![]() |
– |
L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa au sujet du protectionnisme culturel: « La chose la plus importante que j’ai apprise est que les cultures n’ont pas besoin d’être protégées par les bureaucrates et les forces de police, ou placées derrière des barreaux, ou isolées du reste du monde par des barrières douanières pour survivre et rester vigoureuses. Elles doivent vivre à l’air libre, être exposées aux comparaisons constantes avec d’autres cultures qui les renouvellent et les enrichissent, leur permettant de se développer et de s’adapter au flot constant de la vie. La menace qui pèse sur Flaubert et Debussy ne vient pas des dinosaures de Jurassic Park mais de la bande de petits démagogues et chauvinistes qui parlent de la culture française comme s’il s’agissait d’une momie qui ne peut être retirée de sa chambre parce que l’exposition à l’air frais la ferait se désintégrer. » |
C’est tellement vrai. Rien de plus intangible que la culture.
+1
Dany Lafferière a dit sensiblement la même chose lors de la Grande Messe de la Clique du Plateau (TLMP).
PS. Est-ce que l’étude de la Timbro est disponible en anglais? Je ne comprend pas le suédois 😉
Cela vaut aussi pour la loi 101…
David, tu lis et comprends le suédois ?
Je ne crois pas que Flaubert ou Debussy soient menacés. Leur importance transcende de loin les frontières françaises (et ils n’ont jamais eu besoin de subventions gouvernementales de leur vivant)
Cependant, ce que dit Llosa est vrai. Ici, le CRTC est un monument de protection culturelle. Et puis il y a Radio-Canada pour maintenir en vie artificiellement certains groupes pseudo-musicaux au talent quelque peu… maigrelet comme Malajube, Loco Locass et les Cowboys fringants.
Moi non, Google oui !
Si on veut, oui… Car il faut souvent retraduire la traduction de Google pour donner un sens aux phrases. Par exemple, les premières phrases du texte, traduites en « français-google » :
Enfin. C’est quand même mieux que de ne pas avoir de traduction du tout
Pour ce qui est des « démagogues et chauvinistes », pour autant qu’ils existent, je crois que l’important est d’apprendre à ne pas les écouter. N’importe qui peut aller à la bibliothèque et lire Flaubert. Des livres de Flaubert sont probablement même disponibles dans les rayons de la plupart des grandes bibliothèques dans le monde. Sinon, bien entendu, on n’a qu’à s’acheter de ses livres. Et ce qu’en pense les chauvinistes, honnêtement, pour rien au monde ça ne devrait affecter notre lecture, peu importe la culture de laquelle on provient.
« ce qu’en pensent » Désolée.
Au Québec (et aussi ailleurs au Canada moins sous une base parfois moins large) et aussi dans certains pays occidentaux, le problème vient de l’étatisation de la culture et dire que l’expérience de cette étatisation aux États-Unis dans les années 30 a été un véritable échec car on créerait un génération d’artistes qui devenaient de simples fonctionnaires. Le problème vient aussi que notre culture personnelle englobe en fait beaucoup de choses. Malheureusement, il est à croire que l’étatisme de certaines personnes, médias ou groupes face à la culture dite populaire est désolante. À mon avis, le Festival western de Saint-Tite, le Stampede, les foires agricoles ou le Carnaval de Québec font autant partie de notre culture que d’autres manifestations culturelles dont certaines personnes ont tendance à prioriser dans un certain dogme de supériorité.
Généralement, le Québec a pris le modèle français (encore) pour l’étatisation de sa culture. Cependant, à mon avis dans plusieurs pays Européens la culture avait davantage un effet à la base (grassroots) qu’une chose autant étatisée quitte à ce cela devienne un simple concours de subventions et de manigances pour avoir des contacts dans la clique étatique qui donne des fonds et crédits d’impôts.
Les médias rendent notre culture très ghettorisée car autrefois il était convenu que la culture régionale était très véhiculée et particulier du bouche à oreille des gens. Par contre, aujourd’hui, on voit que nos médias sont rendus plus intéressés à faire une couverture plus grande à certains groupes que d’autres et cela avec une communauté artistique qui est trop concentrée dans un même secteur géographique, ce qui rend la population qui n’est pas dans le cercle fermé basé sur un quartier ou une ville en particulier aliénée d’un certain élitisme de cette communauté artistique.
En fait, hors de toute signification par rapport au quartier géographique ou historique, le symbole du Plateau représente dans notre culture populaire cette rupture entre la communauté culturelle et le grand public, rupture qui devient de plus en plus grande depuis les dernières années.
Or, regardez combien de galas est-ce que les artistes ont pour une population relativement limitée au Québec. De plus, l’intérêt est de dire que la liste d’invités doit être assez limitée par la proportion de la population….
Avec ses théâtres et opéras dirigés par la fonction publique, l’Allemagne bat certainement la France en matière d’étatisation de la culture.
Ce qui ne règle pas le problème du repli.
N’est-ce pas, au final, une question de goût? Je suis d’accord avec vous que la culture n’a pas à être étatisée mais si ces gens se trouvent un public, pourquoi devraient-ils abandonner?
En passant, le lien en suédois n’est pas une étude mais un livre de Johan Norberg dont la traduction anglaise est sur Amazon.ca
Ça pourrait être mon challenge du mois, la préface n’est pas si compliquée à première vue. Mais je serais curieux de savoir si ses camarades d’école qui ont voté pour les anarchistes sont restés à droite encore 20 ans plus tard.
L’idée est de dire que j’ai l’impression que c’est notre clique médiatique et l’état qui encourage ce rempli. De mon vécu, la population générale est beaucoup moins repliée sur elle-même culturellement que cela serait le cas et cela comme généralement dans la plupart des sociétés occidentales.
En fait, c’est une question de goût mais je dois dire que j’aime peu la musique nationalisante. Cependant, je crois réellement qu’il est évident que certaines manifestations culturelles ont un très grand microphone quasi-étatisé et avec beaucoup de ressources (comme à la radio de la SRC ou sur ARTV), lorsque leur intérêt auprès de la population générale est quasiment nul et parfois suite d’un relatif snobiste et d’un élitiste certain chez certains membres de la communauté artistique.
D’ou vient alors de dire que je trouve que la culture étatisée va en fait contre l’élément même de la culture qui se doit d’être certainement viable pour du moins une certaine tranche de la population. C’est comme dire que les trucs souvent hyper subventionnés le sont souvent uniquement à cause qu’un fonctionnaire a aimé le truc en question pour alors donner la subvention.
Pensez à l’Âge des Ténèbres de Denys Arcand. Curieusement, ce film qui critique l’étatisation relative de la société Québécoise a eu beaucoup de difficultés à avoir des subventions.