Il y a quelques semaines, l’institut de recherche et d’informations socioéconomique (IRIS) a publié une recherche dans laquelle elle affirme qu’au Québec les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent depuis 1976. Selon cette étude, le Québec est trop à droite, pas assez taxé et il faudrait ressusciter Staline pour ramener un peu de justice sociale au Québec (j’exagère à peine).
Dans cette étude, on parle uniquement de la situation du Québec. Immédiatement, je me suis demandé si l’on n’avait pas décidé d’ignorer les autres provinces pour cacher une vérité qui dérange…
Voici donc le portrait de la situation pour le Québec, l’Ontario et l’Alberta entre 1976 et 2007:
La situation au Québec est effectivement peu reluisante. De 1976 à 2007, le revenu des pauvres est resté inchangé à 12 700$. Du côté des riches, la situation n’est guère mieux: le revenu est passé de 97 000$ à 103 200$. L’écart entre les riches et les pauvres est donc resté relativement stable, il était de 85 200$ en 1976 et de 90 500$ en 2007.
En Ontario, on a fait beaucoup mieux:
En 1976, les pauvres avaient un revenu moyen de 12 700$ (comme au Québec), en 2007 ce montant est passé à 14 800$. Chez les riches, les gains ont aussi été importants, les revenus sont passés de 106 100$ à 137 900$. L’écart entre les riches et les pauvres était de 93 400$ en 1976 et de 123 100$ en 2007.
En Alberta, la situation est spectaculaire:
En 1976, les pauvres avaient un revenu moyen de 11 900$ (c’était moins qu’au Québec), en 2007 ce montant est passé à 17 100$. Chez les riches les gains ont aussi été substantiels, les revenus sont passés de 110 400$ à 152 700$. L’écart entre les riches et les pauvres était de 98 500$ en 1976 et de 135 600$ en 2007.
Voici un résumé de la situation:
C’est au Québec que l’écart entre les riches et les pauvres c’est le moins accru et c’est aussi au Québec que la situation des pauvres c’est le moins améliorée. La situation en Alberta est pour le moins intéressante. C’est dans cette province que les écarts de richesses ont le plus augmenté, mais c’est aussi dans cette province que les pauvres ce sont le plus enrichis. En fait, l’augmentation du revenu des pauvres a été supérieure à l’augmentation du revenu des riches (43,7% vs. 38,3%). Rappelons qu’en 1976, les pauvres Albertains gagnaient 800$ de moins que les pauvres Québécois.
Conclusion, quand l’IRIS dénonce les écarts grandissants de richesse au Québec, on s’alarme pour pas grand-chose. Si le revenu des pauvres au Québec a stagné depuis 30 ans, ce n’est pas à cause de l’augmentation des écarts de richesses; les exemples ontarien et albertain démontrent clairement que l’augmentation des écarts de richesse ne signifie pas un appauvrissement des pauvres puisque dans ces 2 provinces leur situation s’est améliorée. Un phénomène similaire est observable en Chine.
Source:
Tableau 202-0701
Je suis parfaitement d’accord. Je tente de rattraper les riches depuis quelques temps et je vois bien que passer les 125000$/an est plus simple en ontario… ben disont plutôt à toronto.
Mais je ne fais pas de move en ce sens parce que le gain réalisé serait annihilé par le prix du logement. J’imagine que c’est la même chose en alberta.
L’étude de l’IRIS est très intéressante. Vraiment très intéressante.
Selon le site web de l’organisme: « D’une part, l’institut produit des recherches, des brochures et des dépliants sur les grands enjeux socio-économiques de l’heure (fiscalité, pauvreté, mondialisation, privatisations, etc.) afin d’offrir un contre-discours à la perspective néolibérale. D’autre part, les chercheurs offrent leurs services aux groupes communautaires, groupes écologistes et syndicats pour des projets de recherche spécifiques ou pour la rédaction de mémoires. »
C’est donc un organisme qui se prétend de gauche. Et effectivement ils essaient d’envoyer des messages en ce sens.
Malheureusement, ce n’est pas toujours facile. Si on consulte le tableau 1 en page 8 on constate que tous les déciles se sont enrichis. Tous sans exception.
Un peu difficile à admettre pour des gauchistes… alors ils se rabattent sur les parts de revenus. Ils disent donc que la proportion des revenus des pauvres est de plus en plus faible. Ce qui est vrai. Mais la vérité demeure: les pauvres sont de plus en plus riches.
Concernant le prix du logement évoqué par Chiroki: n’est-ce pas une conséquence de l’enrichissement?
Y a-t-il des exemples de villes qui s’enrichissent sans que les prix des logements montent? Ou un exemple de ville en situation économique difficile qui ne voit pas les prix chuter?
Je pose la question. Si quelqu’un a une étude à proposer sur la question, je suis preneur…
Les dépenses des ménages pour le logis (en proportion de leur revenus) est à tout fin pratique identique à Calgary, Montréal et Vancouver.
