Le nouveau concept à la monde chez les écologistes/protectionnistes ?
Le "food miles".
Selon ce concept, il faut impérativement acheter des aliments produits localement parce que l'importation de denrées alimentaires génère des gaz à effet de serre (GES).
L'université Lincoln s'est penchée sur la question pour découvrir que… le concept est faux ! Dans une région non propice à l'agriculture (comme le Québec), la production d'un aliment créée plus de GES que son importation d'une région qui est propice à l'agriculture. Pourquoi ?
Parce que la distance ne fait pas foi de tout dans le calcul des GES émis. Dans une région non propice à l'agriculture on doit: utiliser plus de fertilisant (grand producteur de GES), avoir un important travail mécanique de la terre (tracteurs) et utiliser une infrastructure plus énergivore (serres, établissements chauffés).
À titre d'exemple, voici la comparaison des GES émis pour: la production en Angleterre -vs- la production/importation de la Nouvelle-Zélande vers l'Angleterre:
Produits laitiers:
Production en Angleterre: 2 920,7 kg de GES par tonne de produits laitiers
Production/Importation de la Nouvelle-Zélande vers l'Angleterre: 1 422,5 kg de GES par tonne de produits laitiers
Pommes:
Production en Angleterre: 271,8 kg de GES par tonne de pommes
Production/Importation de la Nouvelle-Zélande vers l'Angleterre: 185,8 kg de GES par tonne de pommes
Agneaux:
Production en Angleterre: 2 849,1 kg de GES par tonne de viande
Production/Importation de la Nouvelle-Zélande vers l'Angleterre: 688,0 kg de GES par tonne de viande
Sans compter le fait que selon ce concept, impossible de manger des bananes l’hiver au Québec (ni même l’été) ou simplement de la laitue fraîche à l’automne ou l’hiver. Les patates et les navets, c’est bon, mais trop, c’est comme pas assez.
Yep !
Bien sûr, on pourrait produire localement des laitue fraîche en hiver au Québec (et même des bananes) mais au prix d’une utilisation colossales d’énergie pour chauffer des serres.
Un choix bien peu écologique comparativement à l’importation.
Hein quoi? Pardon? Que l’abitibi ou la Gaspésie compte assez peu de terre agricole vraiment propice, je veux bien, mais de là a dire que le Québec est non propice à l’agriculture, faut pas charier non plus. La Montérégie et l’Estrie(et autrefois Montréal et Laval) compte des terres très fertiles. C’est sur qu’on y fera pas pousser des bananes, mais pour les tomates, les patates, les pommes, le mais, le lait et une multitude d’autres produits, nos terres sont loin d’être non propice à l’agriculture.
Qu’il y ait utilisation excessive d’engrais, de fertilisants, de pesticide, probablement, mais c’est plus lié au fait qu’on utilise ces procédés de façon quasi traditionelle depuis les années 50.
Mais reste que le principal avantage à manger local, c’est pas vraiment les GES, mais plutot la fraicheur simplement.
L’agriculture au Québec ce fait sur une période de 4-5 mois environ…
Et? Pour ce que l’on cultive, c’est tout ce qu’il nous faut. Les fraises par exemple sont récoltés fin juin début juillet, on aurait vraiment besoin de 12 mois de beau temps pour en cultiver plus efficacement? Je te l’ai dit, on cultive pas de banane ici, ni d’ananas ou d’oranges. On a pas besoin de 12 mois de beau temps pour avoir une terre propice à l’agriculture. D’ailleurs les pommes, dans les climats tropicaux… ça le fait pas.
La plupart des arbres fruitiers, peu importe le climat, ne peuvent donner qu,une récolte par année, les arbres peuvent pas faire mieux, donc peu importe la longueur de la saison, la récolte est la même. C’est généralement la même chose pour la plupart des cultures.
L’exception qui va dans ton sens, c’est peut-être l’agriculture animale(L’élevage, mais aussi le lait et les oeufs, etc.) Les vaches, l’été peuvent aller dehors, mais l’hiver faut les garder au chaud et éclairer leurs étables, ce qui fait que ça doit produire plus de GES que dans des climats plus doux.
Oui.
Dans les climat comme le notre, peu propice à l’agriculture, comme l’étude l’explique on doit utiliser plus de fertilisant (grand producteur de GES), avoir un important travail mécanique de la terre (tracteurs) et utiliser une infrastructure plus énergivore (serres, établissements chauffés).
