Hier midi, sur les ondes de la radio de Radio-Canada, on a parlé des manifestations Occupy Wall Street (à partir de 38 minutes). D’entrée de jeu, l’animateur nous dit que la discussion se fera entre une personnalité de gauche et une personnalité de droite. Devinez qui était le représentant de la droite ? Nul autre que Pierre Fortin, un « full patch » socialiste, qui a débuté la discussion en disant qu’il était totalement d’accord avec l’opinion de la gauche !
Et en bon socialiste, Pierre Fortin n’a pu s’empêcher de dire des énormités.
Les causes de la crise
Premièrement, il affirme que ce sont les banques et la déréglementation qui sont les responsables de la récession, ce qui est totalement faux, lire la série de billets que j’ai déjà écrits à ce sujet.
Wall Street et la politique
Ensuite, Pierre Fortin affirme que Wall Street finance massivement le parti républicain. Les faits: depuis 20 ans, Barack Obama est le candidat qui a reçu le plus d’argent de Wall Street, un grand total de 16,0 millions de dollars. Son plus proche concurrent, George Bush, n’a reçu que 13,0 millions de dollars. Je vous signale en plus qu’Obama n’est président que depuis 3 ans seulement…
L’extrémisme du Tea Party
Pierre Fortin en profite aussi pour accuser le Tea Party d’être extrémiste. Si défendre la vision économique de John F. Kennedy, un démocrate, est devenu de l’extrémiste, cela en dit long sur la dérive idéologique du professeur d’économie de l’UQAM. Surtout que les deux derniers récipiendaires du prix Nobel d’économie donnent raison au Tea Party: le keynésianisme ne fonctionne pas !
L’argent du Tea Party
Pierre Fortin va encore plus loin quand il accuse le Tea Party d’être financé avec « des centaines et des centaines de millions de dollars » (pas des dizaines, mais bien des centaines) de Wall Street… Une bien jolie légende urbaine typiquement gauchiste… Si le Tea Party reçoit « des centaines et des centaines de millions de dollars », personne n’a été capable de trouver un seul manifestant qui a été payé. Par contre, même si le mouvement Occupy Wall Street est encore très jeune, on a déjà trouvé des manifestants qui étaient payés (ici, ici & ici).
La « taxe Tobin »
Pour terminer, Pierre Fortin se dit favorable à une « taxe Tobin » (taxation des transactions financières). C’est intéressant parce que la Suède a déjà mis en place une « taxe Tobin » en 1983. Le résultat: un échec retentissant ! Cette taxe, qui a été abandonnée en 1991, a permis d’amasser seulement 7,7% des sommes attendues. Pourquoi ? Parce que 60% des capitaux des 11 titres les plus transigés sur la bourse de Stockholm ont fui vers Londres et Oslo. De 1983 à 1990, c’est 50% des titres négociés sur les marchés suédois qui ont été relocalisés à Londres. D’ailleurs, la bourse d’Oslo, qui était minuscule par rapport à celle de Stockholm avant l’implantation de la taxe, a fini par avaler cette dernière.
Tout un droitiste ce Pierre Fortin !
Ils aurait dû simplement dû dire que le débat se ferait entre deux socialistes de différentes couleurs. C’est comme faire un débat entre Marine Le Pen puis un type du Parti communiste sur l’économie. Les deux vont être en accord 95% du temps.
L’ironie du sort est que l’on voit des types comme Warren Kinsella et Sid Ryan à Sun News. Kinsella est un spin doctor Liberal et Ryan est un genre de Michel Chartrand. J’essaie de voir un non-socialiste à la SRC et je peine à en trouver à part peut-être Tasha Kherridin.
Conclusion, la SRC n’a même pas à biais à gauche, mais bien un biais que la solution magique à tout réside dans plus d’état partout.
Le bon côté est que les MSM commencent à mourir à petit feu.
Si tu aimes tant les US, VAS VIVRE AUX US gros con !
Guillaume si tu aime tant le socialisme va vivre en Corée du nord petit con. Typique des gauchistan, si on critique on nous dit va vivre ailleurs, quel belle tolérance a la diversité d’opinion …. Not.
@David:
Ils classèrent dans « gars de droite » le prof Pierre Fortin parce qu’il était l’un des signataires du mouvement des Lucides, mouvement auquel s’opposait les « Solidaires ».
