BHP Billiton veut acheter PotashCorp. Résultat: encore une fois, les chantres du « xénophobisme économique » se mettent à nous casser les oreilles avec leur « maître chez nous ». On essaye de nous faire croire que la libéralisation des marchés affaiblit la position économique du Canada et que par conséquent le gouvernement devrait envisager de bloquer la transaction.
De cette possible acquisition de PotashCorp par BHP Billiton, Sophie Cousineau Cousineau dit:
C’est assez emblématique de notre relation avec le reste du monde. En effet, selon une étude des consultants Secor, qui ont analysé toutes les transactions de plus de 1 milliard de dollars rapportées par Bloomberg, aucun pays n’a vendu autant de ses grandes entreprises que le Canada entre 2000 et 2008. Aucun.
Ce qu’elle ne dit pas, c’est que le Canada est aussi très actif à l’étranger:
Si les étrangers sont effectivement très actifs au Canada, Sophie Cousineau omet de dire que le Canada est aussi très actif à l’étranger. Depuis 1997, le bilan des investissements internationaux du Canada est positif. Si le Canada décide d’adopter des mesures xénophobes en interdisant aux étrangers de faire affaire ici, les entreprises canadiennes risquent d’être les grandes perdantes, car des mesures de rétorsion pourraient leur fermer les portes de marchés internationaux très lucratifs.
Mais sans égard au bilan, il faut toujours garder en tête que PotashCorp est l’unique propriété de ses actionnaires, par conséquent le gouvernement n’a pas le droit d’interdire à ceux-ci de vendre leur possession légitime. Comment réagiriez-vous si un jour le gouvernement, pour des motifs arbitraires, débarquait chez vous pour vous interdire de vendre votre maison ou votre voiture ?
De plus, en quoi est-ce si grave que des entreprises étrangères exploitent nos ressources ? Que la potasse soit extraite par une entreprise canadienne ou russe, je ne voie pas ce que ça change, dans les 2 cas c’est le même minerai qui sera extrait pour ensuite être vendu aux mêmes clients. Les étrangers qui achètent nos compagnies veulent les développer et les rendent profitables. Ce qui fait profiter ces entreprises fait aussi profiter l’économie canadienne. C’est aussi simple que ça.
Mais selon Sophie Cousineau, les méchants étrangers risquent de déménager le siège social:
L’enjeu tient plus à la localisation du siège social et surtout du centre de décisions, car les deux sont parfois distincts. Même si BHP Billiton ou un autre prétendant s’engage à maintenir le siège social à Saskatoon, il reste que l’entreprise a perdu son indépendance et n’est plus maître de son destin. Et ce n’est jamais bon pour les industries des services et les institutions culturelles qui gravitent autour d’une entreprise
Globalement, entre 1999 et 2005, l’augmentation de l’emploi dans les sièges sociaux au Canada a été associée aux sièges sociaux sous contrôle étranger:
Parmi les 164 sièges sociaux auparavant sous contrôle canadien qui sont passés sous contrôle étranger entre 1999 et 2005, seulement 21% (34) ont été fermés, ce qui a entraîné la perte de 1 709 emplois. Par contre, 38 sièges sociaux ont été ouverts suite à la prise de contrôle par des intérêts étrangers d’entreprises canadiennes, ce qui s’est traduit par la création de 2 346 emplois. Bref, par suite de la prise de contrôle par des intérêts étrangers d’entreprises qui étaient sous contrôle canadien, il y a eu plus de sièges sociaux créés que de sièges sociaux fermés, et le nombre d’emplois créés a dépassé le nombre d’emplois perdus.
Quand on crée de nouveaux jobs dans des sièges sociaux, ce n’est sûrement pas parce qu’on désire éloigner le centre de prise de décision !
