Documentaire H2Oil: l’importance de revenir sur Terre
Par Michel Kelly-Gagnon
Lundi dernier, Télé-Québec présentait le documentaire H2Oil de la réalisatrice Shannon Walsh au sujet des sables bitumineux de l’Alberta. L’exploitation de cette ressource suscite beaucoup de passions. Évidemment, tout le monde est libre d’exprimer son opinion comme bon lui semble, mais cela n’excuse pas un grave manque de rigueur, surtout quand on a la prétention d’être documentariste.
Par exemple, le documentaire présente une entrevue avec le Dr John O’Connor, un médecin albertain qui affirme que les cas de cancer seraient hors de contrôle chez les populations amérindiennes de Fort Chipewyan. Or, il se trouve que l’Alberta Cancer Board a décidé de faire enquête pour vérifier ces allégations. Il a été déterminé que les conclusions du Dr O’Connor reposaient sur de mauvais diagnostics. Le Collège des médecins de l’Alberta a même conclu que ce médecin avait fait preuve de manquements éthiques. Malgré cela, H2Oil continue de véhiculer les croyances, à ce jour non fondées, de ce médecin.
On y affirme aussi que «le bitume enfoui (…) est principalement extrait en surface. Pour atteindre ces réserves, on rase des forêts entières (…) de la taille de la Floride». Encore une fois cette affirmation est tout simplement erronée sur le plan factuel. En effet, seulement 2,5% du territoire des projets liés aux sables bitumineux nécessiteront la coupe à blanc et l’exploitation à ciel ouvert que nous voyons dans ces images sinistres. Pour les autres 97,5% du territoire occupé par les sables bitumineux, le pétrole est trop profond pour l’extraire à partir de la surface. Il peut seulement être prélevé en utilisant des procédés in situ qui pompent de la vapeur sous terre pour faire fondre le bitume et l’extraire grâce à des tuyaux.
Que Mme Walsh soit une environnementaliste passionnée, grand bien lui en fasse. Mais il n’en demeure pas moins qu’il faudra bien ramener un jour le débat concernant les sables bitumineux sur des bases rationnelles et conformes à nos intérêts politiques, environnementaux et économiques.
Il faudra bien admettre que la consommation mondiale de toutes les formes d’énergies ira en augmentant. C’est d’ailleurs l’une des conclusions du Sommet mondial de l’énergie tenu à Montréal. Le pétrole ne fait pas exception: on consomme 85 millions barils par jour (2009) et nous atteindrons au moins 107 millions de barils par jour en 2030, et ce, même en présumant par ailleurs des progrès tangibles du côté des énergies renouvelables.
Enfin, il est important de mettre les choses en perspective et de rappeler que les sables bitumineux sont responsables de 5% des émissions de gaz à effet de serre du Canada dans son ensemble. Pour sa part, le Canada émet 2% des émissions mondiales de GES. C’est donc dire que les sables bitumineux ne comptent que pour un millième des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Il est aussi pertinent de rappeler que, selon Environnement Canada, le secteur du transport représente 25% des émissions et celui de l’agriculture, 9%.
En fait, les sables bitumineux sont une source de grande prospérité. Il y a là des milliards de dollars sous forme d’occasions d’affaires, de revenus de taxation pouvant servir à financer nos services publics et des emplois bien rémunérés. Nous devons prendre les moyens afin que le Québec bénéficie du «boom albertain». Il faut en effet employer le génie québécois pour aider l’Alberta à relever ses défis, et, notamment, ses défis environnementaux.
Bref, dans ce dossier, il faut revenir sur la planète Terre plutôt que de véhiculer des mythes comme le font des documentaires comme H2Oil.
Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l’Institut économique de Montréal.
En compensation, Télé-Québec devrait consacrer une émission d’1 heure au livre « Ethical Oil » de Ezra Levant, livre publié à l’automne 2010.
Le documentaire de Shannon Walsh est complètement dépassé. Le fait qu’il ait été préparé en 2008 et au début de 2009 n’est pas une grosse excuse. Avant que le film ne soit terminée, tout le monde savait que O’Connor était une sorte de Charlatan, par exemple.
Moins l’Alberta produit de pétrole, plus le Vénézuela, l’Arabie Saoudite, l’Iran, le Koweit, l’Algérie et l’Irak s’enrichissent: plus le terrorisme arabo-musulman dispose de fonds pour chercher à nous massacrer.
Qu’est-ce qu’on attend pour exploiter le pétrole qui se cache dans le St-Laurent. Ça pourrait bien être notre petro-loto à nous!!!
Le gouvernement a émis il y a quelques semaine un moratoire permanent sur l’exploitation pétrolière dans le St-Laurent.
Ça risquait de dérager les poissons…
Au Québec: poissons > humains
Tout ceci alors que les pêcheurs pourraient se recycler dans le pétrole, des jobs plus payantes et annuelles.
@David et derteilzeitberliner: au Québec, on préfère importer le pétrole des islamistes algériens que de le produire soit même. On préfère encourager indirectement le totalitarisme et la terreur tout en se disant oh si pacifique et démocratique, quitte à extraire un surplus de péréquation du ROC. Dans ce dernier type d’extraction, nous sommes difficiles à battre. Car il faut bien clarifier: un Québec plus riche signifie un Québec qui reçoit moins en péréquation du ROC.
Je pense qu’il y a surtout de l’incompétence et de la petite politique la dedans plutôt que des considération écologique (ce qui a la rigueur pourrait se discuter).
Incompétence, parce que le gisement Old Harry est connu du gouvernement depuis plus de 20 ans et il n’y a eu aucune demande d’autorisation du gouvernement Québecois auprès du fédéral pour exploiter cette ressource (car grâce a Trudeau ca prend une autorisation du Fédéral pour creuser off shore).
Et ensuite politique, qu’arriverait-il si le gouvernement Fédéral branlait dans le manche ou pire si il refusait d’accorder cette permission au Québec? Il pourrait y renaître un sentiment que le Canada rejette les aspirations du Québec et ainsi avantager le PQ.
La ou vous voyez des consideration ecologique, je vois de la petite politique menee par des incompetent qui pense a leur prochaine election plutot qu’au generation future (est-ce que je viens de donner une definition de politicien moi?)
Et Derteil…
Le mythe du pecheur pauvre et sur le chomage 10 mois par annee est en train de disparaitre… « Grace » (ou a cause c’est selon) des quotas, a peut pres tout ce qui se fait de pecheur de crabe et de homard sont millionnaire. Et les autres peches ne sont pas en reste! Il reste certe encore des peches pas trop payante, mais quelqu’un qui se botte le cul peut faire fortune dans ce domaine.