J'ai déjà écrit là dessus: les électeurs ont une grande responsabilité pour le marasme politique actuel au Québec. On a eu une autre preuve aujourd'hui, voici ce qu'avait à dire un travailleur à Jean Charest:
Charest apostrophé par des travailleursFurieux, Richard Lévesque a accusé M. Charest d’être dans l’erreur en affirmant que le Québec est en voie de s'enrichir avec l’hydroélectricité comme l’Alberta avec le pétrole. Voici l’échange entre les deux hommes.
"Si vous étiez comme moi un salarié qui se fait manger la moitié de sa paie, et qu’il arrive avec un compte d’Hydro qui à toutes les estick d’années augmente, je ne comparerais pas ça de la même manière. Je pense que je préférerais être en Alberta. Qui s’enrichit? Les compagnies ou nous autres les payeurs de taxes? […]
Mais on est loin de s’enrichir. Nous, les payeurs de taxe, on est loin de s’enrichir. On s’appauvrit. C’est vrai que les compagnies s’enrichissent. Regardez les maisons qui se bâtissent et les voitures qui se promènent. Il y a de l’argent sur la route. Des cabanes de 1 ou 2 millions, il y en a en masse."
Premièrement, il faut savoir que les tarifs d'électricité au Québec sont parmi les plus bas en Amérique du Nord:
Source: Hydro-Québec
Ce travailleur dit qu'il préférerait l'Alberta, c'est aussi mon cas. Parce que l'Alberta, contrairement au Québec, a eu l'intelligence de miser sur l'exportation de son énergie et surtout, parce que l'Alberta n'a pas fait la bêtise de geler les prix du pétrole pendant qu'au Québec on gelait les prix de l'électricité.
Voyez l'incohérence de cet électeur, il se plaint de la hausse des tarifs d'électricité tout affirmant qu'il préfère la manière albertaine de faire les choses.
Situation d'autant plus ironique que ce partisan de l'ADQ tient un discours qui correspond aux idées de Québec Solidaire…
Comment voulez-vous débattre quand les gens ne maîtrisent pas les faits sous-jacents aux enjeux dont il est question ? Ça explique peut-être le vide actuel dans la présente campagne. Les politicien savent que le terrain n'est pas fertile pour les débats.
C'est Churchill qui disait:
"The best argument against democracy is a five minute conversation with the average voter"
Il ne faudrait pas généraliser non plus à l’emsemble de la population.
Il était bien Churchill !
Il est temps que la population « en générale » se fasse parler dans le blanc des yeux 😉
C’est argumenter dans le vide. Les Québécois ne sont pas plus stupides qu’ailleurs. C’est un fait que les politicens ont à apprendre à vivre avec.
Le "ailleurs" je m'en fou, moi je vis au Québec et je constate tous les jours que les problèmes de la politique au Québec ne sont pas seulement imputable aux politiciens mais aussi aux électeurs.
J'ai beaucoup de "compassion" pour Boisclair, Charest et Dumont. De la compassion parce que la population les considère responsables de tous les maux du Québec alors que la population devrait regarder la poutre dans son oeil avant de regarder la paille dans celui du politicien.
[…] Chialer pour rien dire (5) […]
David – Pourquoi c’était si mauvais de geler les prix d’Hydro? Il n’y a pas eu de problème de pénurie par la suite
C’est mauvais parce que ça encourage le gaspillage et sur sur-consommation tout en privant l’état de moyen financier.
Ce qui aurait pu causer pénurie si on n’avait pas eu accès à une manne hydrolique dans le nord de la province et au Labrador.
bon le v’là qui cite les professeurs de sciences physiques du secondaire
Ici, il faut arreter de comparer des pommes avec des poires. L’électricité est une source d’énergie, le pétrole aussi, mais c’est le seul truc que ces deux choses ont en commun.
Le pétrole est une substance matérielle facilement transportable, ayant donc un marché d’exportation potentiel très grand.
L’électricité, c’est beaucoup plus complexe a transporter, particulièrement sur de longues distances. Donc le marché potentiel à l’exportation de l’électricité s’en trouve restreint.
La production de l’électricité est donc d’abord et avant tout, pour la consomation locale. L’exportation, bien que payante, n’est qu’un surplus. C’est le fun, c’est payant, mais ça ne doit jamais être notre premier objectif.
Le prix de l’électricité local et à l’exportation sont différents puisque dans le second cas on répond a une logique de marché concurentiel et tout ce qui peut s’y rapporter(stratégies de dumping plus ou moins déguisé, spéculations, etc.) alors que dans le premier cas, on parle d’un service d’une société d’État en situation de quasi-monopole, qui doit rendre des comptes à la population qu’elle dessert.
Le gel des prix de l’électricité, n’affecte donc que marginalement le prix de l’électricité à l’exportation. Il peut certe mener a une sur-consomation, mais surtout, il rend le Québec attrayant aux investisseurs étranger qui veulent installer une usine au Québec et dont l’industrie est fort énergivore(comme une alluminerie). Le faible cout de l’Électricité, compense, au moins en partie les salaires plus élevés.
Si on veut avoir une chance face à la concurance mondiale, je crois qu’il est de notre interet de miser sur nos forces, plutot que de se niveller bêtement. Restons attrayant du fait du faible cout de notre électricité, plutot que de chercher a engranger un gain immédiat en vendant de l’électricité plus chère. Après tout, ceux qui écopent le plus de ces hausses, c’est ceux qui sont déjà mal pris(pauvres et classes moyenne) et qui n’ont pas besoin de se faire ajouter des taxes de plus.
