Tel que mentionné dans un billet publié hier, lors de son congrès l’ADQ a adopté une mesure qui obligerait les syndicats à financer leurs activités politiques (manifestations anti-Israël, campagnes publicitaires, soutien à des organismes communautaires, etc.) via des contributions volontaires de ses membres. Les activités syndicales (conventions collectives, fonds de grève, etc.) de leur côté seraient toujours financées par des contributions obligatoires.
Quel a été le spin des médias ?
Étrangement, ils semblent tous avoir adopté le même discours… Yves Boisvert, Jean Lapierre, Marie-France Bazzo, Jean-Pierre Charbonneau et Paul Arcand (j’en oublie sans doute…) ont tous affirmé que l’ADQ brimait la liberté d’expression des syndicats en voulant mettre en place un régime leur interdisant de parler sur la place publique. On a même été jusqu’à dire que cette mesure était discriminatoire puisque les organismes comme le Conseil du Patronat ne perdraient pas leur droit de parler de politique.
Ce spin est un mensonge absolument dégueulasse. La mesure adoptée par l’ADQ en aucun moment a pour objectif de limiter la liberté d’expression des syndicats. Ceux-ci pourront toujours occuper un espace sur la place publique, mais s’ils veulent organiser une manifestation devant le parlement, cette dernière devra être payée volontairement par leurs membres. Il n’est pas question de brimer la liberté d’expression des syndicats, mais plutôt de respecter la liberté d’association des membres. Cette mesure ramènerait les syndicats sur le même pied que le Conseil du Patronat qui lui aussi doit financer ses activités politiques via des contributions volontaires.
La proposition de l’ADQ a été qualifiée de radicale. Pourtant, cette manière de faire les choses a été adoptée par les 47 pays membres du Conseil de l’Europe suite à un jugement de la Cour européenne des droits de l’homme dont voici un extrait:
CASE OF EVALDSSON AND OTHERS v. SWEDENThe applicants claim, among other things, that they cannot see where their money has gone. The lack of transparency of the accounts and other reports from Byggettan leads them to suspect that the fees levied on their wages might have been contributing to the general activities of “an organisation with a political agenda which they did not support”, which they find contrary to their rights under Article 11. Having regard to the financial information made available concerning the Union’s monitoring work, I find that the applicants’ suspicions in this respect were justified. Using the same reasoning as the national court, I find that the complaint falls within the ambit of Article 11 and, contrary to the national court, that there was a violation, since the Government failed in their positive obligation to protect the interests of the applicants.
Un petit message aux RINO (du style Jean Allaire) de l’ADQ… Cette fin de semaine, vous avez voulu mettre de côté les propositions considérées comme les radicales dans l’espoir d’être plus « présentables ». Pourtant, cela n’a pas empêché les médias, une fois de plus, de salir l’ADQ. Quand allez-vous comprendre que vous n’avez rien à gagner à vouloir séduire une partie de la population qui vous détestera toujours, peu importe ce que vous faites !
Sauf que dans le fond ils ont aussi raison. Que les syndicats donnent leur opinion et s’imissent dans les campagnes electorales… so what. Par contre, qu’on laisse la meme liberte a l’entreprise privee et au patronat.
Si l’ADQ etait serieuse, c’est a la formule RAND qu’elle s’attaquerait. Mais Delteil n’a pas les couilles pour faire ca. Plus de retrait a la source pour les cotisations syndicale obligerait les syndicats a beaucoup plus respecter l’opinion de leur membre plutot que tenter de les utiliser dans un rapport de force.
Abolir la formule Rand… ca doit etre trop simple!
Le spin de la racaille gau-gauchiste-étatiste-NDP-Culbec-Suicidaire est dégueulasse certes, mais, dans l’optique même du libre-marché, ce n’est pas à l’État de s’ingérer dans ce que les centrales syndicales font avec les cotisations. Cependant, j’appuie la fin de la formule Rand et des monopoles syndicaux dans le secteur public. Déjà, avec ça, les clients des services publics feraient un gain considérable et ça ferait déjà très mal aux syndicats.
Mais dans le secteur privé, une formule Rand peut (mais pas nécessairement) très bien être négociée et faire partie de la convention collective. En ce qui concerne le vote secret ou pas, ça ne regarde certainement pas l’État dans l’optique même d’un libre-marché.
En ce qui concerne le recours aux briseurs de grève, la loi anti-scab devrait être abolie dans le secteur public (ou du moins, dans les services essentiels). Voilà une autre mesure qui bénéficierait beaucoup aux clients des services publics et qui ferait très mal aux syndicats. Cependant, dans le secteur privé, une clause anti-scab peut très bien être négociée et faire partie de la convention collective.
Bref, réformons les relations de travail en déréglementant, pas en réglementant encore plus!
Dans l’optique du libre-marché, aucune cotisation devraient être obligatoire.
@David (commentaire 3)
C’est parce que, selon la proposition de l’ADQ, les cotisations VONT rester obligatoires…
« Sauf que dans le fond ils ont aussi raison. Que les syndicats donnent leur opinion et s’imissent dans les campagnes electorales… so what. »
Tu sais lire? Personne ne demande de taire les syndicats. On demande juste à ce qu’ils le fassent avec l’argent de contributions VOLONTAIRES (i.e.: pas avec l’argent des cotisations de ceux qui n’endossent pas, voire s’opposent, au message).
