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L’économiste Paul Collier au sujet des causes de la crise alimentaire en Afrique: The remedy to high food prices is to increase food supply, something that is entirely feasible. The most realistic way to raise global supply is to replicate the Brazilian model of large, technologically sophisticated agro-companies supplying for the world market. There are still many areas of the world that have good land which could be used far more productively if it was properly managed by large companies. Unfortunately, large-scale commercial agriculture is unromantic. We laud the production style of the peasant: environmentally sustainable and human in scale. In respect of manufacturing and services we grew out of this fantasy years ago, but in agriculture it continues to contaminate our policies. In Europe and Japan huge public resources have been devoted to propping up small farms. The best that can be said for these policies is that we can afford them. In Africa, which cannot afford them, development agencies have oriented their entire efforts on agricultural development to peasant style production. As a result, Africa has less large-scale commercial agriculture than it had fifty years ago. Unfortunately, peasant farming is generally not well-suited to innovation and investment: the result has been that African agriculture has fallen further and further behind the advancing productivity frontier of the globalized commercial model. |
Tout à fait. Du romantisme mal placé, qu’on a dès lors relié au concept de « souveraineté alimentaire ».
Dans cet esprit, chaque pays devrait être auto-suffisant en terme de production alimentaire. Puis, chaque région, chaque ville, chaque village et éventuellement, chaque famille.
Si c’est pas rétrograde, je me demande ce que c’est.
Tout ça pour éliminer le commerce, donc le profit, voire l’argent de nos vies.
Utopisme non seulement naïf mais assassin.
Je me dois d’avouer très sincèrement que ces propos ne sont pas sexy mais ils ont le mérite d’être juste.
Je suis un romantique et j’adore sincèrement quitter ma ville et voir et sentir ces belles fermes et ces beaux paysages pitoresques intouchés…
Le monde évolue et une bonne lecture de la « réalité » est beaucoup plus porteuse de solutions qu’une adhérance à une Vérité romantique statique.
Il y a des gens qui crèvent de faim et les propos de Paul Cellier ne sont peut-être pas sexy mais ils ont le mérite de nous dire Hey ! On se reveilles-tu ?
C’est pas dans chez notre clique de média gauchistes qu’on risque de lire une opinion aussi éclairante sur la crise alimentaire.
Je fais un petit résumé de ce que mon cerveau a compris et sélectionné de l’opinion de Paul Collier. Comme d’habitude, ceux qui remarqueront que quelque chose cloche avec ce que j’apporte : n’hésitez pas à me le faire remarquer.
« The best solution to a problem is often not closely related to its cause (a proposition that that might be recognized in the climate change debate) » (Paul Collier)
«On entend généralement par cause d’un fait ce qui le produit ou du moins participe à sa production. Donner les causes d’un fait revient à le rendre intelligible en répondant à la question : « pourquoi ce fait a-t-il lieu ? ». La donnée des causes peut donc être conçue comme l’explication du fait par excellence.» (Wikipédia)
Paul Collier explique que la cause principale de l’augmentation du prix des denrées est paradoxalement due au succès de la globalisation des marchés et de la réduction de la pauvreté. Il parle de la Chine dans laquelle les foyers se sont enrichis notamment par le bais d’exportations massives vers nos marchés occidentaux. Étant plus riches, les chinois mangent mieux et davantage de produits luxueux comme de la viande. Hors, pour produire un kilo de viande, il faut six kilos de grains. Et le bétail qui sera mangé par les asiatiques de consommer davantage du grain qui était auparavant mangé par les africains.
Ainsi, Collier explique « pourquoi ce fait a-t-il lieu?», pourquoi les denrées ont connu une raréfaction et une explosion de leurs prix : en gros, cela serait causé par le phénomène de la globalisation des marchés.
Pourtant, la meilleure solution pour contrer la pénurie des denrées n’est pas de s’attaquer à la cause, la globalisation des marchés. Une solution durable et efficace n’est pas, par exemple, de cesser de nourrir le bétail que l’on importe en Asie pour plutôt nourrir les gens en Afrique. Une solution efficace à long terme n’est pas non plus de diminuer les exportations de grains pour plutôt nourrir la population locale affamée; de faire prévaloir le besoin du consommateur qui a faim sur celui du producteur qui s’appauvrit.
Pour Collier, la solution réside plutôt dans l’implantation d’une agriculture africaine commerciale à grande échelle adaptée à la mondialisation.
L’agriculture paysanne de type romantique qui prévaut en ce moment en Afrique n’est pas adaptée à la nouvelle réalité des marchés. L’Afrique n’a pas les moyens de supporter une vision de l’agriculture romantique de laquelle est par exemple exclue la possibilité d’utiliser des OGM. Favoriser une agriculture commerciale à grande échelle, avec toutes les infrastructures que cela nécessiterait, serait une solution adaptée à la nouvelle réalité des marchés. Cette solution permettrait de produire quantité suffisante de denrées pour nourrir les gens qui ont faim à des prix compétitifs en même temps que de favoriser un marché adapté à la mondialisation et enrichir les producteurs et l’Afrique dans sa globalité.
J’aimerais que la solution proposée par Paul Collier soit applicable et garante de succès sur toute la ligne. Car la solution qu’il propose semble « simple » et efficace. En surface du moins.
Est-ce qu’on doit comprendre que les auteurs induisent qu’il faut s’adonner à une agriculture non-durable? Ainsi, on évite une crise alimentaire modérée aujourd’hui pour avoir une crise alimentaire radicale demain?
Je suis d’accord qu’il faut abandonner l’idéal romantique de l’agriculture à échelle humaine pour développer une agriculture industrielle mais je ne comprends pas pourquoi ils mêlent l’idée d’une agriculture durable avec ça; il me semble que ce sont deux débats différents (et qui, selon moi, mènent à des conclusions inverses).
Durable = sous utilisé, improductif et non rentable.
À fuir comme la peste.
En lisant ceci, je voyais nos gogauchistes brandir une croix, comme pour effrayer un vampire. « Arrière exploiteur capitaliste! »
En fait, l’approche gogauchiste pour résoudre le problème de la faim dans le monde devrait en principe tourner au tour de la diminution de consommation et de la meilleure répartition des aliments. Il faudrait, pour bien faire, qu’on envoie au tiers-monde des aliments prélevés au Provigo du voisinage. Par bateau à voiles, bien sûr.
En fait, ils voudraient qu’on aille tous sur le régime « Weight Watechers » végétarien…