Or, quand on analysait leur programme, on pouvait réaliser que c’étaient seulement des sociaux-démocrates/étatistes qui voulaient aller chercher plus de taxes et tarifs pour financer l’État, sans le remettre en cause.
Autre point: Marie-France Bazzo aussi, entre deux préjugés socialistes typiques d’un prof ou d’un élève de l’UQAM, affirme ne pas être de gauche.
@Guillaume:
Pourtant, tout le monde a le droit de critiquer, tout le monde a le droit à son opinion. On appelle ça la liberté d’expression, même si ça ne plaît pas à tout le monde.
Il n’est pas enchâssé dans aucune charte que les gens qui vivent ici doivent penser d’une seule façon (ex.: être un servile social-démocrate nationaliste).
Ton gouvernement flambe la moitié de ta paie?
Il veut tellement intervenir partout qu’on finit par voir poindre des scandales de corruption et de collusion pour obtenir des contrats?
La télé et la radio d’État, payés par tes taxes, est plus souvent qu’autrement un média propagandiste (qui, au surplus, est pour qu’on te prélève davantage de taxes et davantage de tes libertés de choisir remises aux politiciens)?
Tes universités d’État servent également à faire la propagande des idéologies collectivistes faisant l’apologie d’un État tout-puissant et écrasant les libertés individuelles?
Tu as le droit de te plaindre (et de proposer un choix alternatif face à cette situation – comme par exemple, une réduction du rôle que le politique s’est donné).
tu as totalement raison Qqchose,
aussitot que nous critiquont la gauche ben en se fais dire va ailleur d’apres mois Guillaume est un de ceux qui profite trop du systeme et est une des nombreuses cause de sont echec. Comme en dit souvent en leur donne tous se qui veulent et se n est pas assez et il veulent plus. et pourquoi demenager au US je paye plus que ma part des taxes du Québec et je nest meme pas le droit d’avoir les meme service a se que les B.S. eux en le droit.
Pierre Fortin, l’économiste de droite qui dit que le capitalisme et le banditisme, c’est la même chose…
S’il n’y a pas eu déréglementation – la droite propage cette opinion constamment en dépit de la réalité – qu’est-ce que foutaient les républicains quand ils étaient au pouvoir ? Eux, les champions de la déréglementation.
À propos des prêts hypothécaires : vous dites quelque part que c’est l’État qui obligeait les pauvres banques à prêter contre leur gré – interdiction de discriminer. Laissez moi rire. Elles font donc pitié ces banques, victimes de l’État. Non mais c’est pas sérieux. L’idéologie vous aveugle, as usual.
Les banques étaient bien aises de prêter à des gens qu’elles savaient insolvables. Le plan : on sait qu’ils ne pourront pas rencontrer leurs obligations, yeah ! c’est ce qu’on veut. On n’aura plus qu’à saisir la maison et la revendre à profit.
On sait ce qu’il est advenu. Les prix ont chutés et les banques ont fait faillite.
Tu as des impressions, moi j’ai des faits:
Aux États-Unis, le "Federal Register" est un document qui regroupe l'ensemble des régulations adoptées par le gouvernement américain. Voici comment la taille du "Federal Register" a évolué aux États-Unis depuis 1940.
L'économie américaine a connu une brève période de déréglementation sous Reagan, mais le niveau de réglementation a été augmenté par les présidents qui ont suivi.
C'est sous le règne de George W. Bush que le niveau de réglementation a été le plus élevé depuis 1940. Durant les 8 ans de sa présidence, le "Federal Register" a compté en moyenne 76 000 pages/milliard de dollars de PIB. La 2e présidence la plus réglementée fut celle de Jimmy Carter avec 73 000 pages/milliard de dollars de PIB suivie de celle de Bill Clinton avec 71 000 pages/milliard de dollars de PIB.
Bref, quand les médias tentent de faire du "laissez-faire" le bouc émissaire de la crise, vous saurez qu'on vous ment.
Source:

21st Century Regulation: Discovering Better Solutions to Enduring Problems
Selon une légende urbaine retrouvée dans les médias, George Bush, ce politicien néoconservateur à l'idéologie néolibérale (!), aurait causé la crise financière en déréglementant à outrance l'économie américaine.
