La reprise imaginaire
Par Nathalie Elgrably-Lévy
Voilà déjà plusieurs mois que les observateurs de l’économie américaine cherchent des signes permettant de confirmer la fin de la récession. En avril dernier, le président Obama a contribué à leur quête en déclarant que la santé économique des États-Unis s’améliorait.
Selon le rapport de conjoncture publié par la Réserve fédérale il y a quelques jours, l’activité économique continue de progresser dans l’ensemble du pays, même si elle ralentit ou stagne dans certaines régions.
À en juger par le ton rassurant du document, on pourrait presque penser que la période de turbulences économiques ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir.
Pourtant, les nouvelles en provenance de l’Oncle Sam sont inquiétantes, voire carrément symptomatiques d’une économie en décadence. Et si la reprise américaine n’était qu’imaginaire? C’est du moins ce que suggèrent les douze faits suivants:
(1) La dette du gouvernement américain, qui dépasse 13 000 milliards de dollars, atteint environ 92% du PIB.
(2) En 2010, le gouvernement américain devra emprunter presque autant d’argent que tous les autres pays du monde réunis.
(3) La dette totale des États-Unis (gouvernements, entreprises et particuliers) est de l’ordre de 360% du PIB, dépassant ainsi le niveau de 300% observé durant la Grande Dépression.
(4) Les engagements de l’Oncle Sam au titre des programmes de sécurité sociale, de médicaments d’ordonnance et de Medicare totalisent près de 110 000 milliards de dollars, soit l’équivalent de 760% du PIB.
(5) Les faillites personnelles ont augmenté de 9% de juillet 2009 à juillet 2010. Uniquement lors de ce dernier mois, près de 138 000 consommateurs ont déclaré faillite.
(6) Les saisies immobilières ont atteint un nouveau sommet au deuxième trimestre 2010, en hausse de 38% par rapport à la même période l’an dernier.
(7) En mai dernier, 40,8 millions d’Américains, soit 13% de la population, bénéficiaient d’aide alimentaire (food stamps). Selon les estimations, le nombre de prestataires devrait s’élever à 43,3 millions en 2011.
(8) De 2008 à 2009, on a enregistré un bond de 216% du nombre d’Américains expatriés qui ont renoncé à leur citoyenneté d’origine pour échapper à un régime fiscal de plus en plus oppressant.
(9) Depuis le premier janvier, 109 banques ont fermé leurs portes. Depuis le début de la crise, ce sont 274 banques qui ont déclaré forfait.
(10) En juillet, le taux de chômage officiel s’est maintenu à 9,5%. En revanche, il atteint 16,5% si l’on tient compte des personnes découragées et de celles qui travaillent à temps partiel pour des raisons économiques.
(11) Huit comtés de la Californie enregistrent un taux de chômage supérieur à 20%, l’un d’eux atteignant même 27,3%.
(12) Pour éliminer le déficit de 2010 uniquement, il faudrait multiplier tous les taux d’imposition par 2,4. Un taux de 10% passerait à 24%. Celui de 35% atteindrait 85%!
Washington déclare régulièrement que la conjoncture américaine s’améliore, alors que les faits montrent que les États-Unis, jadis la première puissance économique mondiale, sont sur le déclin.
Le président Obama avait promis que les très onéreux plans de relance et de sauvetage dont il faisait la promotion constituaient l’unique moyen d’éviter une détérioration des conditions économiques. Toutefois, les politiques keynésiennes, encore encensées il y a quelques mois, se sont soldées par un échec lamentable.
C’est ce qui se produit toujours quand on veut défier le GBSE… le gros bon sens économique!
Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l’Institut économique de Montréal.
Ça sera pas trop trop long pour que la Chine devienne la plus grosse puissance mondiale,économiquement et probablement militairement aussi.
La reprise en sera une de confiance ou il n’y en aura pas. Tant qu’Obama sera au pouvoir personne ne dépensera un sou. Surtout pas les entreprises.
