L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, un fier liberarien, a reçu le prix Nobel de littérature hier !
Quelques citations pour découvrir ou redécouvrir ce grand auteur:
Mario Vargas Llosa à propos de la culture:
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« La chose la plus importante que j’ai apprise est que les cultures n’ont pas besoin d’être protégées par les bureaucrates et les forces de police, ou placées derrière des barreaux, ou isolées du reste du monde par des barrières douanières pour survivre et rester vigoureuses. Elles doivent vivre à l’air libre, être exposées aux comparaisons constantes avec d’autres cultures qui les renouvellent et les enrichissent, leur permettant de se développer et de s’adapter au flot constant de la vie. La menace qui pèse sur Flaubert et Debussy ne vient pas des dinosaures de Jurassic Park mais de la bande de petits démagogues et chauvinistes qui parlent de la culture française comme s’il s’agissait d’une momie qui ne peut être retirée de sa chambre parce que l’exposition à l’air frais la ferait se désintégrer. » |
Mario Vargas Llosa à propos du capitalisme:
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« Some governments are embarrassed to confess that they have benefited from deregulating their economies, and others — including some real Tartuffes — cover their bases by spewing out volleys of rhetoric against neoliberalism. Nevertheless, they have no other recourse than to privatize businesses, liberalize prices, open markets, attempt to control inflation, and try to integrate their economies into international markets. They have come to learn — the hard way — that in today’s economic environment, the country that does not follow those guidelines commits suicide. Or, in less terrifying terms: That country condemns itself to poverty, decay, and even disintegration. Many sectors of the Latin American left have evolved from being bitter enemies of economic liberty to embracing the wise confession of Václav Havel: « Though my heart may be left of center, I have always known that the only economic system that works is a market economy….This is the only natural economy, the only kind that makes sense, the only one that can lead to prosperity, because it is the only one that reflects the nature of life itself. » » |
Voilà qui fait changement des artistes québécois…
Quant au prix Nobel 2010 de la paix, Liu Xizbo, voici ce qu’il a dit, en 1988, quand on lui a demandé ce que cela prendrait pour que la Chine se transforme vraiment:
Félicitations au Dr Xiabo pour son courage, et espérons que son prix, obtenu suite à 25 ans de courage, et non une courte campagne électorale (comme dans le cas Obama), et donc apparemment beaucoup plus mérité, diminuera la durée de sa sentence carcérale actuelle (condamnation pour 11 ans de prison en 2009).
Bonne réflexion à la mouvance naigie (national-islamo-gauchiste).
Cool!
Un autre auteur à mettre sur me liste « à lire »…
Je note cependant que, de ce que j’ai vu un peu partout, on a mis ses idées politiques sous le tapis. Ce n’est pas présentable chez nos bons journalistes!
@honorable
J’avoue trouver étrange votre admiration pour le colonialisme. Non pas qu’un tel système n’a pas eu que des points négatifs, par contre je doute que cela soit la panacée que vous lui donnez.
Les États-Unis ne seraient pas où ils sont s’ils n’avaient pas fait l’indépendance en 1776.
Pendant ce temps au Québec, on est bandé sur Luck Mervil et Guy A. Lepage 😉
@derteilzeitberliner: je n’admire pas le colonialisme mais, comme vous, je ne vois pas que des points négatifs à l’idée de la pénétration du monde non-occidental par des idées, des structures, des institutions et des schèmes occidentaux. Or, cela est anathème pour la mouvance naigie, pour qui colonialisme = mal absolu, et pour qui les valeurs occidentales n’ont rien de supérieur à quelque valeur non-occidentale que ce soit.
Par exemple, tout comme « the English have inflicted civilisation of the Irish » (Winston Churchill), nous nous devons d’admettre que les Britanniques nous ont « imposé », au Canada, des institutions et des habitudes fort utiles.
Par « colonialisme », il est assez clair que Liu Xiabo inclut tout ce qui vient de l’occident. Les Etats-Unis se réclament de multiples valeurs occidentales; que dis-je: ils ne se réclament que de valeurs occidentales.
Donald Cuccioletta à propos du Nobel de Mario Vargas Llosa:
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=81291
Complètement clueless !!!
En passant la presse suédoise est vraiment pas contente de l’attribution de ce Nobel (ce qui prouve que ce choix était très judicieux):
http://reason.com/archives/2010/10/08/the-power-politics-of-the-priz
Le Aftonbladet est pas content. Logique, affiliation social-démocrate. Qu’est-ce que dit le Dagens Nyheter ou le Svenska Dagbladet, deux quotidiens de droite?
@ derteilzeitberliner
Extraits svp !
D’abord, une petite perle de John Ralston Saul sur le Prix Nobel de la Paix:
http://derteilzeitberliner.wordpress.com/2010/10/09/john-ralston-saul-a-propos-de-liu-xiaobao-fail/
Sur Mario Vargas Llosa:
1) Dagens Nyheter:
Un article dit que c’est le bon choix, un autre parle de sa progression de marxiste à « libéral de droite », un troisième de sa croisade pour la légalisation des drogues. Des commentaires disent qu’un libéral a le droit d’avoir le Prix, qui n’est pas remis à un politicien mais un auteur. Peter Englund dit même que le Nobel devrait aller à des gens qui sont populaires et non pas des auteurs moins accessibles parce que trop intellectuels.