Rien de plus faux. Voici comment a évolué l'indice de liberté économique aux États-Unis depuis les années 70:
Durant les années qui ont précédé l'arrivée de Bush, l'indice a connu une progression constante. Lorsque Bush est arrivé au pouvoir, l'indice de liberté économique aux États-Unis avait atteint un sommet à 8,6/10 ce qui était bon pour une 2e place à l'échelle de la planète. En 2006, cet indice avait reculé à 8,0/10 ce qui était bon pour une 8e place.
Voici comment a évolué la réglementation dans le marché du crédit, un paramètre qui entre dans le calcul de l'indice de liberté économique:
Sous Bill Clinton, il y a eu une forte réglementation du crédit (1995). Lorsque Bush est arrivé au pouvoir, l'indice de liberté était de 9,14/10 ce qui était bon pour une 11e place à l'échelle de la planète. En 2006, cet indice avait légèrement progressé pour atteindre 9,37/10 mais de manière globale les États-Unis ont été relégués à la 23e position. C'est donc dire que de nombreux pays ont déréglementé leur système financier de manière beaucoup plus agressive que les États-Unis.
Parmi les pays qui devançaient les États-Unis en 2006 dans la déréglementation du crédit:
Bush n'a pas été un dérégulateur, mais un régulateur. Dans les jours à venir, je vais montrer comment cette régulation a été un élément important dans le déclenchement de la crise.
Source:

Economic Freedom of the World 2008 Annual Report
J'ai déjà écrit 2 billets sur l'augmentation du niveau de réglementations de l'économie américaine (ici & ici). Mais augmenter le nombre de réglementation sans augmenter le budget des agences chargées de leurs applications revient à donner un coup d'épée dans l'eau.
Voici donc comment ont évolué les sommes consacrées à la régulation de l'économie (gardez en tête que l'on accuse Bush d'avoir causée la crise en déréglementant massivement le secteur financier):
Voici l'évolution des dépenses de réglementation de l'économie en fonction des présidences:
Depuis le milieu des années 80, les budgets consacrés aux agences de réglementation de l'économie ont constamment augmenté, notamment avec Bush Jr.
On ne peut donc pas accuser la déréglementation ni le dernier président républicain d'avoir causé la crise en prônant le laissez-faire économique.
Source:

Regulatory Agency Spending Reaches New Height: An Analysis of the U.S. Budget for Fiscal Years 2008 and 2009
Tu as des impressions, moi j’ai des faits:
Depuis les années 90, le gouvernement américain a forcé les institutions bancaires à relâcher le crédit hypothécaire pour favoriser l’achat d’une propriété par les moins nantis. Parmi les réglementations adoptées, sous le couvert de la lutte contre la discrimination, il y a eu le Equal Credit Opportunity Act. Voici un extrait d’un guide, préparé par la Réserve Fédérale en 1992 à l’intention des banques, leur rappelant que ces dernières s’exposent à des poursuites si elles font preuve de « discrimination » dans l’attribution des prêts hypothécaires.
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« Did You Know? Failure to comply with the Equal Credit Opportunity Act or Regulation B can subject a financial institution to civil liability for actual and punitive damages in individual or class actions. Liability for punitive damages can be as much as $10,000 in individual actions and the lesser of $500,000 or 1 percent of the creditor’s net worth in class actions. »
Voici les conditions aberrantes fixées par le Equal Credit Opportunity Act:
Une tonne de réglementation qui a joué un rôle dans le déclenchement de la crise en incitant, voire en obligeant, les banques à donner du crédit à des gens insolvables.
Depuis le début des années 90, le gouvernement américain a adopté ou appliqué agressivement un nombre important de réglementation pour forcer les institutions financières à augmenter l'offre de crédit hypothécaire. Parmi ces régulations, on compte le Equal Credit Opportunity Act, le Fair Housing Act et le Community Reinvestment Act. Toutes ces régulations ont été adoptées sous le couvert de la lutte contre la discrimination.
