Fait marquant de cette élection: La dernière fois où le paysage politique québécois a subi un bouleversement politique aussi considérable, c'était en 1976 quand le PQ a pris le pouvoir. Le coup de barre donné ce soir va redéfinir profondément la politique au Québec. Qualifier l'élection de 2007 de moment historique, ce n'est pas une hyperbole. Harper aura de quoi sourire dans les jours et semainesà venir.
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: Le résultat de ce soir ne laisse pas le choix à Boisclair: il devra démissionner et le PQ entamera une longue et douloureuse phase de reconstruction (une remise en question de l'article #1 ?). Mais le PQ aura aussi la balance du pouvoir. Résultat: dans l'année qui vient, le PQ voudra à tout prix éviter d'aller en élection. Conséquence: le PQ va probablement appuyer tout ce que le PLQ va mettre sur menu législatif.
De voir les militants péquistes scandés "on veut un pays" lors du discours de Boisclair, ça avait quelque chose de surréaliste. J'ai l'impression que certains n'ont pas réalisé l'énorme virage politique que la province vient de prendre. Même chose pour Boisclair qui, dans son discours, a martelé un message souverainiste que le Québec vient tout juste de rejeter. Comme disent les anglais: "Denial is not a river in Egypt".
Gilles Duceppe doit se poser pas mal de questions. Assiste-t-on au début de la fin pour le Bloc à Ottawa ? Dans l'optique où Harper déclenchera des élections dans les semaines à venir et dans l'optique où le Bloc était déjà sur une pente descendante, l'avenir est sombre pour la formation bloquiste. Gardez en tête que la machine électorale du Bloc c’est la même que celle du PQ, une machine avec un moral bien bas…
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: Cette année, avec une équipe médiocre, Dumont a été capable de se hisser au rang d'opposition officielle. On peut être assuré que les candidats vedettes vont se bousculer aux portes de l'ADQ pour la prochaine élection. Mario a semé des graines dans tout le Québec avec l'élection de ce soir. Lors du prochain scrutin, ce sera la vraie récolte. Imaginez ce que l'ADQ pourra réaliser avec une équipe étoffée, avec des assises financières solides et avec une machine électorale rôdée… Ce soir, ce n'était qu'une répétition pour Dumont, la prochaine élection ce sera le vrai spectacle.
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: Alors que Boisclair a préféré nier la dure réalité dans son discours, Jean Charest a admis, avec sobriété et dignité, que le Québec venait de vivre un moment historique avec l'élection d'un gouvernement minoritaire. Un Charest modeste dans la victoire qui a peut-être réalisé que le temps était venu de passer le flambeau. Charest ne peut pas faire abstraction de la déconfiture de son parti auprès de l'électorat francophone. Le PLQ aussi doit passer par une phase de reconstruction qui s'incarnera obligatoirement par un changement du chef. Philippe Couillard ou Jean-Marc Fournier ont la stature pour relancer la formation libérale. Mais déloger un chef de parti occupant la fonction Premier Ministre, c'est mission impossible. Pareil exercice peut mener à des luttes fratricides lourdes de conséquences. Si le PLQ change de chef, cela devra se faire avec l'accord de Jean Charest. Charest est-il disposé à faire pareil sacrifice ?
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