Je suis membre d’une organisation bien plus puissante que les Francs-Maçons…
Le Khalil Kult ! 😀
Ça ± rapport.
Il existe des bourses réservés à la vente d’électricité, les prix fluctuent d’heure en heure.
Au Québec on vend en bas du prix du marché.
On doit pas vendre si bas que ça si on importe de l’électricité si je me fie a ton autre graphique. Si on en importe, c’est parce que c’est rentable de le faire, enfin j’imagine.
D’ailleurs ça nous ramène au problème propre a l’électricité dont je parlais plus tot. On l’importe d’où? Principalement de Churchill Falls. Pourquoi Churchill falls nous vend pas cher? Parce qu’on est ses seuls clients potentiels.
Le Québec ne produit pas assez d’électricité pour satisfaire à la demande « interne » lors des période de pointe hivernale.
Un importe aussi une quantité d’énergie non négligeable de la Nouvelle-Angleterre.
David tu parle de personnes qui ne maîtrisent pas les enjeux « sous-jacents » et bien tu ne maîtrises vraiment pas les impératifs de l’énergie. Tu es tellement dans le champ sur ce billet que je ne vais même pas répondre.
Je vais plutôt te poser une question. Qu’est-ce que tu ferais avec la filière éolienne ?
[…] Chialer pour rien dire (15) […]
J’aimerais bien que tu m’expliques ça 😉
Statu quo
La variable qui te manque c’est la température!
Pour l’éolien, pour être économiquement conséquent, il faut nationaliser. Qu’est-ce qui devrait dicter le choix du modèle sur le plan strictement économique ? Sans aucun doute, le plus grand intérêt des contribuables. Pour se faire, il suffit d’évaluer quel tarif est le plus bas ; celui qu’exige l’entreprise privée, ou celui de d’Hydro-Québec, celle-ci exploitant elle-même les éoliennes. Selon les études de l’économiste et chercheur à la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, Gabriel Sainte-Marie, il en coûte un peu plus de trois cents (devise canadienne) pour produire un kilowattheure (kWh) dans le sud des États-Unis. « Au Danemark, c’est un peu plus de quatre cents le kWh, en Allemagne, c’est un peu plus de six cents le kWh et au Royaume-Uni, un peu moins de cinq cents le kWh » (Sainte-Marie 2006). Ces prix dépendent évidemment de la qualité des vents. Néanmoins, au Québec nous disposons de meilleurs corridors éoliens que ces pays et les entreprises exigeront tout de même, à Hydro-Québec, 6,5 cents du kWh, avec une indexation de deux pour cent par année (Sainte-Marie 2006). Il apparaît donc qu’à l’heure actuelle, malgré ce qu’en pensent plusieurs économistes qu’Hydro-Québec achète l’électricité éolienne à un prix beaucoup plus élevé que ce que nous retrouvons dans les autres pays occidentaux.
La cote de crédit exceptionnelle d’Hydro-Québec pourra assurer un financement peu dispendieux et ses réserves « de 13 milliards lui permettent d’investir à la fois dans l’éolien et dans l’hydraulique » (Sainte-Marie 2006). Pour la réalisation des premiers projets, Hydro-Québec n’aurait donc pas besoin de recourir à des prêts grâce à ses réserves. Lorsque ses montants auront été épuisés, il sera alors possible à la société d’État de contracter, grâce à sa cote de crédit exceptionnelle, des prêts à des taux d’intérêt inférieurs, à ceux auxquelles le privé a accès (Sainte-Marie 2006). Nous croyons tout de même que l’entreprise privée a un rôle à jouer. Par exemple, elle est la mieux placée pour construire les éoliennes qu’elle vendra ensuite à Hydro-Québec. Rappelons qu’actuellement, les compagnies privées, pour la plupart étrangères, ne font qu’acheter des éoliennes (structure comprenant la tour et les hélices) de différents constructeurs sur le marché international et négocient ensuite un contrat d’emplacement ad hoc avec des propriétaires terriens trop souvent incapables de faire valoir leurs droits. Dans tous les cas, ces compagnies paient les modules éoliens plus chers qu’il n’en coûterait à la société d’État. Et pourquoi cela? Hydro-Québec disposerait, dans notre projet de nationalisation, d’un pouvoir d’achat beaucoup plus grand. Il suffit d’imaginer le nombre de modules qu’Hydro-Québec commandera, et ce, sur plusieurs années, faisant baisser ainsi radicalement les coûts d’acquisitions via des économies d’échelle non négligeable. De plus, sur chacun des modules, le coût de revient sera de « 50% moins cher » que celui obtenu avec le premier 1000 MW en raison du faible taux d’intérêt auquel Hydro-Québec a accès (Francoeur 2006). Cette façon de fonctionner pourrait permettre à la société d’État d’économiser 7,8 milliards $ en 10 ans (Francoeur 2006).
Va voir le pris des les province de l'Atlantique sur le graphique, c'est grosso modo la même température qu'ici. Tout comme Ottawa c'est très semblable à Mtl. Non, l'argument de la température ne tient pas.
La nationalisation de l'éolien c'est la dernière chose à faire.
L'épreuve des faits: Nationaliser le vent serait une perte de temps et d'énergie
Le Devoir, Louis-Gilles Francoeur
Faut-il nationaliser l'éolien? Le Conseil national du Parti québécois a approuvé cette idée, officiellement reprise cette semaine par le parti concurrent, Québec Solidaire. Quant au chef du PQ, André Boisclair, il s'est opposé à cette idée.