IEDM et l’autre Elgrably: n’importe quoi.
J’ai lu ce texte dans le journal Métro l’autre jour (à moins que ce soit dans le JdM?) et je me disais justement qu’il fallait être assez influencable pour être impressionné par cela.
Bon, regardons les points (1), (2), (3)., (7), (10), (11) et (12). En quoi cela prouve-t-il que le plan Obama est mauvais ? C’était quoi les résultats de tous ces points avant le plan ? Sans avoir les chiffres avant et après, on peut pas rien dire !!! Hahaha.
Au moins les points (5) et (6) font une comparaison, c’est déjà ça.
Bizarre le point (8), pourquoi entre 2008 et 2009 ? Pourquoi on ne parle plus de 2010 ici ?
« pour échapper à un régime fiscal de plus en plus oppressant », pouhahahah.
quoi, quand tu quittes le pays, ils t’envoient une lettre demandant d’expliquer ta décision ? Un peu comme quand tu annules ton abonnemen`t au journal ? Et il y a ce choix dans la liste des réponses ?
Bref, encore une fois une analyse bâclée dans le but de prouver une idéologie. Pourquoi l’IEDM ne fait-elle pas le contraire, i.e. réfléchir un but et essayer de trouver une solution aux problèmes théoriques et aux observations du terrain ?
Ah oui, je sais, parce qu’ils sont financés par des intérêts qui veulent que la réponse soit rentable pour eux.
Tu fais de l’ironie ou tu es sérieux ?
Tu penses vraiment qu’avant la récession les USA était plus endetté, que le chômage était supérieur et qu’il y avait plus de food stamp que maintenant ?
D’ailleurs sur les food stamp:
Food stamp use hit record 40.8m in May. The figure is projected to rise to 43.3 million in 2011.
Je t’invite à lire mes Tweets, j’ai parlé de ça la semaine dernière.
http://twitter.com/Antagoniste_net/status/20439331573
Peut-être parce qu’étant donné que l’année 2010 n’est pas fini on n’a pas encore les chiffres !!!
Et peut-être parce que les délais des procédures pour renoncer à son passeport cette année ont explosé !!! Un délais de 6 mois !! (j’ai fait un billet la dessus).
Voyons voir…
Une personne qui affirme que l’explosion du taux d’endettement des USA et la persistance de leur taux de chômage ne sont pas des critères utiles pour juger de l’efficacité du plan de relance d’Obama me dit que l’analyse de Nathalie Elgrably-Lévy n’est pas sérieuse…
Tu veux vraiment que j’épilogue sur la question ?
Mais est-ce que la solution de la classe politique Américaine va être de faire un autre plan de relance?
Donc, dans combien de temps est-ce que le réservoir va être à sec?
Le jour où qu’on va manquer d’encre pour faire des billets à la Fed?
Les écolos devraient dénoncer les plans de relance car l’impression de billets qui en découle participe à la déforestation 😉
Hum. Question de clarifier: je ne connais pas assez le plan de relance de Obama pour en dire quelque chose de bien ou de mauvais. SI j’écris sur ce billet, c’est simplement pour montrer le travail bâclé et nul de l’IEDM et Elgrably, qui sort n’importe quel gros chiffre en disant « bouuhouu, c’est un gros chiffre !!! »
Tant qu’à ça, je vais dire:
« Le plan Obama fonctionne car le PIB des États-Unis est de 14 441 600 000 000$. C’est immense et fabuleux. »
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« Tu penses vraiment qu’avant la récession les USA était plus endetté, que le chômage était supérieur et qu’il y avait plus de food stamp que maintenant ? »
Je ne le sais pas: c’est pas écrit dans son texte. Elle n’avait quy’à le justifier, comme on apprend en secondaire 5.
« D’ailleurs sur les food stamp:
Food stamp use hit record 40.8m in May. The figure is projected to rise to 43.3 million in 2011.