Voici un extrait d’un guide, préparé par la Réserve Fédérale en 1992 à l’intention des banques. Ce guide rappelle aux banques qu'elles doivent se conformer aux réglementations anti-discrimination sans quoi elles seront poursuivies. Voici comment la Réserve Fédérale explique sa démarche:
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« The Federal Reserve Bank of Boston wants to be helpful to lenders as they work to close the mortgage gap [higher rejection rate for minorities]. For this publication, we have gathered recommendations on “best practice” from lending institutions and consumer groups. With their help, we have developed a comprehensive program for lenders who seek to ensure that all loan applicants are treated fairly and to expand their markets to reach a more diverse customer base. »
La Réserve Fédérale constate que les minorités ont un accès moins grand au crédit que le groupe majoritaire. Par conséquent, cette dernière exige que l'écart dans l'attribution du crédit entre les mieux nantis et les moins nantis soit réduit. Autrement dit, la Réserve Fédérale demande aux banques d'augmenter quantité de prêts hypothécaires en prêtant à ceux qui normalement sont refusés.
Pour les organismes de réglementation, si un groupe est moins susceptible d'avoir accès à un prêt hypothécaire, ce n'est pas une question de solvabilité, mais de discrimination. Pourtant, étant donné la féroce compétition qui existe dans le monde de la finance, on imagine mal comment une banque refuserait de faire un prêt qui lui serait profitable uniquement pour le plaisir de discriminer un groupe minoritaire. Faire de la discrimination en refusant de prêter à des gens qui sont solvables priverait la banque de profits qui pourraient se retrouver chez son compétiteur.
On se rend rapidement compte que les lois "anti-discriminations" n’ont pas pour conséquence la réparation d'une injustice, mais plutôt l'obligation pour les banques d'accorder des prêts à des gens avec une mauvaise cote de crédit.
Voici comment le comportement de la Réserve Fédéral se traduit dans la réalité:
Source:

The 2006 HMDA Data
Cette semaine, j'ai publié 2 billets (ici & ici) montrant comment l'imposante réglementation adoptée par le gouvernement américain, sous prétexte de lutter contre la discrimination, a joué un rôle dans le déclenchement de la crise en incitant, voire en obligeant, les banques à donner du crédit à des gens insolvables.
De manière très concrète, voici comment l'État a imposé sa volonté aux banques.
Dans cet article datant de 1998, on apprend que le Department of Housing and Urban Development est parvenu à une entente hors cours avec Accubanc Mortgage Corporation, une banque du Texas qui avait été accusée de pratiques discriminatoires dans l'attribution de ses prêts hypothécaires.
En vertu de cette entente, "Accubanc Mortgage Corporation" a accepté de verser une pénalité 2,8 milliards de dollars (constants) en prêts hypothécaires à des gens qui avaient préalablement refusé.
Voici comment Andrew Cuomo, le secrétaire du "Department of Housing and Urban Development" a expliqué cette décision en 1998:
Le message envoyé par les autorités réglementaires en place à Washington était clair: les banques doivent consentir des prêts aux groupes minoritaires mêmes si ces gens présentent un plus grand risque pour le créancier.
Bref, au lieu de laisser le libre-marché dicter aux banques le niveau de risque acceptable lors de l'attribution d'un prêt hypothécaire, le gouvernement a décidé d'imposer aux institutions financières un modèle de gestion du risque qui n'était pas soutenable.
On se rend rapidement compte que les lois "anti-discriminations" n’ont pas été adoptées pour réparer des injustices, on a plutôt forcé les banques à prendre des risques inconsidérés pour que des politiciens puissent racoler des électeurs.
Ainsi est né le subprime; ainsi a débuté la crise…
Ce n'est pas le capitalisme qui a failli, c'est l'interventionnisme de l'État.
Quelques chiffres intéressants sur l'évolution du taux d'épargne et de propriétaires aux États-Unis.
Durant 30 ans, le taux d'épargne et la proportion de propriétaires aux États-Unis ont été relativement stables. Mais au début des années 90, la machine s'emballe: le taux d'épargne chute dramatiquement alors que le nombre de propriétaires explose.
Que s'est-il passé ?
En 1994, Bill Clinton a introduit le "The National Homeownership Strategy". Ce plan, qui s'ajoutait aux mesures anti-discriminations déjà adoptées (ici, ici et ici), était constitué d'une série de régulations du marché financier et de plusieurs mesures incitatives pour que les banques soient moins sélectives dans l'attribution de prêts hypothécaires.
Il est donc devenu possible pour des gens à faible revenu d'acheter une maison sans avoir une mise de fond substantielle.