Qui a raison? La réponse est étonnante: il n'y a strictement rien à nationaliser dans le domaine de l'éolien. Le monstre craint par les uns n'existe pas plus que les géants combattus par Don Quichotte. Et le projet de nationalisation proposé par d'autres est sans objet. L'épreuve des faits est… éprouvante.
«Nationaliser, explique Jean-Thomas Bernard, professeur d'économie à l'université Laval, signifie que l'État acquiert des actifs appartenant à des intérêts privés. Comme on l'a fait pour mettre la main sur l'hydroélectricité à l'époque. Or, qu'est-ce que Québec pourrait bien nationaliser dans les vastes territoires nordiques publics, qui lui appartiennent déjà et que personne n'a encore développés?»
«Quant à nationaliser la production éolienne privée déjà en place ou autorisée en Gaspésie, ajoute le professeur Bernard, ce serait inutile car il faudrait rembourser les profits anticipés par le secteur privé, ce qui serait l'équivalent de ce qu'on va leur payer en achats d'électricité mois après mois pendant la durée des contrats en cours. Mais comme la collectivité québécoise est propriétaire par anticipation des parcs éoliens présentement en place ou en chantier, il n'y a strictement rien à nationaliser de ce côté. Et nous n'avons aucun intérêt à le faire, puisque Hydro-Québec pourra récupérer toute cette production gratuitement à la fin des contrats en cours.»
Le modèle québécois en éolien a suivi une tangente quelque peu différente de celle adoptée en hydro-électricité. Lorsque Québec a lancé le programme des petites centrales privées dans les années 90, Hydro-Québec a clairement indiqué que, à la fin des contrats de 25 ans, la propriété des centrales lui revenait de plein droit. Pas besoin de nationaliser, en somme, ce secteur ouvert au privé: il est, par anticipation, propriété entière de l'État à la fin des contrats.
Dans le domaine de l'éolien, explique Stéphane Boyer, d'Hydroméga, président du comité éolien de l'Association québécoise des producteurs d'énergie renouvelable (AQPER), Hydro-Québec n'a pas prévu une rétrocession automatique comme pour les petites centrales. Mais les contrats prévoient le démantèlement automatique et obligatoire des parcs d'éoliennes à la fin des contrats de 20 ans si Hydro-Québec décide alors de ne pas renouveler les contrats. En somme, Hydro-Québec n'a qu'à laisser le contrat s'éteindre et n'aura strictement rien à acquérir ou à nationaliser de ce côté, puisqu'il se retrouvera en général sur ses propres terres. Et, contrairement à la forêt souvent dévastée par les exploitants privés, le vent sera toujours là, aussi intense…
Dans le cas des projets actuellement situés sur des terres privées, le démantèlement sera automatique là aussi si Hydro-Québec ne renouvelle pas le contrat. Un fonds spécial alimenté par les promoteurs est même prévu pour que la collectivité n'hérite pas de la facture. La société d'État pourra alors négocier avec le propriétaire privé du site les conditions de son exploitation future si elle décide de l'exploiter elle-même. Aucune nationalisation ici non plus.
«Le gouvernement, explique Jean-Thomas Bernard, peut décider d'accorder à Hydro-Québec un monopole de la production sur les terres publiques. Mais un monopole, ce n'est pas une nationalisation. Et Québec n'a strictement rien à nationaliser pour assurer un tel monopole car le vent est gratuit et le gouvernement bénéficie sur ses terres des plus importants gisements éoliens, ceux des régions nordiques. Quant aux projets privés actuels ou à venir, il n'y a rien à nationaliser de ce côté car il serait contre-productif d'acquérir ce qui va lui revenir de plein droit gratuitement à la fin du contrat.»
Dans ce contexte, parler de nationalisation, pour s'y opposer ou pour la favoriser, escamote la vraie question: qui est le mieux placé pour développer maintenant cette filière? Hydro-Québec ou le secteur privé dans les grands domaines publics, ou les coopératives et les corps publics locaux dans le territoire municipalisé?
LA GESTION DU DÉVELOPPEMENT ÉOLIEN AU QUÉBEC :
PROPOSITION D’UN MODÈLE DE NATIONALISATION PARTIELLE
Mémorandum
Département de science politique
Université de Montréal
Le 29 novembre 2006
LA GESTION DU DÉVELOPPEMENT ÉOLIEN AU QUÉBEC :
PROPOSITION D’UN MODÈLE DE NATIONALISATION PARTIELLE
Depuis plusieurs années, la question du développement éolien revient sans cesse dans les débats énergétiques et environnementaux mondiaux. Perçu comme la source d’énergie propre et renouvelable ayant le plus fort potentiel de développement, cet intérêt se manifeste aussi au Québec. Le gouvernement de la province a d’ailleurs décidé d’en faire l’une des six grandes orientations dans sa stratégie énergétique 2006-2015 .
Si l’utilité des éoliennes soulève peu de débats dans le milieu politique et scientifique, il en est tout autre quant à son mode de gestion. Des agriculteurs mécontents de vendre leurs terres à bas prix jusqu’aux élus régionaux voyant la manne de ce développement leur filer d’entre les doigts, nul consensus n’existe sur la manière de gérer cette ressource. Ce travail vise à proposer un mode de gestion du développement éolien au Québec. Nous allons démontrer comment la prise en charge de cette ressource en partie par Hydro-Québec et en partie par le privé pourrait résoudre le principal problème du développement éolien au Québec : l’acceptation de l’implantation des structures des éoliennes par les communautés locales. De plus, nous démontrerons les nombreux avantages que pourraient apporter ce projet à l’économie québécoise. La première partie de cette recherche sera consacrée à une étude de deux pays ayant procédé, mais de façon fort différente, au développement de l’énergie éolienne. Puis, nous examinerons, les principaux défis auxquels sont confrontés les partisans de la nationalisation de l’éolien. Nous répondrons à ces critiques dans la partie suivante en justifiant le choix de notre modèle. Finalement, nous présenterons brièvement les étapes et échéanciers relatifs à l’implantation de notre projet de nationalisation partielle.
