Valérie Dufour, une lockoutée de Rue Fontenac et une supposée spécialiste des questions économiques, est en mode panique.
Pourquoi ?
Parce que le monopole de la gauche sur l’information est menacé ! Dans une chronique publiée vendredi dernier, Valérie Dufour a l’audace d’affirmer que:
[Le Journal de Montréal] a donné de l’espace à d’autres types de personnages pour qui le journalisme n’est pas le gagne-pain principal et qui servent donc d’autres intérêts que celui du public. Donner un espace à Nathalie Elgrably? C’est une économiste qui travaille pour l’Institut économique de Montréal, un organisme de droite qui prône la privatisation des services publics tous azimuts. La même logique s’applique pour Daniel Audet, le premier vice-président du Conseil du patronat du Québec et membre du conseil d’administration de l’IEM et à qui on a confié une chronique.
C’est étrange, quand le JdM comptait parmi ses chroniqueurs des ultra-gauchistes comme Lise Payette, Franco Nuevo, Bernard Landry, Raymond Gravel, Marie-France Bazzo, Julius Grey ou Daniel Green, bien peu de journalistes se plaignaient. En réalité, ce qui effraie réellement les « journalistes » comme Valérie Dufour, c’est la perspective de voir la pensée unique de la gauche être remise en question.
Valérie Dufour va même plus loin en affirmant « qu’en faisant croire au bon peuple que le système social-démocrate est inefficace et corrompu, les journaux qui jouent à ce jeu manipulent l’opinion publique de façon abusive ». Mais ce n’est pas tout, Valérie Dufour pousse l’absurde en allant même jusqu’à reprocher au JdM d’avoir fait de l’examen des dépenses publiques une religion !
Autrement dit, pour cette journaliste, le rôle des médias au Québec c’est de protéger la pensée unique et d’éviter toutes remises en question du système politique. Pour Valérie Dufour, un bon journaliste québécois doit être un gauchiste qui a juré de défendre la social-démocratie et seuls les textes défendant la social-démocratie devraient avoir le droit de citer dans nos médias. Bref, on sait maintenant que Valérie Dufour n’est pas une journaliste, mais une chroniqueuse qui utilise son statut de journaliste pour défendre des idées gauchistes. En ce sens, Nathalie Elgrably est beaucoup plus honnête et transparente: cette dernière ne prétend pas être une journaliste et on sait tous qu’elles sont ses affiliations politiques.
Quand des journalistes s’insurgent devant la perspective d’avoir une plus grande diversité de point de vue s’exprimer sur la place publique, c’est un signe évident qu’il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark…
Si l’on considère que la santé de la démocratie dépend de la diversité des points de vue qui peuvent s’exprimer sur la place publique, alors force est de constater que le lockout au JdM est la meilleure chose qui pouvait arriver à la démocratie québécoise.
D’ailleurs, voici ce que disait il y a un an Julie Miville-Dechêne, l’ombudsman de Radio-Canada, au sujet des médias québécois:
Il n’y a pas assez de diversité d’opinions et de diversité culturelle dans les grands médias québécois. Le Québec, avec ses 7,6 millions d’habitants, est une petite société. Cette réalité démographique nuit à la diversité. Parlons d’abord des journalistes. Les plus influents appartiennent souvent à la génération des baby-boomers. Et la grande majorité d’entre eux – jeunes ou vieux – partagent la même idéologie. Ces Québécois « de souche » ont surtout étudié les sciences humaines et ont été contestataires dans la mouvance nationaliste et/ou de gauche. Souvent, leur façon de voir le monde comporte, par exemple, les éléments suivants : préjugés favorables envers les syndicats, antiaméricanisme, anticléricalisme, etc. Cela ne les empêche pas de s’être embourgeoisés au fil des ans, grâce notamment à des conventions collectives de plus en plus généreuses. […]
Remarquez que ce phénomène du « trop petit nombre » ne touche pas la classe journalistique plus que les autres. La preuve nous en est donnée chaque jour par les médias lorsque nous écoutons les experts sollicités pour nous éclairer. Les mêmes têtes reviennent. Un exemple : à lui seul, Steven Guilbeault, ex-directeur de Greenpeace au Québec, a été entendu 120 fois à la radio et à la télévision de Radio-Canada en 2007. Autre réalité : les commentateurs qui filtrent les nouvelles politiques et les interprètes pour notre bénéfice, sauf exception, tous dans le même bouillon. On a souvent l’impression, par exemple, que nos chroniqueurs vedettes se parlent ou s’échangent des textos chaque jour sur leurs BlackBerry, car leurs points de vue se ressemblent. Le nombre de chroniqueurs et de columnists augmente. Est-ce un gage de diversité ? Pas vraiment. […]
Au Canada anglais, le National Post est un journal conservateur, de droite, et son grand rival, le Globe and Mail, est plutôt centriste. On peut donc lire, dans ces deux quotidiens, des points de vue très variés sur une foule de sujets. Au Québec, la page éditoriale du journal La Presse fait écho aux idées de centre droit, mais, dans l’ensemble des médias, le débat se réduit généralement à un affrontement entre souverainistes et fédéralistes. Et les deux options se définissent depuis longtemps comme étant soit de centre gauche, soit de gauche centriste. En d’autres mots, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Il y a donc tout un débat d’idées qui n’a jamais pu se faire chez nous.
Cliquez ici pour lire la suite »