C'est aussi à cette époque que Bill Clinton a demandé à Fannie Mae et Freddie Mac, deux organismes parapublics de financement hypothécaire, de faciliter le crédit des gens considérés comme insolvable par les banques.
Conséquence de l'intervention du gouvernement ?
Au lieu d'épargner, les gens ont plutôt participé à la création d'une bulle immobilière. Bulle qui a fini par éclater.
Ce n'est pas le capitalisme qui a failli, c'est l'interventionnisme de l'État.
Sources:
/ 
Personal Saving Rate / Homeownership Rates by Area
Depuis le début du mois de mars, j'ai montré que la déréglementation dont parlent les médias est un mythe (ici, ici & ici). J'ai aussi fait la démonstration que la crise actuelle a été causée par l'intervention du gouvernement dans le marché immobilier (ici, ici, ici & ici)
Voici un petit vidéo de 7 minutes produit par le "Center for Freedom and Prosperity Foundation" qui fait une synthèse de plusieurs arguments que j'ai avancés depuis quelques semaines. À voir absolument !
People willing to trade their [economic] freedom for security deserve neither and will lose both.
Le "Community Reinvestment Act" (CRA) est une loi qui a été votée en 1977 par Jimmy Carter pour favoriser l'accès à la propriété des classes défavorisées. En 1995, Bill Clinton a réécrit la loi pour lui donner plus de pouvoir. Une des clauses bonifiées à cette époque stipulait que pour fusionner, des banques devaient réserver une partie plus importante de leur capital pour faire des prêts hypothécaires à risque.
—
Concrètement, voici les conséquences de cette politique:
Le CRA mis en place par Bill Clinton a contraint les banques à accorder 4,5 billions de dollars de prêts hypothécaires aux classes défavorisées*.
Cette somme a participé au gonflement de la bulle immobilière parce que la demande accrue causée par le CRA s'est propagée à la totalité du secteur résidentiel, contaminant ainsi le marché qui n'était pas directement visé par le CRA.
Donc pourquoi a-t-on dû sauver les banque de la faillite ? Encore une fois, en bon gauchiste, tu racontes n’importe quoi.
Game, set, match!
David ne t’en déplaise ton commentaire mérite d’être un texte de ton blogue. Bonne synthèse hyper bien documenter. Incroyable.
Mon commentaire #8 est un copier-coller de billets que j’ai écrit en 2008-2009.
Je sais mais ça fait une bonne synthèses de démolition de ce genre de commentaires/argument que l’on entend trop souvent, cela mérite d’être passer sur les médias sociaux.
Et le plus drôle c’est justement qu’à la fin des années 90, des organismes comme ACORN faisaient beaucoup de lobbying pour justement rendre le crédit facile pour les gens à risque.
Probablement que tu l’as déjà vu mais j’ai une article du New York Times ici datant de 1999:
Fannie Mae Eases Credit To Aid Mortgage Lending
By STEVEN A. HOLMES
Published: September 30, 1999
In a move that could help increase home ownership rates among minorities and low-income consumers, the Fannie Mae Corporation is easing the credit requirements on loans that it will purchase from banks and other lenders.
The action, which will begin as a pilot program involving 24 banks in 15 markets — including the New York metropolitan region — will encourage those banks to extend home mortgages to individuals whose credit is generally not good enough to qualify for conventional loans. Fannie Mae officials say they hope to make it a nationwide program by next spring.
Fannie Mae, the nation’s biggest underwriter of home mortgages, has been under increasing pressure from the Clinton Administration to expand mortgage loans among low and moderate income people and felt pressure from stock holders to maintain its phenomenal growth in profits.
In addition, banks, thrift institutions and mortgage companies have been pressing Fannie Mae to help them make more loans to so-called subprime borrowers. These borrowers whose incomes, credit ratings and savings are not good enough to qualify for conventional loans, can only get loans from finance companies that charge much higher interest rates — anywhere from three to four percentage points higher than conventional loans.
« Fannie Mae has expanded home ownership for millions of families in the 1990’s by reducing down payment requirements, » said Franklin D. Raines, Fannie Mae’s chairman and chief executive officer. « Yet there remain too many borrowers whose credit is just a notch below what our underwriting has required who have been relegated to paying significantly higher mortgage rates in the so-called subprime market. »
Demographic information on these borrowers is sketchy. But at least one study indicates that 18 percent of the loans in the subprime market went to black borrowers, compared to 5 per cent of loans in the conventional loan market.