Qui sont les chercheurs de l’IRIS?
Eve-LyneE Couturier est diplômée en science politique
Marc Daoud est diplômé de l’Université de Montréal en sciences économiques et science politique
Pierre-Antoine Harvey est économiste spécialisé en économie du travail et complète un doctorat en relations industrielles à l’Université de Montréal
Guillaume Hébert détient une maîtrise en science politique de l’Université du Québec à Montréal
Bertrand Schepper-Valiquette est diplômé en administration des affaires
Philippe Hurteau est candidat à la maîtrise en science politique à l’Université du Québec à Montréal
Jean-François Landry détient une maîtrise en science politique de l’Université du Québec à Montréal
Éric Martin étudie la pensée politique au doctorat en science politique
Marie-Ève Quirion est politologue et diplômée en histoire
Il n’y a donc que 2 chercheurs sur 9 qui ont des notions d’économie, contre 7 qui ont étudié en politique. Pas étonnant que ce groupe croit que la classe politique soit essentielle à une distribution « équitable » des revenus…
Zut, j’ai oublié 2 chercheurs dans mon message précédent. Mes excuses.
Jean-François Landry détient une maîtrise en science politique de l’Université du Québec à Montréal
Bertrand Schepper-Valiquette est diplômé en administration des affaires de l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal et candidat à la maîtrise en science politique à l’Université du Québec à Montréal.
L’UQAM lol
J’ai fait pendant longtemps des blagues qui disait qu’il fallait être gauchiste-étatique pour cadrer dans beaucoup de facultés de Sciences Po. Mais justement, n’est-ce pas une sorte de rêve absolu pour un politologue de vivre dans une société avec une gros gouvernement et étatisée au maximum?
Plus qu’on étatise, plus de power-trip à faire!
Pour en avoir été un par le passé, je confirme que oui. Et ceux ici qui ont déjà été gauchiste par le passé seront probablement d’accord avec cet énoncé.
Exact, 4 trentes sous pour une piastre en ce qui me concerne… sans parler de la distance.
Mais tu fais ton argent sur tout le reste !
C’est pas pour rien que les gens immigrent en Alberta.
Les gens immigrent en alberta parce que les entreprise ne demande pas de cartes de compétences.
Et maintenant, parce qu’il ne demande plus ou presque plus d’expérience.
Quelqu’un de ma famille est entrepreneur en construction là-bas et justement à noel il me disait combien les maisons coûtaient une véritable fortune en haut l’évaluation à construire.
Le pire la-dedans, il m’a aussi confirmé que la qualité de construction est carrément inacceptable. D’autant plus qu’elles ont déjà bcp de problème, dans les fondations surtout.
Pas d’expertise, pas de qualité. Je suis donc largement gagnant à profiter de ma maison de qualité sur la RS, que j’ai fait bâtir pour un bon prix.
Quel argument convainquant! Devant une si fine analyse, le lecteur n’a d’autre choix que de s’incliner bien bas…
Caligula,
As-tu déjà vu une majorité de professeur de l’UQAM encenser:
– les bienfaits du libre-marché?
– de l’initiative individuelle?
– des effets pervers d’une trop grande taxation?
– de la notion de la propriété privée?
– de la création de la richesse?
– des impacts négatifs de la bureaucratie?
– des conséquences pernicieuses de l’interventionisme étatique?
À toute ces réponses, c’est non, non, non, non, non, non et NON.
Alors, oui, l’UQAM = LOL
dolcevita
Chaque université a ses forces et ses faiblesses selon les facultés. Parce qu’une faculté est plus faible (économie), vous crachez sur l’université au complet alors que certaines de ses facultés sont parmi les plus réputées du Canada, et même du monde.
Alors votre argumentation = LOL
La valeur te revient a la revente, ceci est une manière de mettre de l’argent de coter de façon forcer. Avoir une maison qui vaut 250k$ ici ou 400k$ en alberta, je prend l’Alberta car apres 5 ans ma maison va etre a 750k la bas et 300k ici. Typique de la mentalité économique de notre province, on est mieux ici parce qu’on a la joie de vivre …. et d’être taxer et de se conter des rêves 😉
J’observe que l’écart entre riches et pauvres est considérable pour ce qui est de l’Ontario, du Québec et de l’Alberta. Même si le Québec n’est pas la province où l’on retrouve le plus grand écart de richesse entre démunis et fortunés.
Et même s’il était approprié de nuancer l’étude de l’IRIS, reste que la situation des Québécois les plus pauvres stagne alors celle des plus riches connaît une légère augmentation.
Alors, même si les revenus des pauvres dans les trois provinces ont stagné ou légèrement accru, ce n’est pas grand chose pour pallier à l’augmentation du coût de la vie.
Anders
Les montants sont en dollars CONSTANTS i.e. ajustés à l’augmentation du coût de la vie.