Une partie seulement.
C’est déjà un progrès.
@finaff
Tu fais dans la semantique. Brimer la liberte en parti ou en totalite, a la fin tu brimes la libertes quand meme. Quand meme bien que ca servirait a taire un syndicat puant comme la CSN, personnellement je suis inconfortable dans l’idee de restreindre la liberte d’opinion. Parce que, bottom line, si t’es contre les idees de ton syndicat, personne ne devrait t’obliger a t’y associer.
Parce que si le droit d’association existe, le droit de désassociation devrait exister aussi. Parce dans le fond le noeud du probleme c’est essentiellement la formule Rand. Refuser de s`y attaquer, c’est refuser de d’affronter le probleme en face. En gros l’ADQ parle et parle, mais visiblement ne veux pas se donner les outils pour agir.
Leur liberté d’expression n’est pas restreinte.
David… Come on! Delteil ne pouvais pas s`y prendre plus mal. Si tu veux leur couper le bec, coupe la valve a cash! Dis pas, vous aurez le droit de dire la meme chose avec une autre enveloppe!
Si j’avais ete a sa place j’aurais plutot encourager le conseil du patronat et l’entreprise prive a prendre plus de place, a faire un contrepoids. Tout en attaquant la clause Rand. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait au wisconsin. Plutot que dire aux syndicats de fermer leur gueules, ils ont plutot enlever l’obligation de percevoir les cotisations syndicales.
Mais la, tout ce qu’a reussi l’ADQ c’est de braquer encore plus contre eux la partie molle et influencable de la population. (En plus d’adopter un semblant de programme de gauche pour seduire Legault). Ca m’étonne que tu te colles a ca.
Parce que tu pense que si on avait copier la situation au Wisconsin, les médias aurait été plus conciliant ?
Un rend une partie volontaire et ça chiale, imagine si tout avait été mis volontaire !
L’abolition de la formule Rand, c’est un combat d’une décennie devant les tribunaux.
Là l’ADQ a copier une mesure qui a déjà reçu l’approbation de la justice en Europe parce qu’elle protège la liberté des travailleurs.
Selon moi Deltell et l’ADQ ont un coup de génie, oui tous sont braquer contre eux pour l’instant. La position est très facilement défendable, tous les militant gens de la logo sphère on des mois a démontrer au gens que la position est en réalité en faveur du syndiquer pas du syndicat. Avec leur réaction exagérer et hors sens, idem pour les média, il vont etre perdre de leur crédibilité auprès de la majorité. La position est extrememt facile a défendre elle est morale, bref c’est une meilleure arme pour allez a la guerre et commencer a les exposer comme les excessif qu’il sont. L’ont doit attaquer leur sur-réaction face a des proposition favorable a leur syndiquer. Il attaque leur membre syndiqué pas l’ADQ.
@David
« Dans l’optique du libre-marché, aucune cotisation devraient être obligatoire. »
Dans l’optique du libre-marché, l’État ne devrait pas réglementer les cotisations syndicales, ni imposer une formule Rand dans ses lois, MAIS une convention collective (un contrat de travail dans une entreprise, ou dans un secteur de l’entreprise) peut contenir une formule Rand locale tout en respectant l’optique du libre-marché.
» MAIS une convention collective (un contrat de travail dans une entreprise, ou dans un secteur de l’entreprise) peut contenir une formule Rand locale tout en respectant l’optique du libre-marché. »
Ceci implique qu’il n’y a qu’un syndicat sans l’entreprise. Hors dans l’optique du libre-marché, il pourrait y avoir plus d’un syndicat pour une même catégorie de travailleurs et même certains qui ne désireraient pas se syndiquer. Une formule Rand obligerait les non syndiqués à payer des cotisations et à qui, on se le demande.
« Hors dans l’optique du libre-marché, il pourrait y avoir plus d’un syndicat pour une même catégorie de travailleurs et même certains qui ne désireraient pas se syndiquer. Une formule Rand obligerait les non syndiqués à payer des cotisations et à qui, on se le demande. »
En effet, et je suis d’accord avec vous sur ce point. Cependant, si la majorité des travailleurs d’une entreprise (ou peut-être plus d’un secteur de l’entreprise) sont d’accord pour ne former qu’un seul syndicat auquel tous doivent adhérer, je ne vois en quoi l’État devrait empêcher.
Dans un tel contexte, il y aurait des organisations avec un syndicat pour tous les travailleurs, des organisations sans syndicat, des organisations avec un syndicat et des travailleurs non-syndiqués, des organisations avec plusieurs syndicats, etc.. Bref, de la variété!
« Cependant, si la majorité des travailleurs d’une entreprise (ou peut-être plus d’un secteur de l’entreprise) sont d’accord pour ne former qu’un seul syndicat auquel tous doivent adhérer, je ne vois en quoi l’État devrait empêcher. »
Parce que ça brime la minorité qui ne veut pas… C’est ce principe de démocratie à la majorité qui nous a amené là!!!
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