Joseph Facal au sujet de l’avenir du PQ:
Voici un nouveau sondage (fait après l’élection) qui confirme la dégringolade spectaculaire des péquistes (au profit de l’ADQ):
Le PQ risque de se retrouver dans la même position que le Bloc à Ottawa.
Depuis l’élection du gouvernement Harper, le Bloc se trouve dans une situation inconfortable: étant le parti qui a le plus à perdre à retourner en élection, c’est le Bloc qui maintient le gouvernement conservateur en vie. Conséquence, de voir les bloquistes appuyer constamment Harper remet en question la pertinence du Bloc aux communes. C’est le Bloc, un parti souverainiste, qui fait fonctionner le fédéralisme.
À l’Assemblée Nationale, c’est aussi le PQ qui a le moins intérêt à retourner en élection. Eux aussi devront avaler quelques couleuvres pour garder le gouvernement en vie. Conséquence, encore une fois un aura un parti souverainiste qui fera fonctionner le fédéralisme.
Bref, on est loin de créer un climat favorable pour vendre la souveraineté aux Québécois. À quoi bon faire la souveraineté quand on voit les 2 partis souverainistes être les plus grands alliés des fédéralistes.
Facal se contredit. Il prétend que la dernière chose à faire pour le PQ, c’est de changer de chef. En même temps, il dit qu’une des erreurs, un des dénis fondamentaux de la réalité durant les élections, a été quand Boisclair a prétendu pouvoir et vouloir faire la souveraineté même dans un gouvernement minoritaire, alors que Landry et Parizeau eux même ont trouvé cette idée ridicule.
Le PQ n’a pas forcé Boisclair a dire de pareilles sotises, il en ait le seul responsable. Il incarne bien, a mon avis, et continuera a incarner, la débacle du PQ. Le salut du PQ, a mon avis, passe, pas uniquement, mais certainement par un changement de chef, qui est maintenant discrédité pour de bon, qui a été un boulet pour son parti, et semble devenir un boulet encore plus lourd pour son parti.
Ce que Facal voulait surtout dire c’est que ça donne rien de changer de chef si ça sert d’excuse au PQ pour ne pas changer son programme.
En effet, changer de chef, je crois que ce sera nécessaire, mais pas suffisant, faudra une bonne remise en question et je crois qu’elle est en train de se produire. Le PQ a mangé une volée, il le sait, et va se relever.
Je suis plus inquiet du sort des libéraux, ils viennent de manger une volée, mais restent au pouvoir, ce qui leur donne l’illusion qu’ils ont sauvé les meubles et que la prochaine fois, ils pourront faire mieux, sans changer grand chose.
La réalité est tout autre, ils viennent de perdre leur niche de parti fédéraliste pour l’électorat francophone, et ça c’est grave. Pour peu que Dumont joue son jeu pas trop mal et que les libéraux ne change a peu près rien a leur programme et/ou leur mentalité et/ou leurs façon de faire, ils vont devenir une sorte de gros parti égalité, c’est à dire le parti de l’establishment anglo et aussi le parti des ethnies.
Tant que Charest sera le chef du PLQ, ce sera ainsi. Aucun francophone un tant soit peu fier de sa nation ne se reconnaît dans ce parti qui finance l’anglicisation et coupe dans la francisation. C’est sans parler des enjeux constitutionnels…
D’un autre côté, ça veut aussi dire que la base électorale du PLQ est plus large et solide que celle du PQ.
En étant d’une médiocrité incroyable, ils ont un 30% du vote qui est acquis.
La base du PQ ne semble pas être aussi solide.
Et avec un nouveau chef, la situation peut virer sur un 10¢. Un type comme Couillard par exemple.
Couillard qui avait été approché par Harper… Selon la rumeur…
Est-ce que quelqu’un a remarqué le discours du retour ethnique? Bien subtil dans une reconnection avec le Québec « réel ».
Est-ce qu’on peut s’entendre pour dire que la base du PQ est plus solide que celle de l’ADQ.
La majorité des électeurs qui ont voté ADQ n’avait jamais voté pour l’ADQ auparavant. Ce n’est pas ce que j’appelle une base.
On devrait également considérer le membership des partis.
Tu sembles sous-entendre que les gens qui ont voté une fois pour l’adq vont voter adq pour le reste de leur vie.