In moving, even tentatively, into this new area of lending, Fannie Mae is taking on significantly more risk, which may not pose any difficulties during flush economic times. But the government-subsidized corporation may run into trouble in an economic downturn, prompting a government rescue similar to that of the savings and loan industry in the 1980’s.
« From the perspective of many people, including me, this is another thrift industry growing up around us, » said Peter Wallison a resident fellow at the American Enterprise Institute. « If they fail, the government will have to step up and bail them out the way it stepped up and bailed out the thrift industry. » […]
Fannie Mae, the nation’s biggest underwriter of home mortgages, does not lend money directly to consumers. Instead, it purchases loans that banks make on what is called the secondary market. By expanding the type of loans that it will buy, Fannie Mae is hoping to spur banks to make more loans to people with less-than-stellar credit ratings.
In July, the Department of Housing and Urban Development proposed that by the year 2001, 50 percent of Fannie Mae’s and Freddie Mac’s portfolio be made up of loans to low and moderate-income borrowers. Last year, 44 percent of the loans Fannie Mae purchased were from these groups.
La réponse de David, post no 8 est extraordinairement informative et une des meilleures synthèses sur le sujet que j’ai jamais lu.
Hélas, quelqu’un capable de proférer des âneries telles que:
« Les banques étaient bien aises de prêter à des gens qu’elles savaient insolvables. Le plan : on sait qu’ils ne pourront pas rencontrer leurs obligations, yeah ! c’est ce qu’on veut. On n’aura plus qu’à saisir la maison et la revendre à profit. »
ne pourra pas saisir les trois quarts des implications économiques de ce qui est décrit dans l’article.
« On n’aura plus qu’a saisir la maison et la revendre à profit! » Ça vaut la peine de le répéter pour s’émerveiller devant l’ignorance insondable de l’individu!
La vendre à profit?!!? À qui!!?
la crise financière
par Jean Lagacé, mardi 16 août 2011, 14:17
Ce que j’ai écrit le 25 septembre 2008. (…puisqu’on parle de ce sujet, mon humble contribution qui vaut ce qu’elle vaut.)
À 21 heures, George Bush s’est adressé à la nation et au congrès/sénat aux fins d’exhorter les sénateurs à appuyer sa stratégie économique. Bien sur, il y en a qui en profite pour pérorer ce qui leur vaut, l’espace d’une demi minute, l’attention des médias. Il n’en demeure pas moins qu’une fois rabachées toutes leurs pieuses niaiseries, la mesure va être adoptée parce que ne pas le faire serait trop lourd de conséquences. Je commence à mieux comprendre ce qui s’est passé. Les États Unis sont un havre de sécurité dans le monde et sont, pour cette raison, un refuge pour les capitaux du monde entier, en particulier ceux des pays en voie de développement. La Chine nage dans les surplus nés de l’exportation et le Moyen Orient ne sait plus quoi faire avec largent du pétrôle. Cet argent est donc retourné aux États Unis où il est en quête de rendement. Comme les taux d’intérêt y sont très bas, les gestionnaires veulent placer tout cet argent dans des véhicules qui rapportent plus que les bons du trésor. Et voilà des trilliards de dollars en quête de preneurs. Et s’il n’y a pas assez de client, alors, on va stimuler le marché. Encourager les gens à emprunter. Comme on vend des autos, on va offrir des prêts à toute une classe de consommateur que le marché ignorait traditionellement, c’est à dire les acheteurs de maison qui ne mettent pas un sous de comptant. Puis, quand on a épuisé ce bassin de gens qui n’auraient par eux mêmes jamais pensé à acheter leur logement parce qu’ils ont jamais voulu ou été capable de mettre 10,000$ de coté à la banque et qui ont bien voulu le faire une fois cette contrainte écartée, on a voulu ratisser plus large et on a offert des prêts équivalents au prix d’achat de l’immeuble projeté plus 10 ou 15% d’argent neuf. Puis, quand on a épuisé la classe de gens solvables, on a recruté dans celle de ceux qui ne le sont pas ou pas assez. Le marché a fait ça parce qu’il avait plein d’argent dont il ne savait que faire. Il fallait créer des opportunités d’affaire et il l’a fait. Maintenant, les gens qui investissaient dans les hypôthèques ne voulaient pas être pris à récupérer leur mise à la petite cuillère, genre 650.00$ par mois sur un prêt de 125,000.00$ sur 40 ans. Et c’est là que les financiers de Wall Street sont intervenus. Ils ont créé des véhicules de placement qu’on pouvait offir en vente libre sur le marché (titrisation). Ils étaient fabriqués avec des portions de titre hypothécaires jusqu’à concurrence de leur valeur nominale, mettons 10 millions de dollars. Ces titres rapportaient un rendement de entre 3.5 et 5.5% soit la moyenne de rendement de toutes les hypothèques