J'ai déjà écrit que dans nos économies mondialisées, les états se font compétition pour attirer des entreprises: une augmentation du fardeau fiscal signifie qu'un pays devient moins compétitif quand vient le temps d’attirer des investisseurs (et inversement).
Pour ceux qui doutent encore de cette réalité, voici une pub que c'est payé la Macédoine dans "The Economist":

Encore des doutes ?
À quand une pub semblable pour le Québec question de faire compétition aux économies qui nous entourent ?
Si le Québec était un état souverain (ou s’il faisait partie d’un ensemble confédéral), il aurait les coudées franches pour faire ce genre de campagne. Car il ne s’agit pas uniquement de publicité, il s’agit aussi de créer les incitatifs économiques qui vont avec.
Je ne vois pas en quoi la souveraineté changerait quelque chose…
Si la volonté n’est pas là maintenant, elle ne va pas apparaître comme par magie le lendemain d’un « oui ».
370Euro par mois de salaire moyen…
J’aime encore mieux avoir une croissance du PIB de 2.0% que ça !
Le prix d’un 2½ à Skopje n’est pas le même qu’à Paris…
Et avant d’augmenter le salaire des gens, il faut faire venir les businessmen !
Ce n’est sans me rappeller les pancartes fesant la promotion du Québec au USA du temps de Duplessi:
« Quebec, where cheap labor is! »
L’histoire est injuste avec Duplessi concernant son développement économique.
Duplessi a été capable d’attirer ici des entreprises qui ont investi des centaine de millions de dollar (de l’époque) pour construire des méga-installation.
Une fois le « big business » implanté dans la province, les salaire ont fini par monter, c’était dans la suite logique des choses.
Je suis d’accord avec toi, d’ailleurs, peu à peu, l’histoire commence a lui rendre justice(puisque les acteurs de la révolution tranquille en perdent peu à peu le monopole). Du point de vue économique, le régime Duplessi était la condition sine qua non de la révolution tranquille. C’est quand même sous son régime qu’on a électrifié les campagnes entre autres.
Les véritables critiques contre son régime, ont plus trait au patronage, à la corruption, l’anti-syndicalisme et aux tricheries électorales de son régime.
En effet, tout ça est plus que répréhensible.
Mais je vais donner un autre exemple sur des critique trop dur pour Duplessi.
Duplessi a construit des écoles et des hôpitaux à la tonne. On a ensuite beaucoup reprocher à Duplessi d’avoir confier ces institutions aux clergés.
Mais la logique de Duplessi était simple: si à l’époque le Québec avait les moyens de construire, il n’avait pas les moyens de gérer. C’est pourquoi c’est le clergé qui a pris les commandes.
M’enfin, on s’éloigne de la Macédoine.
La macédoine c’est pas juste des salaire de 370€, c’est aussi et surtout des tonnes d’avantages fiscaux.
C’est pour faire prendre conscience aux gens de la compétition que se livre les états (et les provinces) pour attirer les investissement étrangers.
Bien que Duplessis ait aidé à la construction d’écoles et d’hopitaux dans les comtés tenus par l’Union nationale, on pourra lui reprocher de ne pas avoir voulu intervenir plus profondément dans la sphère sociale, pour le bien de sa société.
Dans les programmes éducatifs, on peut lui reprocher de ne pas avoir intervenu du tout pour laisser entrer les sciences ou pour augmenter l’âge obligatoire pour fréquenter l’école. Dans les faits, l’école n’est devenue obligatoire que sous le gouvernement d’Adélard Godbout. Au niveau social, pour son époque, on peut lui reprocher de ne pas avoir accorder l’égalité « électorale » aux femmes (Bon, ok, c’était un conservateur traditionnel).
Au chapitre des industries, Duplessis a favorisé l’arrivée d’entreprises qui ont su exploiter le minerai de fer du Nord. Même s’il a « donné » le minerai à un cent la tonne à l’Iron Ore, ça a laissé des infrastructures et de grandes villes minières qui fonctionnent bien aujourd’hui (malgré la crise de 1982) sur la Côte-Nord.
Cependant, était-ce nécessaire ? Les villes minières du Labrador semble toutes aussi bien se porter aujourd’hui même si la même tonne valait 33 cents plutôt qu’1 cent au Québec à l’époque. Ça a peut-être aussi contribué à garder l’État le plus petit possible, les revenus n’étant pas ce qu’ils pouvaient être.
Il y a de la place à la révision puisque l’Histoire est faite par des gens bien de leur époque. C’est aussi pour ça qu’il faut faire attention, ça donne parfois naissance à du négationnisme pur et simple.
On pourra aussi critiquer et réviser la Révolution tranquille comme plusieurs le font actuellement.
Cependant, c’est grâce à elle que beaucoup de Québécois ont pu étudier et qu’on ne travaille pas, comme nos parents, dans l’usine de textile de la ville, l’usine que protégeait Duplessis contre les tentatives de syndicalisation, ou sur la ferme familiale.
Tout ça a contribué à donner plus de possibilités aux Québécois. Faut pas le renier non plus, même si c’est pas correct de dire cela selon la nouvelle pensée dominante.
Ça serait ironique qu’un pays aussi mal parti que la Macédoine devienne un jour plus riche que le Québec…