Tout premier billet publié dans la catégorie Arguing with Idiots, comme le nom l’indique, cette catégorie sera dédiée à la déconstruction des balivernes gauchistes qui se retrouvent dans nos médias.
La première victime ? Un texte de Léo-Paul « le rouge » Lauzon publié dans le journal Métro le 15 octobre dernier:
Dividendes et rachats d’actions
par Léo-Paul LauzonDéboulonnons le mythe des avantages collectifs des baisses d’impôt consentis aux compagnies. Selon certains, en diminuant leurs impôts, les compagnies réaliseront de meilleurs profits, et, selon leurs clichés primaires, investiront davantage pour créer des emplois et plus de richesse collective.
Business Week et The Economist l’ont dit : «Il y a très peu d’évidence que les baisses d’impôt décrétées pour les sociétés stimulent l’économie.» Vrai que les baisses d’impôt augmentent leurs profits, mais au seul bénéfice de leurs actionnaires, grâce à des dividendes et des rachats d’actions accrus. (ma réponse no.1) Le Wall Street Journal titrait : «Le déluge de dividendes et de rachats d’actions inquiète les économistes.» Imaginez, même les économistes américains s’inquiètent. En 2005, il y en a eu pour 500 G$ et pour 800 G$ en 2007, ce qui a «fait le bonheur des actionnaires, les dividendes étant moins imposés et seulement la moitié des revenus de capitaux étant taxable». Insensé. Cette démesure a exacerbé la spéculation et a engendré la crise financière. Le rachat d’actions est l’antithèse de l’investissement. (ma réponse no.2)
Le journal Les Affaires signale qu’Exxon Mobil a distribué à ses actionnaires 10,1 G$ sur des fonds autogénérés de 14,6 G$ au dernier trimestre (ma réponse no.3) et que l’industrie pharmaceutique a versé 440 G$ en dividendes entre 1991 et 2002 et investi seulement 110 G$ dans la recherche (ma réponse n.4). Et dire que Charest va, en pleine crise, leur verser 123 M$ additionnels, en plus des 450 M$ aux papetières, 300 M$ pour le nouveau logis de l’Orchestre symphonique, 75 M$ pour aider les Molson à acquérir le Canadien (et exonérer Gillett, le vendeur, d’impôts sur 633 M$), accorder des milliards aux alumineries sous la forme de tarifs d’électricité préférentiels, distribuer des millions à Rozon et à Ecclestone de la F1, etc.
Après, Charest a le culot d’exiger que la classe moyenne paie la facture des faveurs consenties au gratin en haussant la TVQ et des tarifs de services publics. Puis, IBM et Wal-Mart lancent chacune un programme de rachat d’actions de 15 G$ et Microsoft, HP et Nike, un de 53 G$. Plutôt que de baisser les impôts des compagnies, il faut les augmenter comme le fait Obama aux États-Unis. (ma réponse no.5) Mais nos politiciens continueront à égorger la population avec des taxes de vente et des tarifications des services publics. Pendant ce temps, le party continue, et Cogeco Câble se «réorganise» pour économiser 57 M$ d’impôts, Alcan n’a versé aucun impôt ces dernières années sur des profits milliardaires et l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux fleurit. Faut-il alors se surprendre de l’augmentation des inégalités économiques dévoilée par Statistique Canada et l’ONU? (ma réponse no.6)
Aux States, le National Association of Business Economist a recommandé d’augmenter les impôts sur le revenu des riches, comme le signalait le National Post : «Wealthy Americans should pay increasing higher taxes.» Ici, nos lucides économistes suggèrent de les diminuer et de taxer plutôt le monde ordinaire. (ma réponse no.7)
Réponse no.1
Il serait intéressant de voir où dans The Economist et Business Week cette citation a été tirée. Il est facile de faire des affirmations quand on ne les documente pas. M’enfin… Premièrement, Léo-Paul Lauzon devrait savoir que les compagnies ne payent pas vraiment d’impôt. Dans la réalité, lorsque l’on augmente les impôts des corporations, 70% de cette hausse est refilée aux consommateurs. Soulignons aussi que les investissements étrangers, créateurs d’emplois, représentent 16,1% du PIB dans les économies les plus néolibérales de la planète alors qu’ils ne représentent que 2,4% dans les régimes les plus étatisés.
Réponse no.2
Léo-Paul Lauzon oublie que les actionnaires ce sont d’abord et avant tout des gens ordinaires qui investissent leurs économies pour s’assurer une retraite confortable. Léo-Paul Lauzon serait-il en guerre contre les gens ordinaires ? Le dividende versé aux actionnaires permet de redistribuer les profits d’une compagnie, Léo-Paul Lauzon serait-il contre la répartition de la richesse ? Passons aussi l’affirmation complètement gratuite et loufoque voulant que les dividendes aient causé la crise économique. Pour savoir ce qui a causé la crise, il faut regarder du côté des gouvernements.
