Dans son discours à la nation au sujet de la fin de la guerre en Irak, Barack Obama a mis énormément d’emphase sur le fait que cette guerre a été la source de déficits qui ont fragilisé l’économie américaine. Il va de soi que cette analyse a été reprise en cœur par les médias québécois (ici, ici & ici).
S’il est vrai que le coût de la guerre en Irak a été astronomique, il serait bon de mettre ces chiffres en perspective. Voici la valeur des déficits des États-Unis avec et sans la guerre en Irak:
La guerre en Irak a coûté 709 milliards de dollars alors que les déficits, depuis 2003, s’élèvent à 4 731 milliards de dollars. En bref, durant cette période, la guerre en Irak a représenté 15% des déficits aux États-Unis. Toujours durant cette période, la guerre en Irak a représenté 2,3% des dépenses totales du gouvernement… À lui seul, le déficit de l’année 2009 de l’Administration Obama est presque 2 fois plus élevé que le coût total de la guerre en Irak.
Il est aussi ironique d’entendre des keynésiens affirmer que la guerre en Irak a ruiné l’économie américaine puisque selon la doctrine keynésienne, les guerres sont des stimuli économiques !
Je suis toujours étonné de la relative absence, dans la presse québécoise, de graphiques (comme nous en donne souvent David, qui a pourtant un autre emploi) qui mettent en perspective les choses.
Raison? Sans doute que ceux qui choisissent le journalisme sont très souvent des gens qui, relativement, sont faibles en mathématiques et en sciences: les chiffres et eux, c’est un peu comme l’huile et l’eau! Vite, une formation scientifique plus poussée pour toute personne qui veut se prétendre journaliste.
… ils font plutôt dans la philo… la philo PC postmoderne bien sur…
Comme le mentionnait Mark Steyn hier, avec les emprunts massif des É.U. a la Chine, ce sont maintenant les Américains qui financeront l’armée chinoise…
@honorable:
Pas besoin de chiffres et de graphiques pour savoir que:
– le Québec est LE modèle de référence dans le monde (avec la France de Sarkozy qui dit exactement la même chose);
– que nous vivons dans une sociale-démocratie qui marche avec moins de chômage qu’ailleurs en Amérique du nord depuis toujours, avec une dette très faible en proportion à la population, sans déficit, avec un système de santé publique mieux qu’ailleurs au Canada, de faibles impôts, des infrastructures en parfaite santé, des garderies
accessibles, une réforme éducative copiée ailleurs dans le monde;
– que nous sommes LES plus riches mais que, comme le PLQ et le PQ disent, c’est juste qu’Ottawa et l’Alberta ne veulent pas nous redonner notre argent versé en péréquation.
Beaucoup des journalistes de Radio-Canada passèrent par les sciences sociales de l’UQAM.
Allez savoir pourquoi l’analyse de nos journalistes est trop souvent que les impôts en général sont trop bas, que les taxes sont trop basses, que les riches sont toujours trop riches, que capitalisme = exploitation, esclavage, que libéralisme = corporatisme.
Ça n’a rien à voir avec leur faible intérêt pour les maths, mais bien parce qu’un graphique permettrait au lecteur de se faire une idée par lui-même. Or, vous le savez, dans les médias, on n’aime pas ça!
Argument simple, il est facile de convaincre les gens avec de la pure rhétorique qui est parfois carrément du sophisme comme nos bons journalistes sont capables. Sinon, je remarque bien que The Economist semble mettre un peu plus de graphiques que la moyenne, sans oublier leur petit bouquin de poche sur l’état du monde qui est uniquement composé de données et de graphiques.
Sur ce Obama tout comme Bush croît encore au keynésianisme militaire, c’est juste qu’il va se déplacer un peu plus à l’est.
D’ailleurs, David devrait permettre à ses usagers de mettre des graphiques dans leurs réponses. Ça simplifierait les conversations.
Moi personnellement, je sais bien que perdre 709 000 000 000$ au frais de mes actionnaires, sans retour sur l’investissement je me ferais trucider.
D’autant plus si la compagnie est en déficite d’opération. C’est comme si on continuait à investir dans le papier commercial parce qu’il ne représente que 5% du porte-feuille.
Et anyway notre PCC à le même bilan toute proportion gardé… tant qu’à les deux sont condamnable!