Dans un autre excès de fièvre nationaliste, le Parti Québécois exige que la Caisse de Dépôt intervienne massivement pour empêcher que des intérêts étrangers prennent le contrôle d'entreprises québécoises.
Mais pourquoi les entreprises contrôlées par des étrangers suscitent-elles autant de méfiance ?
Entre 1990 et 2005, l'emploi dans les sièges sociaux localisés au Canada, mais sous contrôle étranger, a crû de 21%. Durant la même période de temps, l'emploi dans les sièges sociaux canadiens a eu une croissance anémique de 6%.
Mais ce n'est pas tout. Il a aussi été démontré que dans le secteur manufacturier, les établissements sous contrôle étranger sont plus productifs, innovent davantage, font un usage plus intensif de la technologie, versent des salaires plus élevés et emploient plus de travailleurs qualifiés que les entreprises se déployant exclusivement au Canada. Encore mieux, la concurrence créée par les multinationales étrangères entraîne une plus grande utilisation de nouvelles technologies dans les établissements canadiens.
En voulant faire de la Caisse de dépôt un instrument politique destiné à investir au Québec, on risque de se retrouver avec les mêmes problèmes que ceux retrouvés dans les Fonds d'Intervention Économique Régionale (FIER) c.-à-d. la Caisse va devenir un immense plat de bonbon dans lequel les amis du pouvoir pourront se servir à volonté aux frais des contribuables.
Dans une société, plus un gouvernement distribue de subventions, plus les gens auront un incitatif à recourir à des jeux de coulisses pour obtenir ces subventions.
Supposons qu’une mauvaise entreprise étrangère que nous appellerons Rodgers veule s’emparer d’un fleuron des communications québécoises que nous appellerons Vidéotron par une offre très alléchante.
Question 1 : Faudrait-il que la Caisse de dépôt crée une surenchère pour garder l’entreprise convoitée dans le giron québécois ?
Question 2 : Si vous avez répondu oui à la première question, peut-on appeler cette attitude une bonne gestion des économies des travailleurs ? J’espère que cette fois-ci vous répondrez non!
Bon d’un autre côté, histoire de pondérer les conclusions sur ces stats, les TPE (genre l’épicier du coin, le petit libraire, etc.) sont moins compétitifs que les multinationales qui, elles, suscitent certains appétits.
Donc bon, cette situation meilleure doit être corrélée avec la taille et le secteur des entreprises.
Le problème avec ce protectionnisme c’est qu’on veut encore avoir le meilleur côté de la médaille: on veut que Bombardier/Jean Coutu/etc achète des filières dans les pays étrangers mais on n’accepte pas que les compagnies étrangères fassent la même chose ici.
Bien sûr que ce serait mieux si une compagnie canadienne garderait le contrôle ici. Mais faut il qu’elle garde le contrôle car elle est la meilleure.
Le discours autours de la Caisse de Dépôt c’est typiquement celui des politiciens qui s’adressent aux émotions des gens plutôt que de s’adresser à leur raison.
Parlant de fièvre souverainiste:
http://www.politicoblogue.com/la-fievre-souverainiste.html
En fait, les politique de subventions régionales sont toujours un prétexte pour favoriser des amis du régime, aller gagner des votes ou pour maintenir des régions sous le respirateur artificiel. Un organisme régional va créer quelques emplois de fonctionnaires, donner un pécule à quelques festivals de la patate douce et se présenter dans des colloques prestigieux où on vantera leurs réalisations.
Poussons la logique jusqu’au bout. Pourquoi ne pas couper le vivres aux régions ? Abolissons les subventions et les programmes régionaux. Il s’agit de prestation d’aide-sociale appliquée à grande échelle, mais à petite dose. On maintient le patient en vie, sans jamais le remettre sur ses pieds. Mises devant la perspective de ne plus recevoir de fonds subventionnaires, les régions et leurs municipalités devront se prendre en main.
Cette logique devrait aussi s’appliquer à l’aide internationale. Pourquoi financer l’ACDI, si on donne plus rien à la Gaspésie ? De toute façon, l’argent envoyé dans les pays subsahariens ou latino américains finissent souvent dans les poches des petits potentats locaux. Encore là, c’est leur administrer un poison lent, qui les maintient dans leur pauvreté en nous donnons bonne conscience.
