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Peer Steinbrück, le ministre allemand des finances, à propos du virage keynésien de l’Angleterre: « All this will do is raise Britain’s debt to a level that will take a whole generation to work off. The same people who would never touch deficit spending are now tossing around billions. The switch from decades of supply-side politics all the way to a crass Keynesianism is breathtaking. » |
Et tu sais quoi?
Herr Bundesfinanzminister Steinbrück est dans le SPD. C’est un gauchiste.
Shit… ça veut tu dire qu’on est tous des gauchistes finalement??
Des fois qu’on serait tous des gauchistes en train de se faire traiter dans un genre de simulateur de vrai-vie comme la Matrice… genre…
À la lecture de ce billet, certains seront peut-être induits en erreur par son titre et auront l’impression que le ministre allemand des finances s’oppose au mesures keynésiennes contre-cycliques et qu’il considérerait celles-ci comme découlant d’une grossière ignorance. Or, il semble bien que cette impression ne correspondrait pas à la réalité.
Lorsqu’on lit le texte de l’entrevue que Steinbrück a accordée au magazine Newsweek (texte qui fut à l’origine de l’article du Timesonline auquel renvoie le billet), on constate que Steinbrück condamne plutôt l’importance des plans de relances qui sont proposés. Il promeut plutôt une approche plus prudente basée sur les résultats obtenus en cours de route :
D’autre part, le texte nous apprend que Steinbrück condamne aussi la baisse annoncée de la taxe de vente au Royaume-Uni.
L’article auquel renvoie le billet ajoute que Stienbrück, de son côté, a récemment augmenté la taxe de vente en Allemagne.
Donc, pire qu’un droitiste impur, Steinbrück me paraît être plutôt à gauche; ce que semble confirmer son affiliation au Parti social démocrate.
N’y a-t-il donc pas moyen de trouver, en ce bas monde, d’authentiques droitistes ailleurs que chez certains participants de ce blogue?
Cela étant dit, dans l’entrevue qu’il a accordée, Stienbrück a mentionné quelque chose qui me chicote aussi personnellement :
Je trouve également passablement dérangeant que les investissements contre-cycliques destinés principalement à redonner confiance aux citoyens soient vendues par leurs promoteurs par des affirmations incessantes que l’on vit une dépression économique qui ne pourra qu’empirer sans l’adoption de telles mesures.
Je me demande souvent si, au bout du compte, toute l’opération n’enlève pas plus de confiance aux citoyens qu’elle peut leur en redonner…
@ crible politique
Exactement ce que ce billet dit.
Il dénonce le keynésianisme crasse.
Mais encore une fois ton dogmatisme prend le dessus.
Il y a eau beaucoup d’intervenants sur ce blogue avec qui je n’étais pas d’accord. Mais avec ton aveuglement, tes faux airs de supériorité et ta manie à soulever des arguments bidons au lieu d’admettre tes erreurs tu es de loi la personne la plus désagréable à fréquenter ce site.
L’Allemagne était très froide face aux bailouts (on a accepté d’aider les banques pour éviter un effondrement mais on ne voulait sauver aucune autre industrie) et le gouvernement fédéral n’était aucunement intéressé à ramasser la facture comme cela arrive trop souvent dans les projets communautaires. Le 31 milliards, c’est notre juste part et je souhaite qu’Angela Merkel tienne son bout et qu’ils n’auront pas un Euro de plus.
L’argument allemand est que les entreprises « gardent » la baisse de taxe en augmentant leur prix alors que le but d’une baisse de taxe, selon eux, est de remettre de l’argent dans les poches des consommateurs.
Donc, selon Steinbrück, ça ne peut pas être invoqué pour remettre en marche la consommation.
En ce qui a trait à l’augmentation de la TVA allemande de 16 à 19% au 1er janvier 2007, le gouvernement fédéral avait donné deux buts:
– 1% sert à compenser partiellement la baisse des cotisations à l’assurance-chômage afin de stimuler la création d’emploi.
– 2%, entre le fédéral et les Länder, servent à balancer le budget fédéral d’ici 2011 et à rembourser la dette allemande de 1500 milliards d’Euros.
Steinbrück est contre l’orgie de dépenses keynésienne. Il y a juste toi qui n’a pas compris ça.
Steinbrück a dit quelque chose que Bush, Obama, Harper, Ignatieff, Layton, Duceppe, Charest, Marois et Dumont n’ont jamais osée dire.
Ici c’est la pensée unique.
@ Hollenthon,
Je n’irai certainement pas jusqu’à dire que le billet dit la même chose que j’ai dite, mais j’admets qu’il n’est pas en contradiction avec les précisions que j’ai apportées.
Je persiste cependant à croire que, dans le contexte de ce blogue, c’est à dire suivant de nombreux billets contre toutes mesures keynésiennes contre-cycliques, ce billet pouvait induire en erreur en laissant croire que Steinbrück était contre toutes dépenses contre-cycliques.
Je n’exclus pas la possibilité que ma crainte ait été injustifiée.
J’en suis sincèrement navré.
@ John Paul Jones
N’ai je pas justement précisé que Steinbrück était contre l’orgie de dépenses keynésiennes (sans pour autant être contre des dépenses keynésiennes)?
Je veux bien que tu tentes de me prendre en défaut, mais un peu de sérieux quand même.
Et c’est une déclaration qu’aucun politicien québécois ou canadien oserait faire.
Harper déclare une pareil chose demain, et ce sera un drame nationale.
Steinbrück est un membre influent du SPD. Le parti va écouter. Comme c’est à gauche, on va pardonner (n’est-ce pas toute la différence d’avec Harper?).
Si c’est le SPD qui parle contre les bailouts, tu embarques nécessairement les grands syndicats (DGB, Deutscher Gewerkschaftsbund). Alors, tu t’assures que ce ne seront pas eux qui vont pleurer pour que des emplois soient sauvés à coup de millions de l’argent des contribuables (Steuergelder).
Même si les Verts (Die Grünen/Bündnis 90) sont plus à gauche que le SPD, ils ont déjà goûté au pouvoir alors ils vont suivre la voie pragmatique.
À droite, la CDU/CSU et le FDP ne pourront rien faire d’autre qu’applaudir. Non seulement par idéologie, mais aussi parce que la marge de manoeuvre allemande est de toute façon très limitée: la dette, c’est 64% du PIB.
Alors il reste quoi? Die Linke. La gogauche la plus crasse, déjà opposée au capitalisme. Le parti est né de la fusion des ex-communistes est-allemands et de la frange radicale du SPD qui n’a jamais accepté le recentrage du parti. Pour eux, le SPD est l’ennemi de classe bourgeois anyway.
J’ajouterais même une autre chose à ton point David: l’Allemagne sera en élection en septembre 2009. À parti de la fin de l’année, les gestes des partis ont une forte influence sur le vote. Le SPD, qui veut revenir en force, serait mal avisé d’appuyer une idée qui a une répercussion fortement négatives sur les finances publiques.
Pour ma part j’ai apprécié l’ajout du crible politique. Parce qu’en effet, j’avais interprété le billet comme quoi l’homme était contre l’idéologie keynésienne. Ce qui ne sembler pas être tout à fait le cas.