Un des moyens qui peut être utilisé pour mesurer la mobilité sociale est de mesurer la persistance du faible revenu. Statistique Canada mesure la persistance du faible revenu en déterminant le nombre de personnes qui ont vécu dans la pauvreté durant une période prédéterminée de 6 ans.
Voici donc la proportion des personnes qui ont vécu 6 années consécutives sous le seuil de faible revenu, signe de l’absence de mobilité sociale, entre les années 2002 et 2007 (stats les plus récentes disponibles):
Pas dernier, mais clairement dans le peloton de queue.
Pourtant, la gauche aime le rappeler, le modèle québécois a été construit pour sortir les gens de la pauvreté en redistribuant la richesse; on serait donc en droit de s’attendre que le Québec occupe le haut du classement.
Force est de constater que le modèle québécois a été dépassé par le modèle albertain, prince-édouardien, saskatchewanais, ontarien, terre-neuvien et néo-écossais…
Et si, au lieu de se faire croire que nous sommes les meilleurs, on décidait de s’inspirer de ceux qui ont obtenus des résultats surpassant les nôtres ?
Source:
Tableau 202-0807
Un article intéressant :
http://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo/321264/le-devoir-de-philo-le-philosophe-britannique-john-stuart-mill-fustigerait-la-nouvelle-droite-quebecoise
Difficile de prendre au sérieux un article qui dit que le PQ est de droite…
L’article montre surtout que les gouvernements de droite ne sont pas contre le rôle de l’État dans le sens où il garantit la propriété privée, le capital et aussi la sécurité. Ils sont par contre contre la redistribution.
John Stuart Mill est un penseur libéral, pas un marxiste. Mill, pourtant reconnu par plusieurs — dont le néoclassique Frederick Von Hayek — comme étant le plus grand philosophe du libéralisme politique, précise l’auteur de cet article.
Déjà en 1848, John Stuart Mill, dans Principles of Political Economy, était engagé dans une argumentation contre l’incohérence d’une droite qui utilisait la même base rhétorique qu’aujourd’hui (c’est-à-dire le «trop d’État»). Mill, pourtant reconnu par plusieurs — dont le néoclassique Frederick Von Hayek — comme étant le plus grand philosophe du libéralisme politique, demandait à cette droite «pourquoi les gens devraient être protégés par leur gouvernement, c’est-à-dire leur propre force collective, contre la violence et la fraude, et non pas contre les autres malédictions de la vie».
Il s’agissait et il s’agit toujours d’une question normative fondamentale et «personne, même les plus fanatiques à l’égard de l’interférence étatique, ne s’est jamais opposé contre l’utilisation des pouvoirs étatiques pour la protection de la propriété et de la richesse».
Mill était inspiré par Adam Smith qui affirma, dans son oeuvre classique de 1776, que ce n’est que sous «l’abri» de l’État que les riches «peuvent dormir chaque nuit». En effet, sans les mécanismes étatiques de protection de la propriété privée que le gouvernement peut créer, modifier et éliminer, les accumulations (parfois ostentatoires) de ceux qui décrient l’intervention gouvernementale seraient impossibles.
Jadis comme aujourd’hui, dans la logique de Mill, ce que la droite veut, en partie, en matière de finance, ce n’est pas moins d’État mais moins de redistribution, via l’impôt progressif, de ce que l’État leur a permis d’accumuler grâce à sa protection. Et pour cause. Régulièrement, la droite veut plus d’État pour lutter contre la criminalité (le gouvernement Harper, par exemple).
L’auteur dénonce aussi comme il l’appelle, le parasitage croissant des firmes privées dans la sphère publique. À mon sens, les privatisations de services publics amènent souvent à des abus et à des prix bien plus élevés pour les citoyens.
Pire, parfois, il s’agit d’un véritable stratagème à grande échelle (je pense aux entreprises privées qui ont participé à l’industrie militaire aux États-Unis).
L’auteur le dit également. Les inégalités économiques affectent la performance du système économique. On le voit avec le chômage de masse et la baisse des salaires qui sévissent depuis des années (l’endettement étant venu combler cette perte de pouvoir d’achat des ménages).
« Le plus grand problème de la société capitaliste dans laquelle nous vivons est son incapacité à fournir du travail pour tous, en tout temps, et sa distribution des richesses arbitraire et inéquitable», ajoute-il en reprenant des propos de Keynes.