qui les constituaient. Et ils s’échangeaient sans problème jusqu’à tout récemment. Pourquoi pas ? N’étaient-ils pas garantis pour chaque hypothèque par un immeuble dont la valeur ne cessait pas d’augmenter à Miami, Phoenix, Los Angeles ou Indianapolis ? En conséquence de quoi ces titres étaient-ils fort bien notés par les agences de cotation qui leur donnaient la cote AAA ou AA d’où leur popularité partout où on cherche des placements sécuritaires à court terme (ou crus tels). Bref, tant que le marché immobilier montait ou se maintenait, il y avait pas de problème avec un tel système. Ceux qui avaient vu trop grands et ne pouvaient pas rembourser la maison ou le condo nouvellement achetées pouvaient revendre leur propriété à profit et rembourser la banque, la commission à l’agent et s’en tirer indemnes, avec quelques sous dans leur poche, même. Le problème, c’est qu’à mettre de nouveaux joueurs dans le marché, on a créé une demande accrue pour un nombre limité d’immeubles disponibles d’où une augmentation des prix. Arrive un moment où le nombre d’acheteur disponible se tarie et c’est l’éclatement de la bulle. Ce que les Wiz Kid de Wall Street ont inventé, c’est la titrisation. Ca a servi à recycler l’argent créé par la mondialisation, la multiplication des échanges. Ca a servi à rendre cet argent, non-liquide par définition, immobilisé dans des hypothèques à long terme, à le rendre, donc, liquide. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que la musique sur laquelle dansait tous ces gens s’est arrêté brutalement et qu’il y a pas assez de chaises pour assoir tout le monde. Tous ces titres nés de la titrisation se retrouvent partout éparpillés à travers le monde. Même la Caisse de dépôt du Québec en a acheté pour de milliards de dollars. Ainsi, ceux qui les détiennent, les banques, les fonds de pension du monde entier etc… se retrouvent subitement avec un actif dont ils ne connaissent pas la réelle valeur. Hier par exemple, ils pouvaient encore prendre leur certificat de dix millions achetés le mois précédent avec leur surplus de liquidité, collecter les intérêts pour le mois (mettons 4% sur une base annuelle ou 400,000.00$ divisé par 12, c.à d. 33,333.33$) le revendre et ainsi récupérer les dix millions pour payer une échéance payable pour le lendemain. Le marché était aussi liquide que ça. Tandis qu’aujourd’hui, la même institution financière a beau offrir en vente son certificat,elle ne trouve pas preneur. Du jour au lendemain, le marché pour ce type de produit financier s’est évaporé. Ca ne veut pas dire que le produit lui même est sans valeur. Ca veut dire qu’on ne donne plus systématiquement au produit en question une valeur monétaire équivalente à sa valeur nominale plus intérêt acquis.Ca veut dire qu’on ne sait plus précisément ce que vaut réellement le certificat. Ca veut dire que pour connaître la valeur réelle du certificat, il faut vérifier ce que vaut toute et chacune des hypothèques qui le composent. Et ça, ça veut dire qu’il faille analyser chaque débiteur en fonction de sa capacité à rembourser le prêt qu’on lui a consenti et voir la valeur de chacune des propriétés qui les garantissent. Tout ça dans un environnement de marché immobilier qui s’effondre. Ca veut dire que les banques sont prises avec des instruments financiers illiquides et que plusieurs d’entre elles vont être incapables de rencontrer leurs échéances à court terme puisqu’ils étaient (les instruments financiers) leur manière d’y répondre. C’est la crise financière. Du jour au lendemain, une banque qui a un bilan d’un milliard de dollars et qui possède pour 200 millions de dollars de ces titres, pour elle, l’équivalent d’argent comptant, cette banque se doit de prendre une perte comptable, disons de 50%, ou 100 millions, dans ses livres pour l’année fiscale en cours. Et ça peut être pire. Peut-être que la banque avait besoin de cet argent pour couvrir ses dépenses et de ne pas pouvoir en disposer à sa guise peut carrément la rendre insolvable. C’est ce qui risque d’arriver à beaucoup de banques régionales aux Etats Unis. Et quand ces banques tomberont, risque de tomber avec elles d’autres plus grosses et ainsi de suite… la théorie des dominos, quoi ! AIG est une cie d’assurance qui couvrait les risques de défaut (perte) par les détenteurs de ces titres nés de la titrisation. Au fur et à mesure que ces titres devenaient vulnérables, AIG devait augmenter ses réserves pour assurer la couverture de réclamations possibles. Evidemment, avec la crisee financière, ça n’a pas pris de temps pour arriver au point où il n’y avait plus de cash et AIG est devenue en défaut. D’où l’intervention de la banque fédérale américaine il y a deux ou trois semaines. On parlait ici de 1000 milliards d’actifs en jeu. On laisse tomber AIG et on peut imaginer les ondes de choc ressentis à travers le monde.