De plus, il est tout aussi ridicule d’affirmer que la prise de contrôle par des intérêts étrangers va éloigner l’entreprise des institutions culturelles régionales. En 1997 2007, Alcan a été achetée par Rio Tinto, une corporation britano-australienne. Malgré tout, le siège social d’Alcan est resté à Montréal et l’entreprise est restée très impliquée dans la communauté: Rio Tinto Alcan a renouvelé sa commandite du Festival de Jazz de Montréal jusqu’en 2015 et les nouveaux actionnaires sont devenus le commanditaire en titre du service de location de vélos BIXI.
Je conclus en paraphrasant un sketch de l’humoriste français Fernand Raynaud:
J’aime pas les étrangers, ils viennent manger le pain des Français.
Un jour, l'étranger a quitté le village avec sa femme et ses enfants.
Et depuis ce jour, on ne mange plus de pain…
Il était boulanger !
Sources:
Tableau 376-0038 / L’emploi dans les sièges sociaux au Canada, de 1999 à 2005
Le seul problème avec ce billet: il est plus fouillé, plus argumenté et moins émotif que tout ce que Sophie C. pourra nous écrire pour les 12 prochains mois. Elle n’était une chroniqeuses télé?
«En 1997, Alcan a été achetée par Rio Tinto, une corporation britano-australienne.»
En fait, c’était en 2007!!!
En passant, comment fait-on les citations, maintenant??? J’ai essayé d’utiliser le bouton » de la fenêtre de commentaires et ça ne marche pas vraiment, car, si j’appuie de nouveau sur » pour pouvoir séparer la citation de ma réponse, comme je le faisais avant, la zone de citation disparaît!!! Je préfèrais l’ancienne plate-forme.
@Martin B.: c’est exactement ce que je me suis dit en lisant ce billet. Il n’est pas étonnant que les médias traditionnels craignent les blogueurs si ces derniers font un meilleur travail de recherche.
M. Proulx, il faut surligner votre citation (qui deviendra bleue) et cliquer ensuite sur le symbole » une seule fois.
Par la suite, vous changez de paragraphe et continuer de taper normalement. La zone citation « disparaîtra » effectivement mais pour vérifier si tout a bien fonctionné, allez cliquer sur votre texte placé en citation : vous verrez alors le symbole » de la barre d’outils devenir bleu. Ce sera le signe que « la machine » a bel et bien enregistré votre commande.
Où est Sophie Cousineau quand il faut dénoncer les impérialistes québécois qui voulaient acheter Énergie NB? Et comme les médias québécois aiment tellement cracher sur l’Alberta, tant qu’à y être dans le même sujet, allez, qu’elle dénonce Magma Energy qui achète HS Orka!
Flûte, mon remerciement à Julie a été inclus dans la zone de citation!!!
Décidemment, DG, un mode d’emploi ne serait pas de refus!!! :oups:
Mon conseil ?
Tu écris tout ton message (avec les copier-coller) qui sont des quotes.
Une fois que tu as terminé la rédaction de ton commentaire, tu sélectionnes les éléments du texte que tu veux mettre en gras, en italique, citation, etc.
Aussi simple que ça !
Et si tu fais une erreur, il y a un bouton « undo » et le bouton « efface ». Si tu sélectionnes une partie du texte et que tu clique sur l’efface, elle va enlever les modification au texte (comme les caractères gras).
Une suggestion pour David: remplacer « Arguing with idiots » par « Arguing with the confused ». Si Maimonide avait intitulé « Le guide des idiots » l’un de ses grands livres, qui porte plutôt le titre « Le guide des égarés », sa sagesse et son influence se seraient probablement moins répandus.
Je ne vois pas des idiots en Jean-François Lisée ou S. Cousineau. Des égarés sur certains sujets, ou des confus: certainement (je parle de M. LIsée, que je connais; je connais moins Mme Cousineau).
Le titre de cette chronique est un à Glenn Beck:
http://www.amazon.ca/Arguing-Idiots-Small-Minds-Government/dp/0743596870/ref=sr_1_4?ie=UTF8&s=books&qid=1282354879&sr=1-4
Mes billets reprennent ce que fait Beck dans son livre: on part d’une affirmation des médias et on démontre sa fausseté.