Je suis d’accord avec Kraman sur un point : Le PQ a besoin d’un nouveau chef. Non pas parce que la raclée du 26 soit de sa faute, mais que pour vendre à la population un renouveau du parti il faut commencer par « l’emballage ».
Il ne faut pas oublier que Mario Dumont à presque à lui seul porté son parti pendant la campagne. Il était plus populaire que son parti ou sa plateforme. Je ne veux pas l’accuser d’être uniquement un démagogue, mais force est d’avouer qu’il était de loin supérieur à Boisclair quand venait le temps de faire passer son message.
On le saura dans les prochains moins. Pour le moment on dirait que non (voir le sondage du billet).
Je n’ai pas vraiment sous-entendu une pareilles chose. Même que j‘ai écrit un billet la dessus qui dit exactement le contraire.
Au PQ : fuite en avant et déni
Les deux réactions les plus normales après une défaite comme celle qu’a subie le Parti québécois sont la fuite en avant et le déni. Dans la journée d’hier, on a pu voir des vétérans du PQ sombre soit dans l’un, soit dans l’autre.
Louis Bernard, l’ancien candidat au leadership et conseiller de tous les chefs péquistes, croit que le PQ doit se radicaliser. Faire de la souveraineté le seul enjeu de son action politique et même refuser de «gouverner le Québec-province». D’un coup, le PQ reviendrait, en quelque sorte, à sa stratégie d’avant 1974, même si M. Bernard propose tout de même un référendum rapide après l’élection.
Le problème dans tout cela, c’est qu’une élection a toujours été un moyen pour les électeurs d’exprimer toutes sortes de préoccupations : que ce soit sur la santé ou l’éducation, l’environnement ou les relations entre le Québec et le Canada. Si le PQ essaie de transformer toutes et chacune des élections en débat sur la souveraineté, il risque de se retrouver bien seul.
Il n’y a que les électeurs pour qui la souveraineté est le seul enjeu de toute la politique québécoise qui voteraient pour le PQ.
Les souverainistes qui sont intéressés aussi par l’éducation de leurs enfants, par exemple, pourraient bien voter pour un autre parti s’ils estiment que ce qui se passe dans leurs écoles ne leur convient pas. Parce qu’ils pensent que l’éducation, cette fois-là, doit passer avant la souveraineté. Et il y a mille autres raisons comme ça.
La proposition de M. Bernard est claire et logique, mais elle ne permet pas à un parti politique de participer aux débats qui intéressent l’ensemble de la société. Le PQ deviendrait une sorte d’équivalent du Parti vert, le parti d’une seule idée et qui se confine à une petite frange de l’électorat.
Refuser de gouverner le «Québec-province», ça donne peut-être droit à une ovation dans une assemblée de gens qui ne carburent qu’à l’indépendance, mais c’est une fuite en avant et rien d’autre.
L’autre réaction normale, c’est le déni. On l’a vu dans l’entrevue que l’ancien premier ministre Bernard Landry a donnée à TVA. Pour M. Landry, l’élection n’a pas vraiment marqué un recul du PQ, mais une montée de la grogne et de la colère, tout simplement.
Selon M. Landry, il suffit d’aller chercher ces souverainistes qui sont à l’ADQ ou qui sont restés à la maison à cause de ce ras-le-bol des électeurs et le PQ redeviendra la force qu’il était avant.
C’est oublier que la démocratie implique le droit de changer d’idée. Il y a des gens qui ont été souverainistes – pendant longtemps ou le temps d’un référendum – et qui ne le sont plus aujourd’hui. Des gens qui ont changé d’idée tout simplement.
C’est du déni pur et simple que de fonctionner comme si tous ceux qui ont pu voter pour le PQ ou pour le Oui une fois dans leur vie sont des brebis égarées qui vont nécessairement revenir au bercail advenant les bonnes circonstances.
C’est oublier le lent déclin du vote pour le Parti québécois et des intentions de vote pour la souveraineté depuis une décennie. Il y a bien eu une embellie lors du scandale des commandites, mais ces circonstances spéciales mises à part, on ne peut que constater qu’il y a bel et bien eu lent déclin.
Dire que tout cela n’est que conjoncturel, c’est tomber dans le déni et faire l’économie d’un débat essentiel sur les causes de ce déclin.
Si cette élection a montré quelque chose, c’est bien que le « membership » de parti ne vaut pas grand chose.