Jean-François Lisée persiste et signe: les 2 derniers mois où le Québec a enregistré un taux de chômage inférieur à celui du Canada prouvent que le modèle québécois fonctionne. La mémoire de Jean-François Lisée semble plutôt sélective quand vient le temps de juger la performance du sacro-saint modèle québécois.
Voici le taux de chômage au Québec et dans le « reste du Canada » depuis 1981:
Selon Jean-François Lisée, il faut se prosterner devant le modèle québécois parce qu’il a légèrement mieux fait que le « reste du Canada » lors de la présente récession. Le problème c’est que Jean-François Lisée semble oublier quelle était la situation avant le début de la crise économique.
Depuis 2001, le taux de chômage moyen dans le « reste du Canada » a été de 6,7% contre 8,2% pour le Québec. Si le Québec avait eu un taux de chômage comparable au « reste du Canada » durant les années 2000, c’est en moyenne 60 000 Québécois de moins par année qui auraient été des chômeurs.
Imaginez que les Pingouins de Pittsburgh disputent 10 parties de hockey contre les Canadiens de Montréal. Imaginez que les Pingouins gagnent les 9 premiers matchs, mais qu’ils perdent le 10e. Selon la logique de Jean-François Lisée, il faudrait conclure que le Canadien a une meilleure équipe que les Pingouins.
De plus, si l’on analyse la performance économique du Québec en fonction du taux d’emploi, le Québec accuse toujours un retard sur le reste du pays.
Mais Jean-François Lisée va plus loin dans son analyse pour nous faire croire au succès du modèle québécois en comparant les performances économiques du Québec à celles de l’Ontario. Il oublie de dire que si le Québec a comblé une partie de l’écart par rapport à l’Ontario, c’est parce que cette province vit un déclin économique important. Autrement dit, si le Québec a rattrapé l’Ontario ce n’est pas parce que le Québec a bien performé, c’est parce que l’Ontario a régressé.
Si Jean-François Lisée avait regardé l’ensemble de la situation au lieu de faire du cherry-picking, voici ce qu’il aurait observé:
Le modèle québécois est comparable au modèle climatique des réchauffistes, il fonctionne uniquement quand on trafique les données.
Sources:
Comparaisons interprovinciales: La production, Les revenus & La main-d’oeuvre
Une bonne réplique à donner Jean-François Lisé est la réponse offert par Affaire:
http://www.lesaffaires.com/blogues/rene-vezina/ce-que-le-taux-de-chomage-ne-dit-pas/507345
Je ne me rappelle pas voir vu un si grand écart à l’avantage du Québec. Si on s’en tient à ce seul indicateur, notre économie se relève vigoureusement. Et c’est en partie vrai. Mais il faut bien comprendre que le taux de chômage ne mesure que les gens en quête d’emploi. Ceux qui se sont découragés, ou qui demeurent sur les lignes de côté, ne sont pas pris en compte.
Mais en dévoilant ce bilan, Statistique Canada présente aussi d’autres données, moins réjouissantes.
Au Québec, peu de gens travaillent. Le taux d’emploi est encore bien inférieur à ce qu’on voit ailleurs au pays. En Ontario, il se situe 61 %. Du Manitoba à la Colombie-Britannique, il oscille entre 65 et 68 %. Au Québec ? À peine 59,5 %.
Le taux d’emploi, c’est le pourcentage des gens en âge de travailler (15-64 ans) qui travaillent effectivement. Les autres étudient, sont à la retraite, sont incapables de travailler… ou attendent.
Est-ce parce qu’il y a plus de jeunes aux études ici qu’ailleurs ? Non. Plus d’handicapés ? Pas davantage. Plus de gens découragés, qui ont abdiqué parce que leurs efforts ne donnent rien. C’est possible. Pour le reste, votre interprétation vaut bien la mienne.
Mais le fait demeure : plus de 40 % des gens en âge de travailler, ici, ne travaillent pas. Tant que ce chiffre demeurera aussi élevé, nous ne devrions surtout pas nous péter les bretelles en parlant de notre taux de chômage…
100% D’ACCORD AVEC QUÉBECDROITE
Donc selon Lisée le modèle québécois mis en place depuis 40 ans produit des résultats depuis 2 mois seulement et c’est la preuve qu’enfin ça marche?
Nanon! C’est le modèle Mulroney qui marche. Le Québec a une économie de PME qui tire ses ficelles du libre-échange.
Mais pour les chercheurs d’emplois ou pour les découragés qui ne cherchent pas, le bas taux de chômage qui va poursuivre sa chute en décembre est encourageant modèle québécois ou pas. Je suis content pour ces gens.