Quelle est l'effet de la mondialisation sur la liberté de presse ?
En utilisant le "The Globalization Index" de la revue Foreign Policy, j'ai divisé les pays en 4 groupes: le "groupe 1" représentant les pays les plus mondialisés et le "groupe 4" les pays les moins mondialisés. Pour chaque groupe, j'ai déterminé la liberté de presse moyenne en utilisant le classement 2006 de Reporter Sans Frontières.
Le résultat:

Plus un pays est mondialisé, plus il est ouvert sur le monde, plus ses commettants sont nombreux et plus l'obligation de transparance est présente. Conséquence: il est difficile pour un "gouvernement mondialisé" d'exercer un pouvoir coercitif sur la presse.
Sources:
The Globalization Index
Le principal avantage de la mondialisation de la presse, selon moi, c’est que les citoyens peuvent lire un point de vue extérieur sur ce qui se passe dans leur pays. Cela permet de lutter contre la concentration de la presse et donc, l’uniformisation des idées. Je peux imaginer le sentiment jouissif que ressentent les Chinois qui réussissent à contourner leur firewall national et qui consultent Reuters, The Australian ou le Washington Times. J’ai aussi été surpris d’apprendre une chose ou deux sur le Québec en lisant des journaux Écossais ou Australiens.
Le petit côté pervers de tout cela, c’est justement quand le point de vue étranger prend le dessus sur la vision locale. Ça me fait toujours sursauter quand je lis des articles sur l’actualité canadienne ou québécoise qui ont été rédigés par AFP (Agence France-Presse). Ce que ce « sweat shop » de l’information internationale produit, ce sont des article à bas pris. Et bien souvent, c’est bourré d’erreurs.
Un article récent de l’AFP dans La Presse parlait du référendum de… 1981 au Québec! Un autre article situait Baie-Comeau en banlieue de Montréal. Enfin, côté vocabulaire, on a droit à un « proviseur de lycée dans l’arrondissement de Saint-Hubert » (directeur d’école secondaire à Saint-Hubert »).
Moi, ce qui me déprime avec la liberté d’expression, c’est ce qu’on en fait. Je me souviens d’avoir vu un film avec ma copine qui se passe durant la chute du mur de Berlin. En sortant du film, on passe au dépaneur et là, le choc. A peu près trente revues différente, mais qui parlaient toute de Star Académie. J’ai déprimé une soirée de temps. Merde, y,a du monde qui crève pour l’avoir et la maintenir, nous, on l’a et on l’utilise pour publier 30 revues qui racontent les mêmes ragots sur le même truc insipide, wow, ça valait la peine!
Ne vous meprenez pas, je suis pas contre la liberté de presse, au contraire, je suis un fan fini de la liberté d’expression et de presse, je suis contre a peu près toute forme de censure. Mais ça me désole de voir comment on utilise un truc qui a tellement de potentiel, principalement pour écrire des âneries. C’est pareil avec l’internet, un potentiel d’information presqu’infini qui sert principalement a jouer en ligne et écouter de la porno.
@Kraman,
n’oublie pas qu’Internet a débuté comme plateforme d’échange d’idées entre les universités et les centres de recherche (surtout américains).
Aujourd’hui, Internet est encore et toujours un espace d’échange des idées. C’est un immense succès dans ce sens, et de nombreux projets l’ont prouvé (par exemple, les bases de données online sur le génome humain, les wiki de chimie organique, les bases de données d’articles scientifiques, etc).
Il ne faudrait pas se laisser impressionner par le volume impressionnant de contenu commercial sur Internet; en parallèle, le volume de recherche universitaire a fortement augmenté depuis l’arrivée du web, et le « web commercial » dispose d’un espace quasi infini pour se développer sans nuire à l’espace des idées. Surtout avec IPv6 qui s’installe tout doucement.
Mieux encore, la démocratisation et la commercialisation du Web a enlevé le fardeau des infrastructures de télécom aux universités, leur permettant de se concentrer sur la recherche et sur la communication en tant que tel.
Le pessimiste verra les 90% de journaux de pop-junkfood-culture dans les étals. L’optimiste verra les 10% de journaux d’analyse politique, sociale ou scientifique. Le réaliste comprendra que l’un n’existe pas sans l’autre, et vice versa.
Sans pubmed je me demande comment on pourrait fonctionner en science…
D’ailleurs je me demande comment les gens fonctionnaient avant pubmed…
David, j’utilisais surtout Citeseer et DBLP quand je faisais de la recherche, mais je suis d’accord avec toi. Trouver des articles sur un sujet pointu devait être une tâche longue et fastidieuse, à éplucher des gros bouquins de références biblio et des proceedings de conférences.
Je me demande où en serait la recherche si Internet ne s’était pas « consumérisé ». Le coût d’utilisation (au bit d’information) demeurerait fort probablement élevé.
Même chose avec les revues. C’est grâce au fort volume de publications à caractère « quotidien » que le coût de l’impression a diminué. Des géants comme Transcontinental offrent des prix concurrentiels à des petits clients comme la science et la poésie, surtout grâce au volume de télé-horaires et de revues pour adolescentes, qui rentabilisent les presses.
Du côté de la technologie, c’est l’industrie de la pornographie qui peut avoir une incidence majeure sur les choix du marché. Par exemple, le monde de la porno ayant choisi le nouveau format HD-DVD plutôt que Blu Ray, la balance pourrait pencher définitivement en faveur du premier format.
Situation connue: «Pour le Betamax face au VHS, la problématique était la même, selon certains analystes. L’hostilité de Sony envers les films X aurait été l’une des causes de la défaite de son format vidéo magnétique.» (source: PC Impact)
Ce qui se fait en 5 minutes aujourd’hui devait prendre des heures !
C’est un point intéressant…
La porno et autre cyber-inutilité a popularisé internet de manière a rendre son utilisation possible pour des trucs comme pubmed.
Toujours pour la porno, 2006 a marqué pour la première fois une baisse du trafic sur les site XXX (faudrais que je retrouve la source).
Que signifie « mondialisation ». C’est mon ignorance qui parle, mais bon, ce terme est assez flou dans ma petite tête ^^.
L’Union Européenne, qui offre un protectionnisme avec les pays à l’extérieur de ses frontières, est-elle mondialisée?
Et est-ce la présence de la démocratie et d’un état moins fragile qui ne serait pas mieux lié à la liberté de presse? Car à mon avis, un état très fragile tente toujours de contrôler l’information, tandis qu’un pouvoir solide n’en a pas besoin. À ce niveau, la démocratie semble être un régime politique plus solide que la dictature.
Bonjour! Je vous conseil des vidéos d’Etienne CHOUARD sur youtube… il vous parlera de démocratie et de presse libre…
« Étienne Chouard »
LOL