Le commentaire numéro 8 est en effet un petit chef d’oeuvre. Je ne les avait jamais lu, je ne connaissais pas le blogue quand ils ont été écrits.
Et radio-Canada qui veut nous faire passer Pierre Fortin et ses lucides comme la droite. Ces gens là sont uniquement à droite pour ceux qui sont à l’ultra-gauche. C’est pas sérieux.
Hier, un ami à court d’arguments m’a demandé pourquoi, si ce que je dis est vrai (que ce n’est pas le capitalisme libéral qui est en cause, mais sans absence; que ce n’est pas qu’il n’y a plus d’État et de législations réglementant tous dans nos vies mais, au contraire, qu’il y a trop d’interventions étatiques derrière les dérèglements des marchés et que certaines sont les causes initiales de la crise), personne n’en parle dans les médias, ni même dans les universités.
Ne serait-ce pas là la preuve, selon lui, que mes arguments sont faux ou sans valeur puisque les journalistes et les professeurs ne relaient depuis 2008 que des arguments keynésiens («Il faut sauver les banques!», «Il faut que les gouvernements stimulent l’économie!», etc.) ou socialistes («Il faut d’un modèle où tous seront égaux!», «Les riches toujours trop riches, exploitons-les! Qu’ils deviennent nos esclaves, envoyés dans le fond d’une mine!»).
Je crois que c’est le genre de réflexion qui montre bien à quel point les gens, même s’ils s’estiment critiques envers certains médias, peuvent être naïfs et mordre à l’hameçon lorsqu’ils n’ont aucune idée des faits derrière le débat.
Je crois aussi que ça explique bien pourquoi, depuis 2008, je dois expliquer chaque semaine les mêmes faits à des amis. Un documentaire inspiré de ceux de Michael Moore ou un bulletin de nouvelles, avec des analyses franchement partisanes sur un sujet, peuvent être vus à la fois par des milliers de personnes. Un prof d’université peut enseigner sa conception du monde – et ses préjugés – devant un auditoire de 5 à 250 personnes.
Un blogue ne rejoint que ceux qui ont déjà la curiosité d’être confrontés à des idées différentes. Une personne ne rejoint que son cercle immédiat de parents et amis.
Ça demande beaucoup de temps et d’énergie d’aller à contresens des ombres montrés et perçus dans la Caverne.
NOTE: Un documentaire d’Hugo Latulippe – le chum de Laure Waridel (avancez vers 6 minutes, pas obligé de vous taper leurs niaiseries infantilisantes) – devrait sortir pour le 24 octobre 2011. J’ai lu que Steven Guilbeault y fait une apparition en parlant des catastrophes causées par le réchauffement planétaire puis celles annoncées par le GIEC…
Quiconque a pu venir sur ce blogue occasionnellement depuis 2009 a pu y voir la publication d’articles remettant à question les conclusions du GIEC et d’autres venant montrer qu’ils avaient menti ou exagéré la réalité.
Encore là, ce n’est pas à l’université ou dans les médias que vous auriez pu apprendre les faits.