Je t’invite à lire mes Tweets, j’ai parlé de ça la semaine dernière. »
Tu as peut-être raison, et c’était justement le genre d’argumentation que devait avoir Elgrably dans son texte. Si elle est trop nulle pour écrire, qu’elle mette un lien sur ton site web.
« Une personne qui affirme que l’explosion du taux d’endettement des USA et la persistance de leur taux de chômage ne sont pas des critères utiles pour juger de l’efficacité du plan de relance d’Obama me dit que l’analyse de Nathalie Elgrably-Lévy n’est pas sérieuse… »
Si ces seuls critères sont suffisants pour analyser le plan de relance, elle n’avait qu’à citer uniquement ces points, et non lancer plein de chiffres par rapport sans argumenter sur l’évolution de ceux-ci dans le pré- et le post-plan Obama.
«Les écolos devraient dénoncer les plans de relance car l’impression de billets qui en découle participe à la déforestation» (David)
Pour rassurer les écolos (ils ne le savent sûrement pas, car ils sont nuls en économie), il faut dire que la majeure partie de l’augmentation de la masse monétaire se fait de nos jours de façon électronique (un clic informatique qui vire de l’argent virtuel créé à partir de rien dans le compte des banques «privées» ou dans celui des gouvernements), et non par l’impression de monnaie !
Il y a des enquêtes justement. 😉 Et… pourquoi renoncerais-tu à ta nationalité ? S’agit pas de déménager ni de s’expatrier, il s’agit aussi de re-non-cer à la nationalité américaine ! Quelles motivations ?
Le deuxième plan de relance va être proposé… c’est inévitable. L’économie occidentale est sur le bord du gouffre. Le capitalisme sauvage, puis l’interventionnisme de l’état viennent de détruire le système. Ça fait depuis la grande dépression que le gras s’accumule dans le système, à coup de spéculation, déficits, protectionnisme, plan d’aides, retraites / bonis dorés, syndicats parasitaires… tant que le système n’aura pas été purgé nous n’auront pas de relance. La supposée reprise économique n’était qu’une autre bulle spéculative en train de gonfler, comme chaque reprise mais là les gens n’ont plus confiance et commencent à allumer que ce n’est pas normal que le gouvernement sorte comme par magie des trilliards de son chapeau. La reprise partout dans le monde c’est en partie faite sur la spéculation envers la reprise américaine. La solution est inévitable… la déflation. Ce n’est pas normal actuellement d’avoir autant de production, autant de variété, d’accès au crédit. L’économie doit se contracter afin de renaitre comme il faut. Tant que les gouvernements vont tenter d’intervenir ils ne vont que gaspiller l’argent et empêcher le nettoyage de se faire.
Quel capitalisme sauvage ?
la crise immobilière (subprime) est une création de l’intervention de l’État.
http://www.antagoniste.net/2009/04/27/quand-letat-reglemente-vii/
C’est automatique, dans un système où il y a 0 interventions le libre marché va très bien fonctionné, sauf à un seul point et c’est au niveau de la formation des monopoles, cartels et de la fraude qui sont totalement à l’encontre du consommateur et du libre marché, c’est pourquoi malheureusement il doit au moins y avoir un état non pour empêcher les monopoles ou subventionner de nouveaux joueurs, mais simplement vérifier que les compagnies fassent leur profit et qu’il n’y ait pas d’abus, comme par exemple un trop gros joueur qui s’amuse à vendre à perte pour tuer les nouveaux afin de voler tout le marché et ensuite abuser de son monopole nouvellement acquis.
