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Jean-François Revel, philosophe, écrivain et journaliste, membre des Immortels de l’Académie Française: "En Amérique latine l’antiaméricanisme est organiquement lié à l’histoire de ce sous-continent. Il sert de fantasme compensatoire à l’échec relatif de l’Amérique du Sud par rapport à l’Amérique du Nord. Comme l’écrit le grand penseur vénézuélien Carlos Rangel: «C’est, pour les Latino-Américains un scandale insupportable qu’une poignée d’Anglo-Saxons, arrivés dans l’hémisphère beaucoup plus tard que les Espagnols et dans un climat si rude qu’il s’en fallut de peu qu’aucun ne survécût aux premiers hivers, soient devenus la première puissance du monde. Il faudrait une impensable autoanalyse collective pour que les Latino-Américains puissent regarder en face les causes de ce contraste. C’est pourquoi, tout en sachant que c’est faux, chaque dirigeant politique, chaque intellectuel latino-américain est obligé de dire que tous nos maux trouvent leur explication dans l’impérialisme nord-américain» " |
J’ai beaucoup rigolé en écoutant Philippe Schnobb qualifier de blogue de blogue de gauche ce soir. Dans les faits, antagoniste.net est littéralement un think-tank de droite, où textes dénonçant le progressisme du Vénézuela suivent des textes dénonçant l’antiaméricanisme suivant des textes appuyant les Conservateurs ou des politiques néolibérales.
Ce blogue est plus près de l’IEDM, un think-tank très très à droite que de quoi que ce soit d’autre.
Malheureusement pour son auteur, son idéologie est tellement faite de fil blanc que ses textes perdent beaucoup de crédibilité.
Je suspecte que M. Schnobb n’a pas dû lire beaucoup de textes pour affirmer quelque chose d’aussi faux à propos de ce blogue.
Je ne me considère pas comme un blogue de gauche, je suis indépendant: tantôt à gauche, tantôt à droite.
Mais dénoncer le totalitarisme au Venezuela c’est un enjeu qui devrait réunir la gauche et la droite. Parce qu’il n’y a pas de progressisme au Venezuela.
Dénoncer ce racisme qu’est l’anti-américanisme, c’est aussi un enjeu qui doit réunir la gauche et la droite. À ce sujet, Revel n’est pas un « conservateur », loin de là.
Et les politiques néo-libérales, quand on réalise qu’elle participe à la redistribution de la richesse, moi je les considère de gauche.
Tu ne l’as peut-être pas réalisé Louis, mais il y a plusieurs manières d’être de gauche. Une de ces manières est exposé dans le Euston Manifesto. Je suis plutôt d’accord avec ce qu’on avance dans ce texte.
Moi entre la gauche moderne de Blair et la gauche totalitaire et populiste de Chavez, je choisis celle de Blair !
Blair de gauche ?
Dans les années 70, le parti l’était. Maintenant…
Blair est de gauche, de la nouvelle gauche qui c'est inspiré des réformes scandinaves.
On le le dit pas assez souvent: il existe plusieurs manière d'être de gauche.
Tout comme il existe plusieurs manière différente d'être de droite.
À ceci rajoutons que les définitions gauche-droite sont franchement floues.
Une personne pour les mariages gay mais pour la libéralisation des économies, c'est de gauche ou de droite ?
Et cette affirmation de l'école de Chicago sur les syndicats: de gauche ou de droite ?
de gauche ou de droite ?
Ouf, c’est un peu fort!
Il a bien raison de critiquer l’antiaméricanisme omniprésent là-bas mais il faudrait plutôt blâmer la naïveté du peuple. De résumer cette animosité par une vieille histoire de jalousie envers les Anglo-Saxons est totalement faux.
Je ne peux m’exprimer au nom du Venezuela car je n’y est jamais mis les pieds. Les pays comme le Nicaragua et le Chili par contre, ont comme catalyseurs des interférences (Somoza pour l’un Pinochet pour l’autre). Les Sandinistas, de mon pays natal, ont réussi à l’époque à démoniser les Américains aux yeux du peuple, ils se sont décrits comme les défenseurs de leurs intérêts envers ce commun ennemi dont plusieurs dirigeants de pays se partagent aujourd’hui (Ortega, Morales, Chavez, etc.). Mon opinion à moi, c’est que l’antiaméricanisme est utilisé comme un PR strategy de la part des partis politiques. Pas la peine d’aller loin pour voir comment ça marche, juste faire un petit tour à Ottawa et…
Quand il dit: » Il faudrait une impensable autoanalyse collective pour que les Latino-Américains puissent regarder en face les causes de ce contraste ». Je pense qu’il interpelle cette naïveté des gens.