Faux, c’est aussi le cas des fruits (le cas des pommes de l’étude).
Les tracteurs, ils en utilisent autant ici qu’en Nouvelle Zélande que je sache. L’agriculture de serre, je te le donne, mais c’est pas exactement le gros de notre agriculture. Les fertilisants, comme je disais plus tôt, c’est presque plus par habitude qu’autre chose qu’on les utilise, mais aussi parce que certaines terres, ont été surexplotés trop lontemps et au lieu de les laisser reposer, on continue de les faire produire. Toutes les terres, en Nouvelle Zélande aussi, ont besoin d’un moment de répis.
J’ai du mal a comprendre comment ils font là bas pour utiliser moins de GES que les Anglais(et suposément que nous). Merde des pommes, le pommier pousse, les fleurs poussent, les tites abeilles vont s’amuser dans les fleurs, les pommes poussent, et on la récolte. J’ose imaginer qu’il y a des produits chimiques d’épendu, principalement contre les insectes, mais j’imagine que c’est la même chose là bas.
A moins que ce soient les tracteurs anglais qui fonctionnent au charbon…
Pas selon l’étude présenté. Leur sol était plus fertile et le climat moins rude, le travail mécanique est moins intense.
La différence vient encore une fois du travail mécanique qui est bcp moins intense en NZ. Les systèmes d’irrigation demandent aussi bcp moins d’énergie.
Il y a aussi une économie de fertilisant qui sont moins nécessaire en NZ à cause du climat favorable (les pommiers n’ont pas à souffrir du gel).
Et l’infrastructure est moins énergivore encore une fois à cause du climat.
Labourer, semer et récolter. C’est ce que font principalement les tracteurs. Je vois mal comment la Nouvelle-Zélande peut sauter une de ces étapes du fait de son climat.
Bon travail mécanique dans la récolte des pommes. En gros, on prend des tracteurs pour transporter la récolte. Pas de semailles, pas le labour, juste des tracteurs qu’on charge des pommes qu’on a récolte. C’est a peu près la récolte la moins mécanisé qui soit.
Avec toute la pluie qu’ils ont, les anglais ont besoin d’irigation pour leurs pommiers?
Bon pour l’irigation des pommiers au québec et tout cela, je suis pas agronome… mais mon voisin oui! Je lui poserais des question là dessus!
Le travail est moins intensif car le sol plus propice à l’agriculture.
Il y a un travail pour s’occuper des pommiers et des vergers.
J’aime bien consommer local. C’est un choix personnel. C’est plus frais et je peux constater la salubrité des installations. En personne.
Les fruits destinés à l’exportation ou au transport longue distance sont cueillis avant maturité; ils sont donc moins goûteux. Résultat, je vérifier d’où viennent les fruits que j’achète.
Même si je trouve le principe des « food miles » tout à fait valide, je suis d’accord pour dire que ça ne s’applique pas dans tous les cas. À la limite, ça va devenir une arme politique.
D’ailleurs…
Je confirme que les vergers demandent beaucoup de travail, à la fois humain et mécanique. Épandage de pesticides, émondage, nettoyage du terrain, etc. Tout comme les vignes, d’ailleurs. Je trouve absurde qu’on s’entête à essayer de produire du vin au Québec, qui n’a pas le climat pour cela.
Autant devenir ultra-compétents dans les alcools de petits fruits qui poussent bien ici: fraise, framboise, bleuet, cerise de terre, etc. Mais évidemment, le monopole de la SAQ sur la vente/transformation et sur les permis de producteur, et les lois canadienne qui interdisent la distillation (sauf si t’es une multinationale comme Meaghers) rendent difficile la mise en marché d’alcools intéressants. On est victimes de notre étroitesse d’esprit dans ce domaine. On s’impose des freins à l’innovation. C’est ça le vrai problème.
Petite précision (et je suis tout à fait en accord avec une dérèglementation accrue en cette matière), il est possible de se doter d’un alambic légal au Québec, le cidrier Michel Jodoin en a un, il produit un brandy de pommes et un calvados.
Petite précision, un Calvados, c’est un brandy de pomme et le Calvados, est une appelation d’origine controlée de la Normandie, donc on ne peut pas dire, du point de vue légal, que l’on produit du calvados au Québec, pas plus qu’on qu’on peut dire que l’on produit du Champagne en Italie ou du Bordeaux en Californie.