Étude comparative
Dans cette section, nous étudierons deux pays qui ont décidé de s’investir dans l’énergie éolienne : la France et la Suède. L’analyse de ces pays nous permettra de tirer des conclusions sur la possibilité d’implanter un modèle de nationalisation partielle au Québec.
Réticences en France
L’histoire politique agitée de la France qui, contrairement aux États-Unis et à la Grande-Bretagne, a connu les formes de régimes les plus diverses contribue sans doute à expliquer le rapport qu’entretiennent les citoyens de ce pays avec l’administration qui s’y incarne. L’état se manifeste dans tous les services publics dont bénéficient les citoyens et dont le fonctionnement régulier est assuré par des fonctionnaires (Dreyfus 2000, 268).
Le projet des éoliennes en France n’est pas nouveau. Depuis 1997, 15% de l’énergie produite en France est dite « renouvelable » (Belhomme 2003, 21). Comme partout ailleurs, ce sont des promoteurs privés qui ont pris l’initiative d’avancer les fonds pour démarrer les premiers projets d’éoliennes. C’est suite à l’impulsion des propriétaires terriens se sentant lésés par les entreprises privées, que les premières coopératives de gestion des éoliennes sont nées. Les coopératives permettent d’aborder les préoccupations des propriétaires avec les promoteurs afin de mieux encadrer les projets, mais aussi, d’en retirer davantage des éoliennes construites sur leurs territoires.
Malgré la création de ces coopératives, il est intéressant de voir pourquoi la France n’est pas arrivée à faire du développement des éoliennes une réussite. Deux pistes de réponse semblent être possibles. La première est celle de l’appui politique à ce projet. Dans un texte présenté à la conférence sur l’impact de l’être humain sur l’environnement de Berlin, Ruth Brand du département de l’environnement de l’Université de Berlin, a démontré que la réticence en France pour l’utilisation d’éolienne ne venait pas seulement de la méfiance de la population, mais aussi d’une aide très faible au niveau politique (Brand 2004, 1). L’absence de prise de position claire du politique a empêché de faire des projets de grandes envergures. Le deuxième problème découle de ce manque d’appui provenant de la sphère politique, mais aussi de la structure bureaucratique française. Il existe en ce moment un manque de concertation entre les différents ministères. Le ministère de l’Environnement, le ministère de l’Économie, des finances et de l’industrie et le ministère de l’Agriculture sont chacun responsable d’une partie des pistes de solutions, cela complexifiant la résolution des problèmes (Brand 2004, 3). Un système bureaucratique neutre et impartial (Dreyfus 2000, 22), jumelé à l’absence de volonté politique a empêché de créer une concertation nécessaire à la recherche de solution. Ces différents facteurs empêchent l’implantation de manière stable et globale des projets d’éoliennes en France.
Agrégat de réglementation en Suède
La Suède est un autre pays où l’éolienne a rapidement fait sa place dans le paysage énergétique du pays. Malgré qu’il existe une plus grande acceptation de ce type d’éerngie dans le pays, il n’y a pas de cohésion nationale sur la direction que doit prendre le modèle éolien. L’université de Lund en Suède a démontré, suite à des recherches et d’entrevues faites auprès des leaders politiques nationaux et municipaux, que, sans une intervention du gouvernement fédéral auprès des acteurs locaux, le consensus sur les projets éoliens serait beaucoup plus difficile à obtenir dans les différentes villes du pays (Khan 2003, 570). L’auteur se base sur l’étude de trois municipalités qui ont approché de manière différente l’expansion de cette source d’énergie. La ville de Laholm a eu des réticences très fortes de la part de la population qui ne voyait pas d’un œil favorable l’implantation d’éolienne. Dans cette ville, il n’y a pas eu de plan préparé par la mairie et les promoteurs avaient le champ libre pour la construction de turbines. Cela a eu comme conséquence qu’après quelques années de protestation des habitants, la ville ne dessert plus de permis aux promoteurs qui voudraient installer de nouvelles infrastructures (Khan 2003, 571). Dans la ville d’Halmstad, la situation a été similaire malgré que la ville ait accepté de financer le projet. La construction d’infrastructures éoliennes a eu lieu de manière erratique et sans plan précis. C’est seulement à Falkenberg que l’accueil fut plus favorable, et ce, grâce à une politique municipale qui a permis un essor des éoliennes. La Suède a donc sur son territoire des modèles tout à fait différents. Le gouvernement central fonctionne de manière à refléter un agrégat d’idées et cela se répercute dans ces municipalités.
Les cas de la France et de la Suède mettent en lumière de voir des exemples où le modèle de nationalisation n’est pas possible, et ce, à cause d’une forte réticence des groupes sociaux, mais aussi d’une segmentation bureaucratique et d’une législation parfois défaillante. Les coopératives ont l’avantage d’offrir, à divers acteurs sociaux, la possibilité de jouer un rôle important dans l’implantation des projets de parcs éoliens. Par contre, des projets d’une telle envergure impliquent des coûts que les agriculteurs n’ont pas les moyens s’assumer.