À ce sujet, je te suggère de lire un bijou de texte sur le climat politique en Amérique du Sud: The Return of the Idiot
Attends…
Blair est réellement de gauche ? Donc, Staline est de droite ! Mais oui !
Ah merci encore, le passage sur le Nicaragua était particulièrement intéressant. J’ai de la famille qui a déménagé en Espagne suite à la réélection d’Ortega. D’ailleurs, ils étaient un bon nombre au pays à faire de même. Daniel Ortega n’était définitivement pas un enfant de chœur durant l’époque des Sandinistas.
Oui, Blair est de gauche. Cette nouvelle gauche qui utilise le marché pour créer de la richesse et la redistribuer. Une gauche qui est originaire des pays scandinaves.
La gauche du Euston Manifesto.
On le le dit pas assez souvent: il existe plusieurs manière d’être de gauche.
On le le dit pas assez souvent: il existe plusieurs manière d’être de gauche.
Le totalitarisme de Staline renferme en effet plusieurs éléments de droite.
Mais tu évites de répondre à mes questions.
À ceci rajoutons que les définitions gauche-droite sont franchement floues.
Une personne pour les mariages gays mais pour la libéralisation des économies, c’est de gauche ou de droite ?
Et cette affirmation de l’école de Chicago sur les syndicats: de gauche ou de droite ?
“Unions are monopolistic, but may serve some positive purposes. Their historic role has been to offset the concentration of industrial power. At the same time, too much union domination may also raise wages above competitive levels and reduce employment and production. The effects of unions vary with particular circumstances, so there is no basis for forming a general opinion as to the merits of unions. It depends on circumstances of time and place.”
de gauche ou de droite ?
Je vois Blair plutôt comme de centre-gauche, mais c’est totalement vrai qu’il s’est inspiré des modèles scandinaves. Il est à l’origine d’énormes reformes au système socioéconomique anglais, d’un côté il épousait plusieurs mesures économiques dites de droite (libéralisation des marchés, etc.) dont il s’est servi pour augmenter le budget pour l’éducation et la santé.
J’ai récemment assisté à une conférence d’Eric Desrosiers qui parlait de la mondialisation. Lorsqu’il a expliqué le modèle scandinave, je me suis rendu compte à quel point ils sont des génies, des vrais visionnaires dans ces pays-là. La façon dont leur dynamique marché du travail fonctionne par exemple, se repose sur le concept de la flexisécurité. On allie flexibilité (on accorde le droit aux entreprises d’embaucher et de mettre à pied comme bon leur semble) et sécurité (filet social généreux, l’état les aide à se trouver un nouvel emploi par la suite, quitte à payer leur éducation si nécessaire). Encore une fois, des mesures économiques de droite avec une vision sociologique de gauche.
Un « vieux » billet que j’avais écrit au sujet du modèle scandinave et de la flexisécurité: http://www.antagoniste.net/?p=124
C’est triste de constater qu’au Québec aucun (même pas l’ADQ) a le courage de proposer des réformes aussi ambitieuse que celle vécu en scandinavie et en Angleterre. On est comme la France, figé dans un modèle périmé.
En effet et je ne sais pas quel énergumène a décidé de stigmatiser en deux pôles tous les enjeux d’une société.
Cela démontre que l’idéologie bi-polaire gauche-droite est complètement farfelue, freine les nouvelles idées et n’apporte aucune nuance possible (noir ou blanc).
Quant au sujet actuel (revenons à nos moutons :-P), on ne peut pas nier qu’il y a eu beaucoup d’interférences américaine (économiques, politiques et militaires) ces dernières décennies dans les pays sud-américains. Peut-être est-ce un début d’explication…
Les expérience d'extrême gauche ont été bien plus dommageables pour le continent.