Réponse no.3
Encore une fois, Léo-Paul Lauzon se scandalise à la vue d’une corporation qui verse un dividende à ses actionnaires. Les détenteurs d’actions de compagnies pétrolières se répartissent de la manière suivante: 29% dans les fonds mutuels, 27% dans les fonds de pension, 23% chez des investisseurs individuels et 14% dans les REER. Un maigre 2% des actions est détenu par les dirigeants de compagnies. Quand une compagnie pétrolière engrange des milliards de dollars, ce n’est pas la petite élite dirigeante qui en profite, mais une bonne partie de la société ! En passant, pour l’année 2008, Exxon a payé 39,5 milliards de dollars en impôts. La moitié de la population américaine la moins fortunée (151 millions de personnes) n’a payé que 33,8 milliards de dollars en impôt.
Réponse no.4
Pour chaque dollar de revenu, les compagnies pharmaceutiques dépensent en moyenne 15¢ en R&D, 30¢ en marketing et administration et plus de 20¢ en dividende aux actionnaires. En guise de comparaison, les pharmaceutiques dépensent plus en R&D que des compagnies comme Microsoft, Intel, Cisco, Google, Nokia, RIM, IBM ou Apple. Pour faire de la R&D, une compagnie à besoins de revenus et d’investisseurs. Le marketing sert à augmenter le revenu et le dividende aux actionnaires sert à attirer les investisseurs. La R&D, le marketing et le dividende ne se concurrencent pas, ils se complémentent.
Réponse no.5
Désoler Léo-Paul, mais Obama a décidé de mettre sur la glace son projet d’augmenter les impôts des compagnies. Même lui est assez intelligent pour comprendre que ça causerait un tort important à l’économie.
Réponse no.6
S’il y a des paradis fiscaux, c’est nécessairement parce qu’il y a aussi des enfers fiscaux. Si le Canada était un paradis fiscal, l’argent resterait ici. De plus, le concept d’inégalité sociale est bidon. Il faut savoir que le niveau de vie des pauvres peut augmenter même si l’écart entre les riches et les pauvres s’accroît. Depuis 1997, le revenu médian s’est accru de manière significative: 15,7% pour les familles et 18,9% pour les personnes seules. Encore mieux, entre 1993 et 2005 (les chiffres les plus récents de Statistique Canada), il y a plus de Canadiens qui sont passés au-dessus du seuil de la pauvreté que de Canadiens qui sont passés sous le seuil de pauvreté.
Réponse no.7
Faire payer les riches… Cette méthode est actuellement utilisée dans quelques États américains (New York, New Jersey & Californie). Ces derniers ont réalisé qu’elle était inefficace parce que les riches décidaient tout simplement de déménager dans un État où les taxes étaient moins élevées. En 2000 (époque où Bill Clinton était président), les 5% d’Américains les plus riches assurant 56% des revenus de l’État. En 2001, Bush a fait passer le taux d’imposition des plus riches de 39,6% à 35,0%. En 2005, les 5% d’Américains les plus riches assurant 60% des revenus de l’État. Jamais dans l’histoire des États-Unis les plus riches n’ont autant rempli les coffres du gouvernement. La conclusion est évidente: trop d’impôt tue l’impôt. En réduisant le niveau de taxation des plus riches, on cesse de pénaliser leur travail. N’étant plus punis, ces derniers peuvent augmenter leurs revenus de telle sorte que, malgré la diminution du taux d’imposition, l’État peut (malheureusement) gonfler ses recettes. En passant, j’ai été incapable de retrouver la citation que Léo-Paul Lauzon aurait vue dans le National Post…
Beau travail, David.
Léo-Paul Lauzon est une blague. La qualité de son argumentation ressemble à celle d’un étudiant de secondaire 3. Ça manque énormément de profondeur et de nuances. Un ramassis de propagande quoi!
Est-ce que quelqu’un croit encore Léo-Paul Lauzon au Québec. À part TVA qui veut se faire moralisatrice en démonisant les grosses compagnies, qui l’invite encore à débiter ses conneries? Économiste mon cul, tout ce qu’il sait dire c’est que les générateurs de richesse sont méchants, en ommettant le principe même du profit. Un marxiste frustré, voilà la grandeur de l’homme.
C’est drôle qu’un supposé économiste semble ne rien savoir de la courbe de Laffer.
N’importe qui a un accès a une tribune (comme Léo-Paul) va avoir bien entendu des croyants.
Léo-Paul est bon pour notre société, car il faut avoir des pseudo-intellectuels bidon dans notre société, afin qu’on puisse se payer leur tête.
À part cela, lorsqu’on considère le régime Castriste comme un exemple d’un gouvernement réussi, autant dire que notre crédibilité est à zéro ou qu’on soit jamais allé dans le paradis socialiste qu’est le bon royaume oligarchique étatique qu’est l’île de Cuba.
Donc, Populisme+Socialiste=Purin indescriptible (pensez à Michael Moore).
Cherchez au site de l’UQAM et envoyez ce billet à l’adresse courriel de Léo-Paul Lauzon.
À vrai dire, c’est souvent les plus socialistes qui deviennent plus tard les plus pro-libre marché.