Principaux défis
À la lumière des cas étudiés, plusieurs modèles de gestion s’offrent au gouvernement du Québec (privatisation, partenariat public privé, nationalisation partielle ou complète, gestion par des coopératives locales). Selon notre analyse, le choix de la nationalisation partielle s’avère être celui qui répond le plus efficacement aux différents problèmes qu’engendre le développement de l’éolien au Québec. Nous débuterons par identifier l’ensemble des préoccupations et inquiétudes des acteurs sociaux quant à cette proposition de gestion. Dans la section suivante, nous répondrons à ces critiques en démontrant pourquoi la nationalisation partielle peut s’avérer une solution viable au Québec
Défis financiers
De nombreux auteurs et publications ont relaté, durant les dernières années, le potentiel immense de l’industrie éolienne québécoise. Déjà, lors du premier appel d’offre d’Hydro-Québec en 2005, les règles dictées aux compagnies ont permis de garantir des retombées de 800M$ pour la région de la Gaspésie (Coalition pour la promotion de l’énergie éolienne 2006a). Le modèle de nationalisation permet au Québec de profiter de ce développement économique. Toutefois, les sociétés d’État ont la réputation d’être moins efficaces et dynamiques que leurs concurrents privés dans la gestion de leurs infrastructures. C’est principalement ce qui a poussé la majeure partie des gouvernements à les privatiser durant les années 80 et 90 (Québec, Ministre délégué à la privatisation 1986, 12). Malgré qu’Hydro-Québec ait échappé à cette mouvance, le questionnement reste toujours présent dans le cadre d’un développement accru de l’entreprise. Hydro-Québec saurait-elle offrir la production électrique à un tarif aussi avantageux que ses concurrents privés ? Dans son dernier appel d’offres, Hydro-Québec a acheté l’énergie éolienne à un tarif moyen de 6,5 cent le kiloWatt/heure (kWh) ce qui représente 2 à 3 cent de moins que ce que de nombreux observateurs prévoyaient (Coalition pour la promotion de l’énergie éolienne 2006b). Ainsi, ces chiffres laissent entrevoir que durant les dernières années la concurrence de libre marché n’a pas désavantagé les Québécois.
Défis institutionnels
Sur le plan institutionnel, il est important de prévoir la capacité d’Hydro-Québec à mettre en place une réforme aussi importante que celle de la nationalisation. Plusieurs auteurs remettent en question l’expertise que la société d’État pourrait mettre à profit dans ce type de développement.
L’expertise d’Hydro-Québec, à côté de celles de ces entreprises, toutes privées, est insignifiante. Si elle veut se lancer dans la production, Hydro devra ou bien faire appel à ces entreprises, ou bien engloutir une fortune pour essayer de développer sa propre technologie, ce qui serait de la folie (Picher 2006).
En fait, les connaissances technologiques dans ce domaine semblent être de façon générale déficiente (Pineau 2006). Le développement d’une expertise qualifiée par Hydro-Québec ne se ferait sans doute pas sans d’importants investissements, afin de rattraper son retard.
Parallèlement à ce constat, il est important de souligner la volonté déficiente d’Hydro-Québec de coopérer dans la nationalisation de la gestion des éoliennes. À plusieurs reprises, les dirigeants de la société d’État ont manifesté un désintérêt peu subtil à l’égard d’un projet de nationalisation (Baril 2006). Dans le cadre d’une entreprise bureaucratisée, il peut être inquiétant, pour le gouvernement, de savoir que les personnes qui appliqueront une réforme sont réticentes au projet.
Défis politiques
La prise en charge du domaine éolien doit être planifiée de manière à répondre aux critiques venant de la société québécoise. En effet, la nationalisation d’un domaine de l’économie va à contre-courant de la tendance actuellement observée dans l’économie nord-américaine (Gagné 1997). Les acteurs gouvernementaux devront donc être prêts à répondre aux nombreuses critiques qui viendront du monde de l’économie et des affaires.
Malgré tout, le plus grand défi politique dans ce dossier reste la question de l’acceptation des projets éoliens par les communautés locales (Québec, Bureau d’audiences publiques sur l’environnement 2006; 2005; 2004). Le 223e rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur l’implantation d’un parc éolien dans la municipalité régionale de compté de Matane fait état de la situation alarmante vécu pas les propriétaires terriens du Québec :
Plusieurs participants à l’audience publique issus de divers secteurs ont critiqué la planification du développement de la filière éolienne par le gouvernement du Québec, le qualifiant entre autres de non structuré, d’improvisé, voire d’anarchique. Alors que certains demandent une consultation publique, d’autres réclament un moratoire, le temps de faire le point sur l’état des connaissances de cette filière énergétique et de mieux planifier l’intégration des parcs éoliens aux objectifs de protection et de développement des régions d’accueil (Québec, Bureau d’audiences publiques sur l’environnement 2006, 57).
La clé d’un développement éolien important passe par une planification des implantations auprès de l’ensemble des acteurs impliqués. À ce titre, le cas du Danemark peut nous être très utile. Sans avoir recours à la nationalisation, mais par une planification stratégique nationale, le pays a su bénéficier de l’appui des communautés locales et a ainsi pu devenir le leader mondial de la production éolienne (Toke 2000). La nationalisation au Québec règlera-t-elle l’ensemble des problèmes soulevés par les intervenants locaux ?
Choix du modèle
À la lumière des diverses critiques et interrogations, il est important d’expliquer en quoi le projet de nationalisation partielle que nous proposons saura répondre aux attentes de la communauté.