Pour les alambics légaux, la raison qui a poussé à leur interdiction, initialement(ils ont jamais été complètement interdit que je me souvienne, y’a toujours eut le moyen de se prendre une licence pour en exploiter un) est qu’il se faisait tout et n’importe quoi en cette matière jusqu’à il y a pas si longtemps. Les consomateurs de ce n’importe quoi, généralement appelé de la bagosse, du fait de l’absence de contrôle de la qualité du produit, courraient des risques importants pour leur santé(comme la cécité). Une règlementation est impérative dans ce domaine. Il serait cependant possible de l’assouplir.
Kraman et czar, à lire vos commentaires ça paraît que vous n’avez pas de contact direct avec ce domaine. Je connais personnellement deux producteurs sérieux qui se sont buté le nez aux règles ridiculement compliquées de la SAQ. L’un d’eux est Domaine Acer, qui produit déjà un vin et deux apéritifs d’érables qui ont gagné des prix d’excellence. Leur érablière est parmi les plus avancées au Québec, avec des équipements à la fine pointe (dont deux filtre à osmose).
Quand ils ont voulu mettre au point un whisky d’érable, il y a CINQ ANS, ils ont fait une demande à la SAQ. Demande refusée. Alors le calvaire bureaucratique débute. Puisque la possession d’appareils de distillation personnels ou même pour des fins de R&D est interdite au Canada, il leur est impossible d’élaborer leur produit, de faire des tests. Ce sont les chimistes de la SAQ qui font cela.
Ne pouvait faire des tests, ils ne peuvent évaluer la qualité de leur futur produit ou même prévoir son succès. Mais ce n’est pas grave, hein: de toute manière, c’est la SAQ qui serait leur SEUL client et qui s’occupperait de la mise en marché et de la vente.
Puisque la SAQ délivre les permis, ils peuvent se baser sur ces critères commerciaux et non techniques pour prendre leur décision. Par exemple: est-ce que ça leur tente de vendre ce futur produit. Ce qui est absurde… sauf qu’on est en situation de monopole pour le développement, les permis, la qualité, la mise en marché, la vente, la fixation des prix, etc.
D’autres absurdités. Un distillateur peut vendre ses produits lui-même, mais à l’extérieur des frontières (la SAQ permet cela). Mais pourquoi la SAQ déciderait de qui distille et qui ne le fait pas, et sur la base d’un PLAN D’AFFAIRES, si c’est (par exemple) pour exporter librement?
Pas étonnant, dans ces conditions, qu’il soit aussi difficile d’obtenir un permis de distiller. Ceux qui l’obtiennent se mettent en tutelle de la SAQ, en fait. Ce qui les intéresse c’est avant tout de faire du fric avec votre produit, et non de vous permettre de développer quelque chose d’original.
Ne vous étonnez donc pas que la quasi totalités des alcools du terroir québécois sont des vins, cidres, mistelles et hydromels. C’est ce qu’on arrive à produire sans se buter aux labyrinthes administratifs.
Pourtant, la Nouvelle-Zélande a autorisé la distillation domestique; c’est le seul pays industrialisé à l’avoir fait. L’état se contente de contrôler les équipements et ce qui se vend dans les commerces; l’information et l’équipement de qualité est librement accessible. Il n’y a pas eu l’apocalypse éthilique (ou méthylique) annoncé par les ligues de tempérance.
Notez que ces problèmes ne sont pas exclusifs au domaine de l’alcool. Un de mes amis a commencé à élever des lapins dans sa cour; il voulait, éventuellement, fournir les restos de la région. Premier resto: refus catégorique! Raison évoquée: il serait illégal d’acheter ces lapins qui n’ont pas été « approuvés » par le regroupement des producteurs de lapin du Québec. Et là encore, le dédale: faire certifier l’élevage, vaccins, contrôles de qualité, inspections, vétérinaire, contrôle des prix, quotas, réunions, quotisations. C’est bien simple, avec tout ce bordel il y aurait plus d’intervenants que de lapins vendus. Aucune chance de devenir rentable, sauf si t’es déjà gros. Mon ami a abandonné et… vend ses lapins sur le marché noir. Youppi.
La libre entreprise: dans le caniveau. Pour des raisons de « sécurité publique ».