Merci pour cette intéressante leçon d’économie 101 :o)
Ce monsieur est visiblement de cette gauche naive et orbicole qui croit dur comme fer qu’un même homme sera tout à tour un loup, un mouton et un humaniste selon qu’il est à son compte, au compte d’un autre ou fonctionnaire.
À mon avis, sa vision d’une société prospère – pardon : heureuse passe sans doute par la nationalisation d’à peu près tout.
Ce monsieur n’a pas dû apprécier la chute du mur de Berlin.
Dans la même lignée, Oprah Winfrey. Elle vient de présenter un reportage sur le Danemark, et voici ce que DR a remarqué:
« Même le taux d’imposition danois – qui normalement peut effrayer les Américains – lui est apparu comme paradisiaque »
Sérieux, come on Oprah. Elle serait la première à vouloir s’en sauver: si un professeur primaire/secondaire paie le taux maximal régulier (49-56%), combien pensez-vous qu’une personne faisant autant d’argent qu’elle? Vite de même, probablement 60-70.
@derteil:
C’est facile parler lorsqu’on ne sait pas de quoi qu’on parle. Soit dit, à ce taux, fort probablement que le Danemark a raison d’être véritablement communiste au yeux des États-Unis (sauf que les vrais pays communistes ont un impôt minimal).
En fait, Oprah, c’est de la gauche néo-caviar.
Encore que, contrairement à ce qu’elle a choisi de présenter, le système danois comporte des éléments libéraux: PPP, assurance-maladie privée, concurrence dans les soins de santé, assurance-chômage privée, et d’autres choses.
Sur ton deuxième truc, des chiffres:
Système est-allemand de l’impôt sur le revenu
En passant, les rapports d’impôts norvégiens sont publics. Ils ont été publiés hier, le fun est donc commencé: on peut aller voir qui gagne comment, et on te sort ça en beaux tableaux de couleurs pour comparer les chiffres par sexe, âge, commune, région…
Skattelister 2008
Come on, les gars (POBDionne et Philippe, en particulier), Lauzon n’est pas du tout un économiste!
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9o-Paul_Lauzon
Il a, faussement, été qualifié d’économiste, parce qu’il a fondé la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, en 1996. En fait, il se sert de ses connaissances en comptabilité pour se présenter comme étant un économiste et pour nous servir sa boullie marxiste, communiste, castriste et chaviste.
Bref, en plus de n’avoir aucune crédibilité, ce type est, aussi l’un des plus grands menteurs sur sa profession, en se présentant comme étant un économiste, alors qu’il n’a aucune formation en économie, mais bien en comptabilité.
Citer Lauzon pour parler d’économie équivaut à citer du vent! Malheureusement, chez les gau-gauchistes, il est considéré comme étant un dieu en économie et ça, je ne comprends pas pourquoi.
Est-ce qu’il vivait sous une roche, le NEP et ses effets lui disent donc rien?
Assez impressionnant comme travail, en effet.
Pour ma part, je comprends difficilement pourquoi il n’y a pas tarification pour l’utilisation de certains services, certains services sociaux ou en santé, par exemple. Une tarification symbolique à la rigueur, pour ceux qui n’ont vraiment rien – car cela se peut, n’avoir « rien ».
Cela ne devrait pas être accepté qu’une partie de la population, tout en ne payant aucun impôt, ne paient non plus aucun tarif pour les services qu’elle utilise. Ça donne en sorte qu’une partie de la population contracte une dette – une dette symbolique mais une dette quand même – envers l’autre partie qui paie des impôts. Une dette symbolique qui n’a aucune prise concrète car les services peuvent-être consommer sous le couvert d’une apparente gratuité. Si tout le monde payait un tarif pour l’utilisation de services, un tarif variable en fonction d’une grille de calcul spécifique, il me semble que cela pourrait modifier la dynamique sociétale, chacun ayant, en fonction de ses moyens, le sentiment de mettre l’épaule à la roue.
J’ai simplement recyclé de vieux billets.
Moi aussi je peux être écolo !
Lol ! Quand même, quand même. Il fallait le faire et c’est du bon travail.
Je suis sûr qu’il préfère ne pas savoir que le NEP canadien a été un échec et que la NEP soviétique a été un succès pour tous les secteurs libéralisés.
Libre-marché/Liberté 2, Collectivisation/Étatisme 0.
@ Jean-Luc Proulx
Tu remarquera que j’ai utilisé l’expression «supposé économiste».

Parce qu’un bon gauchiste est un croyant. Un croyant ne réfléchie pas. Il croit que le système capitaliste est le mal incarné et qu’il doit être détruit, peu importe le coût humain que son idéologie (marxiste léniniste) va apporté au communauté qui supporte ces idées. Tu auras beau lui apporter toutes les preuves irréfutables de progrès très réelle que le système capitaliste a apporté à l’humanité, il ne peut pas et ne doit pas l’accepter. Essaie de faire comprendre à un témoins de jéhovah que c’est pas vrai qu’il va aller en enfer s’il se fait tranfuser du sang. Les gauchistes fonctionnent sur le même principe et ont la même incapacité de réflexion et d’analyse.
Bonne analyse !