Qu’est-ce qui devrait dicter le choix du modèle sur le plan strictement économique ? Sans aucun doute, le plus grand intérêt des contribuables. Pour se faire, il suffit d’évaluer quel tarif est le plus bas ; celui qu’exige l’entreprise privée, ou celui de d’Hydro-Québec, celle-ci exploitant elle-même les éoliennes. Selon les études de l’économiste et chercheur à la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, Gabriel Sainte-Marie, il en coûte un peu plus de trois cents (devise canadienne) pour produire un kilowattheure (kWh) dans le sud des États-Unis. « Au Danemark, c’est un peu plus de quatre cents le kWh, en Allemagne, c’est un peu plus de six cents le kWh et au Royaume-Uni, un peu moins de cinq cents le kWh » (Sainte-Marie 2006). Ces prix dépendent évidemment de la qualité des vents. Néanmoins, au Québec nous disposons de meilleurs corridors éoliens que ces pays et les entreprises exigeront tout de même, à Hydro-Québec, 6,5 cents du kWh, avec une indexation de deux pour cent par année (Sainte-Marie 2006). Il apparaît donc qu’à l’heure actuelle, malgré ce qu’en pensent plusieurs économistes qu’Hydro-Québec achète l’électricité éolienne à un prix beaucoup plus élevé que ce que nous retrouvons dans les autres pays occidentaux.
La cote de crédit exceptionnelle d’Hydro-Québec pourra assurer un financement peu dispendieux et ses réserves « de 13 milliards lui permettent d’investir à la fois dans l’éolien et dans l’hydraulique » (Sainte-Marie 2006). Pour la réalisation des premiers projets, Hydro-Québec n’aurait donc pas besoin de recourir à des prêts grâce à ses réserves. Lorsque ses montants auront été épuisés, il sera alors possible à la société d’État de contracter, grâce à sa cote de crédit exceptionnelle, des prêts à des taux d’intérêt inférieurs, à ceux auxquelles le privé a accès (Sainte-Marie 2006). Nous croyons tout de même que l’entreprise privée a un rôle à jouer. Par exemple, elle est la mieux placée pour construire les éoliennes qu’elle vendra ensuite à Hydro-Québec. Rappelons qu’actuellement, les compagnies privées, pour la plupart étrangères, ne font qu’acheter des éoliennes (structure comprenant la tour et les hélices) de différents constructeurs sur le marché international et négocient ensuite un contrat d’emplacement ad hoc avec des propriétaires terriens trop souvent incapables de faire valoir leurs droits. Dans tous les cas, ces compagnies paient les modules éoliens plus chers qu’il n’en coûterait à la société d’État. Et pourquoi cela? Hydro-Québec disposerait, dans notre projet de nationalisation, d’un pouvoir d’achat beaucoup plus grand. Il suffit d’imaginer le nombre de modules qu’Hydro-Québec commandera, et ce, sur plusieurs années, faisant baisser ainsi radicalement les coûts d’acquisitions via des économies d’échelle non négligeable. De plus, sur chacun des modules, le coût de revient sera de « 50% moins cher » que celui obtenu avec le premier 1000 MW en raison du faible taux d’intérêt auquel Hydro-Québec a accès (Francoeur 2006). Cette façon de fonctionner pourrait permettre à la société d’État d’économiser 7,8 milliards $ en 10 ans (Francoeur 2006).
Tenant compte de tous les débats et restrictions internationales à ce sujet, de même que de la faible volonté politique de le faire, nous ne recommandons pas d’exproprier les entreprises existantes. Nous suggérons que des offres d’achat soient faites rapidement. Aux quelques cas problématiques, une fixation du prix d’achat basé sur les prix de production d’Hydro-Québec sera offerte. Il semble évident que le concept d’expropriation, d’étatisation et de monopole public passe mal au niveau des élites politiques et commerciales. Le dernier conseil national du Parti québécois en a fait la preuve (Dutrisac 2006). En ce sens, l’emploi du principe de la nationalisation partielle nous apparaît la meilleure solution. En effet, le gouvernement participera avec le privé dans l’implantation des éoliennes en achetant les modules par soumissions. On obtient donc une formulation qui sonne bien aux oreilles des élites économiques et qui permettra au gouvernement de procéder sans crainte. La mondialisation n’affecte pas le concept de gestion publique d’une ressource naturelle. Des partenariats publics privés se concrétisent tous les jours dans le monde. De plus, aucune entente internationale, ne remet en question la légitimité d’un contrôle étatique d’une ressource essentielle aux fonctionnements d’une nation (Buzetti 2006).
Le Québec est muni d’une administration publique inspirée du système de Whitehall. C’est-à-dire que l’administration est subordonnée au politique (St-Martin, 2006). C’est ce qui rend l’expérience de la nationalisation du secteur éolien ultimement possible, contrairement aux essais français et danois. Dans ces pays, la structure administrative indépendante n’a pas permis au politique de forcer la réalisation d’un projet rejeté par les technocrates. La réticence annoncée des dirigeants de la société d’État ne cause pas, à moyen terme, un obstacle à la réalisation du projet, et ce, en raison du système politique québécois. De même, le manque d’expertise d’Hydro-Québec dans ce domaine n’est pas non plus un défi insurmontable. Le partenariat entre le public et le privé que nous proposons permettra à la société d’État d’acquérir des modules à la fine pointe de la technologie, et ce, malgré sa faible expertise (Bernard 2006).