2) Svenska Dagbladet
Stefan Gurt répond à ceux qui disent que son passage du marxisme au libéralisme est un signe qu’il a perdu la passion. Il affirme que son évolution idéologique est dû à sa vision assombrie de l’humanité pendant sa vie. Un autre texte indique que, bon, les Nobel sont toujours accusés d’être de gauche alors pour une fois qu’il va à quelqu’un de droite…
Je tient à souligner par la présente que derteilzeitberliner botte des culs !
Sans blague, j’apprécie grandement la contribution que tu apportes au blogue avec tes commentaires.
Pour ceux qui l’ignore, derteilzeitberliner aussi un blogue que l’on peut lire à l’adresse suivante:
http://derteilzeitberliner.wordpress.com/
David, je ne le ferais pas si ça ne me faisait pas plaisir. Tout de même, merci du compliment.
Et parlant de bottage de cul, mon côté prétentieux s’est demandé si le National Post n’aimerait pas savoir que John Ralston Saul considère le socialisme comme une grande tradition chinoise.
À mon avis, il est faux de considérer le socialisme comme une tradition chinoise. Dans ce cadre, doit-on dire que la social-démocratie est une tradition canadienne-française?
Oui, la République Populaire de Chine a un état autoritaire, mais il n’est pas inutile de dire qu’Hong Kong, la République de Chine (à Taiwan), la Malaisie et Singapour sont des endroits où le degré de liberté économique est très fort, tout comme le fait que les libertés sociales sont de plus en plus présentes.
@ derteilzeitberliner
Merci, c’est apprécié 😉
Mais il a retrouvé la raison… ?
La nature humaine n’est aucunement adapté au marxisme, au keynésianisme, à l’absence de protection de la propriété privée, etc. Ça fonctionne que sur papier (et encore…).
Parlant de marchés libres, de libéralisations, de frontières ouvertes, voici l’avis de Banksy, un artiste de rue engagé et conscientisé aux seules idées socialement acceptables, sur le sujet, en intro d’un épisode des Simpsons:
http://www.youtube.com/watch?v=DX1iplQQJTo
@Mathieu
C’était donc cela la « critique du marketing »…
http://www.morgenpost.de/kultur/article1420500/Banksy-gestaltet-Simpsons-Intro-als-Marketingkritik.html
(La FOX a sévi sur YouTube)
Texte de Johan Norberg au sujet de la réaction des médias suédois suite à la nobélisation de Mario Vargas Llosa:
In Sweden’s biggest newspaper, Aftonbladet, three writers ripped him to pieces on the first day after the announcement of the Nobel Prize. One wrote that the prize was a victory for the Swedish right; one said it was a victory for the Latin American authoritarian right; one accused him of being not just ‘neo-liberal’ but also ‘macho’ (what Vargas Llosa did not know is that it is only acceptable for female authors to write about sex nowadays; when men do it, apparently, it is chauvinist and distasteful).
Aftonbladet’s Martin Ezpeleta even claimed that the prize was a victory for racists, because Vargas Llosa once wrote an essay attacking the ideology of multiculturalism. That the same essay also called for a more open immigration policy meant nothing to Ezpeleta – until others called his bluff and he quietly omitted the charge of ‘racism’ from his article and pretended that it had never been there….
The attempts to portray Vargas Llosa as a supporter of the authoritarian, conservative right in Latin America are just embarrassing. The only piece of evidence in the Aftonbladetarticle was that he supported Sebastián Piñera in Chile’s last presidential election – which doesn’t make sense in any way since Piñera is a moderate, democratic politician who has attacked the authoritarian tradition of Chile’s right and voted against Pinochet in the referendum on his rule in 1988.
Vargas Llosa’s attempt to hold all rulers to the same standards is what makes the claim that he betrayed the left so revealing. A lot of intellectuals have condemned rightist dictatorships in Peru and Chile, and a lot of intellectuals have condemned leftist dictatorships in Cuba and Nicaragua, but few have, like Vargas Llosa, condemned them both….
« People who never voiced any concerns about the politics of other Nobel Prize winners – like Wis?awa Szymborska, who wrote poetic celebrations of Lenin and Stalin; Günter Grass, who praised Cuba’s dictatorship; Harold Pinter, who supported Slobodan Miloševi?; José Saramago, who purged anti-Stalinists from the revolutionary newspaper he edited – thought that the Swedish Academy had finally crossed a line. Mario Vargas Llosa’s politics apparently should have disqualified him from any prize considerations. He is after all a classical liberal in the tradition of John Locke and Adam Smith. »
Pour lire l’article complet:
http://www.spiked-online.com/index.php/site/article/9776/