Les régions les plus douées et les plus créatives s’en sortiront. Quant aux autres, ce n’est pas à la collectivité à les maintenir artificiellement peuplées.
Excellent!
@Procule:
Bien d’accord avec toi. Le libre-échange, ça ne peut exister que quand ça va dans les deux sens.
Je crois que même les régions du Québec ou les régions du monde peuvent prospérer dans ce monde. Qu’elles puissent être faiblement ou hautement peuplées, grandes ou petites, avec peu ou beaucoup de ressources naturelles, chaque cas peut présenter des avantages économiques particuliers dans certains domaines.
En fait, oui, en maintenant sous respirateur artificielle (exemple: les prestations plus hâtives pour chômeurs dans certaines régions), on a découragé un entreprenariat local qui, sans son chèque de BS, aurait trouvé des façons permanentes de mieux-vivre.
Mieux vivre, c’est là l’aspiration principale de tout humain depuis les débuts de son histoire.
Pour vous donnez une petite idée de l’intervention massive du gouvernement québécois dans l’économie.
La somme des prêts du gouvernement à Rio Tinto Alcan est passé depuis hier à 575 millions de $ can (491 $ US).
491 millions US dans l’économie du Qc c’est l’équivalent de 26,8 milliards dans l’économie américaine.
Ce seul montant, dédié à Rio Tinto Alcan, est supérieur aux montant que le gouvernement américain à donné à GM et Chrysler.
Pierre Langlois
Moi, rêver d’être hors sujet, c’est comme toi que j’aimerais être.
Le problème n’est pas libéral, péquiste, fédéraliste ou souverainiste. Il est GOUVERNEMENTAL. Chaque personne — sauf toi — s’est totalement abstenu de commenter sur la question nationale (ou la souveraineté ou l’indépendance…) parce que ce n’était pas le sujet.
J’voudrais d’ailleurs remercier David, pour ne pas avoir affirmé que les FIER, les problèmes de la CDPQ (et cie…) étaient un scandale libéral, car ce n’est pas le cas. Si c’était le PQ au pouvoir… Ca serait les amis du PQ. Idem pour l’ADQ. Idem pour QS. Non, ca serait pire pour QS.
Tout à fait d’accord avec toi. Il y a le politiquement correct (aider les pauvres pays, pardons pays pauvres) et le politiquement nécessaire.
En les mettant sous perfusion, on les infantilise d’une certaine manière.
De la bonne vieille charité chrétienne. Du sentiment au lieu de la raison.
Quelles sont les contributions politiques de Rio Tinto ? C’est une puissante multinationale localisée dans des régions éloignées. Le genre de choses qui donne des érections nocturnes aux politiciens…
L’épicier du coin peut être tout aussi compétitif. Peut-être qu’il ne bas pas les prix, mais il peut vraiment gagner en service. Il ne faut pas se limiter à la seule idée du prix. Plusieurs personnes, dont moi, sont prêtes à payer plus cher pour avoir un meilleur service.
@johanncasparschmidt
Si la charité est volontaire, c’est correct, qu’elle soit indoue, chrétienne, musulmane ou émotive. La question est : est-t’elle efficace. Si la charité est volontaire, cette question ne concerne que le charitable.
Certes, et tu as raison, mais par rapport aux stats présentées par David, ton petit épicier contribuera aux 6% du taux de croissance de l’emploi, tandis que le groupe, qui ouvre des succursales à tour de bras, etc., contribuera aux 21%. Le petit épicier n’intéresse pas les investissements étrangers, contrairement au groupe. 😉
Touts les grands ont commencés petit. Les gros qui font pas une bonne job s’effondrent et laissent la place aux petits qui ont bien géré et innové. On peut innover en donnant un meilleur service que sont concurent.
La démocratie au Québec c’est l’institutionnalisation d’un système de pot-de-vins.
Le gouvernement distribue de l’argent pour avoir des votes et les gens votes pour avoir de l’argent du gouvernement.
Entre les 2, il y a une classe de contribuables qui passent toujours au cash.