Le plus grand problème d’un développement privé des éoliennes relève de la faible acceptation locale. Le récent rejet du projet de la compagnie SkyPower par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a remis le débat sur la nécessité d’un développement cohérent de la filiale éolienne, à l’ordre du jour (Chartrand 2006). « Il n’y a pas eu de concertation avec la communauté sur l’intégration et l’harmonisation paysagères au moment de la conception » souligne le rapport du BAPE concernant le projet de SkyPower. « Les commissaires sont également très critiques sur les outils dont disposent les MRC pour faire face à ces promoteurs qui débarquent dans une région semi-rurale et imposent leur loi sans ménagement » (Chartrand 2006). En ce sens, la gestion du développement de la filière éolienne, qu’on l’appelle nationalisation, étatisation ou partenariat public privé, doit se faire de façon cohérente et centralisée, ce que ne permet pas la formule actuelle.
Plan de travail relié à l’implantation du projet
Le mise en œuvre du projet de nationalisation partielle implique plusieurs actions que nous avons divisée en deux phases. La première phase concerne les actions législatives à prendre dès le commencement de l’implantation du projet de nationalisation partielle. Afin de mettre en branle le projet tout en évitant des impacts négatifs au niveau politique, l’Assemblée nationale se doit d’adopter une loi sur la nationalisation partielle de l’énergie éolienne. Cette loi devrait comprendre trois éléments majeurs :
– Instaurer un moratoire sur la construction d’éolienne sur le territoire. Les projets déjà en construction ou déjà autorisés par les instances gouvernementales pourraient être achevés, par contre, aucun nouveau permis ne serait délivré ;
– Établir des règles de garanties quant à l’achat d’électricité par Hydro-Québec pour les producteurs éoliens déjà en place ;
– Mandater le ministère des ressources naturelles et de la faune d’établir, dans un délai d’un an, une Stratégie nationale de développement des éoliennes.
La Stratégie constituera le moment pour l’ensemble des intervenants de la société civile d’intervenir pour baliser le développement éolien au Québec en répondant aux différents défis énoncés dans ce document. En ce sens, nous croyons qu’elle devrait notamment comprendre :
o Une identification de l’ensemble du potentiel de développement éolien au Québec
o Le cadre général pour les plans d’aménagement éolien qu’Hydro-Québec devra négocier avec les municipalités régionales de comté (MRC).
o L’établissement de règles claires quant aux rétributions qu’Hydro-Québec versera aux propriétaires privés pour l’utilisation de leur territoire.
La publication de la Stratégie nationale de développement des éoliennes permettra à Hydro-Québec de débuter la deuxième phase de l’implantation : la publication des appels d’offres pour la construction d’éolienne conformément à cette Stratégie. Le délai relatif à l’élaboration de la Stratégie (12 mois), de même que le temps nécessaire pour procéder aux appels d’offres (20 mois) permettra à Hydro-Québec de procéder à la planification et à la formation de la main-d’œuvre de façon à assurer la gestion des éoliennes cinq à sept ans, suivant l’adoption de la loi .
Conclusion
La nationalisation partielle apparaît donc comme la meilleure façon de faire face aux défis du développement éolien au Québec. Sur le plan financier, les diverses études effectuées sur le sujet montrent qu’il est possible de participer à cette aventure de manière rentable pour Hydro-Québec. Cela dit, les avantages de la nationalisation se retrouvent aussi en grande partie dans la possibilité pour une organisation publique de planifier intelligemment le déploiement de cette technologie sur le territoire. La gestion par le secteur public nous assurait une vision globale et appliquée des éoliennes au Québec. L’actuelle anarchie dans la construction d’éolienne ne peut certainement pas être la norme pour les prochaines années. Une volonté gouvernementale forte doit émerger afin de faire cesser désordre, tout en préservant une place, même modeste, pour l’entreprise privée. La nationalisation partielle apparaît comme le meilleur outil pour répondre à cet objectif.
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C’est la température qui nous fait importer l’hiver et exporter hors pointe.
Moi je t’ai donné l’opinion d’économiste !
Économistes et tous les partis politique sont d’accord: nationaliser c’est la dernière chose à faire.
Et alors ? C’est comme si tu me disais que le soleil se lève à l’est !
Un vent de réalisme
La Presse, mardi 13 février 2007, p. A22
Même les plus enthousiastes devront se rendre à l’évidence: malgré tout son potentiel, l’énergie éolienne n’est pas une solution miracle à nos problèmes d’énergie et d’environnement. Cette conclusion ressort notamment du dernier bilan produit par la firme britannique ABS Energy Research, dont faisait état la semaine dernière notre collègue François Cardinal (La Presse, 10 février 2007).
Ce document n’est pas fondé sur les thèses des partisans ou des adversaires de l’énergie éolienne mais sur les expériences concrètes des producteurs et distributeurs d’énergie éolienne, en particulier dans les pays européens où cette forme d’énergie est répandue. Il en ressort que si la technologie éolienne est en progression rapide depuis quelques années, elle continue de causer des problèmes importants de stabilité, de fiabilité et de prévisibilité.
L’expérience allemande est éloquente à cet égard, même si la production en Allemagne est le fait de milliers de petites éoliennes plutôt que d’engins géants comme ceux qui seront montés au Québec au cours des prochaines années. La compagnie E.ON est responsable de la transmission de l’électricité en Allemagne. Dans ses rapports annuels sur l’éolien, elle souligne à gros traits les faiblesses de cette source d’énergie.