Le libre-marché doit être règlementer afin de rester libre, sans quoi on s’enfonce dans l’anarchie. Le meilleur exemple est wallstreet… vous vous rappelez quand il y a eut une erreur dans la saisie par un employé, qui a fait s’effondrer de 40% le titre de procter & gamble instantanément et entrainé le dow dans le bas de 10%. Il devrait absolument y avoir une sécurité à la bourse que quand il y a un pic comme ça, autant positif que négatif la bourse est gelée et on laisse le temps aux gens de reprendre leurs esprits et se calmer. Cela éviterait les folies.
@DeadlyPredator:
Ce qu’on a le plus à craindre dans un libre-marché, c’est justement 1 intervention de l’État qui vient avantager un joueur ou plusieurs et qui entraîne injustement la mort des autres sinon un désavantage concurrentiel.
Dans un monde libre, des cartels peuvent se créer et vouloir fixer, par exemple, le prix des bananes à 15$ la livre. Mais, ne t’en fais pas, à ce prix, il y aura plusieurs autres petits et gros producteurs qui vendront moins chers et plus que ce cartel.
Ils n’auront pas le choix, comme l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), que de revenir plus raisonnables.
Des monopoles peuvent aussi apparaître mais, n’étant pas protégés par des lois, ils peuvent aussi disparaître très vite si leur produit et le prix demandé (l’offre) n’intéresse plus le consommateur.
Même sans État, il est possible de stopper une Bourse si on le désire.
Mais pour l’erreur qui a duré quelques minutes, je ne sais pas s’il est plus justifié de punir l’employé que de punir des millions d’autres personnes qui transigent à la Bourse indirectement sur d’autres actions.
D’ailleurs, va-t-on stopper la Bourse dès qu’1 action perd rapidement de la valeur? Et pourtant, c’est ça le propre de la Bourse: de bonnes variations, même dans une seule journée.
Ok, t’aimes pas le texte parce que tu ignorais que le chômage et l’endettement des USA avaient augmenté depuis le début de la récession.
En fait cette admission en dit plus long sur toi que sur la qualité du texte en question…
L’économiste Joseph Schumpeter a déjà démontrer la fausseté de cette affirmation:
http://www.econtalk.org/archives/2007/10/boudreaux_on_ma.html
En gros, si une personne a un monopole dans le marché du téléphone ordinaire, effectivement, elle peut prévenir l’entré d’un nouveau jouer mais… du même coup elle rend plus facile l’arrivé de nouveau joueur dans le marché du cellulaire!
L’abus de monopole stimule l’émergence (par l’innovation) d’un produit de substitution.
En fait le seul monopole qu’il faut craindre c’est celui de l’État car il est à même de prévenir cette innovation (dans mon exemple il pourrait mettre en place des régulation pour bloquer le déploiement du cellulaire).
If two companies want to get together and one wants to buy another, most people would say that shouldn’t be allowed. Won’t it inevitably lead to lower competition and consumer harm? Tradeoff between today and tomorrow. There is a long-term benefit from letting firms swallow each other. « Capital is greedy and capital is fast. » If a large firm starts making above-normal profits, others will jump in. Real form of competition is not just via imitation of same products, but by innovation. The higher the profits, the greater the lure for competitors. Overwhelming evidence that this kind of competition is real and seldom fails except when stomped on by state interference. Schumpeter said only source of monopoly power is government. Companies are always subject to the « gales of creative destruction. » Wal-mart: Why do they keep lowering their prices if they are a true monopoly? The best long-run strategy is to continue to innovate, making small amount on a lot of sales, reduces the possibility of attracting competitors. You can raise your price, and lower them only if a competitor comes in. But it turns out to be rare. Instead they just keep their prices down because someone could be enticed to come in and do it a totally different and maybe even better way. IBM example. Recent example: Microsoft, one of the claims is that it is so dominant and has so large a market share that it will just grab markets for all its applications. But Firefox is now the dominant web browser. Ironic. Stan Lebowitz and Steve Margolis research: MS kept pushing its prices down and its quality up. If it truly had monopoly power why would it have done that? If there’d been no antitrust laws would they have exploited monopoly power that they did have?