En raison des « fluctuations extrêmes » des vents, la production des parcs d’éoliennes varie considérablement non seulement d’une année et d’un mois à l’autre, mais d’heure en heure. Durant la période de Noël de 2004, la production des éoliennes allemandes est passée de 6000 MW à 2000 MW en l’espace de 10 heures. C’est comme si huit centrales au charbon avaient soudainement cessé de fonctionner! Sur le réseau d’E.ON, les éoliennes produisent moins que 14% de leur capacité durant la moitié de l’année. Cela signifie que l’énergie produite par les éoliennes, même là où il y en a un nombre considérable comme en Allemagne, n’est jamais garantie. Qu’arrive-t-il si, une journée où la demande est forte, les vents sont faibles? Il faut une autre source d’énergie: « Des centrales traditionnelles d’une capacité équivalente à 90% de la capacité de la filière éolienne doivent être en ligne en permanence afin de garantir la disponibilité d’énergie en tout temps. »
L’expérience européenne confirme les prétentions d’Hydro-Québec, selon qui l’éolien ne pourra prendre beaucoup d’expansion au Québec sans que soient développés en parallèle de nouveaux projets hydroélectriques.
Ici, comme en Norvège et au Danemark, l’énergie éolienne permettra au producteur de laisser monter le niveau d’eau dans ses réservoirs, une bonne chose en soi. Toutefois, comme le note ABS, « ceci annule la réduction des émissions de carbone promise par l’éolien puisque cette électricité remplace la production de centrales hydroélectriques, qui elles non plus n’émettent pas de gaz à effet de serre ».
En somme, la production d’électricité par le vent est beaucoup plus complexe qu’on ne le croit. « En Allemagne, soulignent les dirigeants d’E.ON, l’expansion de l’énergie éolienne rend la population de plus en plus consciente des défis techniques que présentent son intégration au système en place. » Souhaitons qu’une telle prise de conscience ne mette pas trop de temps à émerger au Québec.
1 . C’est un article minable ça ! De toute façon, on les meilleurs corridors éoliens au monde. Le vent est constant et très fort.
2. Gabriel Sainte-Marie c’est un économiste de la chaire de l’UQAM.
3.
Je te cite des études scientifiques et tu me sors des articles de journalistes libéralistes de la Presse qui ont un certificat de la FEP dont trois cours de français.
Même le gouvernement libéral a reconnu le potentiel. Ah mais y en a juste si c’est privé !
On parle d’une étude indépendante commandée par le gouvernement allemand pour faire un bilan de leur industrie éolienne.
je parlais de l’article pas de l’étude.
Pour l’étude je te réponds qu’ils ont pas des bons corridors éoliens. Ici on a les meilleurs. Les vents est pas universellement puissant. J’ai des belles cartes mais on peut pas les uploader sur ton blog !
L’article ne fait que reprendre les conclusions de l’étude !
C’est sûr… Les Allemands ce sont amusés à construire dans de mauvais corridors.
1. Non, il y a plein de petits commentaires sans fondement.
2. Il y des bons et des moins bons corridors. C’est pas nouveau.
Commentaire du style:
Désolé mais ce commentaire est fondé sur l’étude.
Et tu supposes que les Allemands ont construit dans les mauvais corridors ?
Qu’arrive-t-il si, une journée où la demande est forte, les vents sont faibles? Il faut une autre source d’énergie: “Des centrales traditionnelles d’une capacité équivalente à 90% de la capacité de la filière éolienne doivent être en ligne en permanence afin de garantir la disponibilité d’énergie en tout temps.”
Les corridors sont mondiaux. Ils varient nationalement mais surtout mondialement. La côte est est meilleur que les prairies. Mais La côte nord est le no 1 mondial. Entk cé compliqué faudrait que tu vois la carte qui répertorie les corridors. Mais même les meilleurs corridors allemand ne sont pas proche de nos moins bon corridors. Justement le commentaire à pas de but dans ce sens qu’avec une disposition aléatoire dans les corridors tu as toujours du vent. Y a pas une journée ou il n’y a pas de vent dans les corridors au Québec. C’est comme les courants marins. Ça ne s’arrête pas !
Étude citée ci-haut !
Sans nationaliser l’éolien, Hydro pourrait quand même en profiter pour planter des hélices dans la toundra, dans leur corridor électrique.
Des grands espaces vides, dans le nord, ce n’est pas ce qui manque.
Hydro peut produire de l’éolien sans la nationaliser.
L’argument des pauvres est encore revenu dans la discussion. Je commence à être tanné de l’entendre celle-là. On ne peut jamais rien faire, « s’t’encore les pauvres qui vont payer ».
Non seulement ils pourraient ne pas payer plus, par exemple des chèques pour les aider à payer leur facture, mais ils pourraient recevoir plus parce que le gouvernenemt recevrait encore plus d’argent en chargeant au riche.
Entre ton opinion et celle des ingénieurs allemands…
Si les ingénieurs ne se trompaient pas, le métro de Laval aurait coûté 200 millions par 7 fois le prix.
Les viaducs ne tomberaient pas !
Et les routes ne défonceraient pas après 5 ans !
De deux, eux sont en allemagne, et nous sommes au Québec.
De trois, ce dossier, c’est ma vie et je gagne ma vie avec !
Bing !
Ne mélanges pas les ingénieurs et les politiciens !
Donc pas objectif parce qu'en conflit d'intéret.
Cé les ingénieurs qui se sont trompés dans l’évaluation ! Fait tes devoirs !
Euh conflit d’intérêt pour te dire que les corridors éoliens sont les meilleurs ici ??
Et qu’il vente toujours ! lol Fais-moi pas rire !
Ce sont les politiciens qui ont dit aux ingénieurs quelle chiffre utilisé.
Ça fait grand bruit à l’époque.
Tu le dis toi-même, tu gagnes ta vie avec ça. T’as pas intérêts à ce que les gens remettent en question cette méthode de production.
je construis pas les modules, je suis spécialiste de la question: nuance !